REALISATEUR
Robert Zemeckis
SCENARISTES
Martin Donovan et David Koepp
DISTRIBUTION
Meryl Streep, Goldie Hawn, Bruce Willis, Isabella Rossellini…
INFOS
Long métrage américain
Genre : comédie fantastique
Titre original : Death becomes her
Année de production : 1992
Premier long métrage réalisé par Robert Zemeckis après Retour vers le Futur II & III, La Mort vous va si bien a parfois été comparé à un long épisode des Contes de la Crypte. Il est vrai que l’histoire aurait parfaitement eu sa place dans les pages du mythique comic-book de EC Comics et par extension de la série télévisée dont Robert Zemeckis fut l’un des producteurs. Il se dit que Zemeckis avait l’intention de tourner une nouvelle version cinématographique des Tales from the Crypt et il cite d’ailleurs le long métrage de 1972 signé par Freddie Francis parmi ses films d’horreur préférés.
La Mort vous va si bien met en scène un trio aux relations d’amour et d’amitié mises à mal par l’hypocrisie, la trahison et la recherche de la jeunesse éternelle. Dans une production alors inhabituelle pour elle (elle a d’ailleurs eu beaucoup de mal à s’habituer aux contraintes des scènes à effets spéciaux), Meryl Streep joue Madeline Ashton, une actrice médiocre et narcissique qui ne peut s’empêcher de « voler » tous les hommes de la vie de son ancienne amie/rivale Helen Sharp (Goldie Hawn). Et quand Helen présente à Maddie son fiancée Ernest Menville (Bruce Willis), chirurgien esthétique, ce qui devait arriver arriva : Ernest quitte Helen et épouse Madeline…
Une dizaine d’années plus tard, le mariage d’Helen et d’Ernest bat de l’aile. Ernest est devenu croque-mort et il noie sa dépression dans l’alcool. La carrière de Maddie est au point mort et elle ne supporte pas de vieillir. C’est là que Helen réapparaît dans leur vie, rayonnante à l’âge de 50 ans. Désespérée, Maddie accepte de rencontrer la mystérieuse Lisle Von Rhoman (superbe Isabella Rossellini) qui lui propose une potion. Le secret de la vie éternelle dans une petite bouteille…à condition de prendre bien soin de son corps…
La dynamique entre les trois têtes d’affiche fonctionne parfaitement. Meryl Streep et Goldie Hawn assurent le spectacle en harpies dévorées par leurs obsessions. Bruce Willis, qui sortait du Dernier Samaritain, est excellent dans toutes les facettes de son personnage drôle et pathétique à la fois (c’est toujours sympathique de le revoir à cette époque où il se souciait encore de son jeu d’acteur). Parmi les seconds rôles, Sidney Pollack a une apparition non créditée en docteur dans une séquence très drôle.
Pendant plus d’une heure, l’histoire est jubilatoire aussi bien par son rythme, son atmosphère délirante, sa musique, ses décors…et ses trucages. Les scènes qui voient Maddie et Helen découvrir que la potion leur permet également d’échapper à la mort font glisser l’intrigue dans une dimension cartoonesque où le réalisateur de Qui veut la peau de Roger Rabbit ? s’en donne à coeur joie en déformant les corps de ses deux actrices devant le regard hébété de ce pauvre Ernest.
Dommage que le dernier acte ne soit pas à la hauteur de cette irrésistible confrontation entre les trois protagonistes. L’ambiance retombe un peu et la satire aurait gagné à être encore plus mordante, l’humour encore plus noir. C’est même un poil gentillet, avec des caméos qui font presque office de « passage obligé » vu le sujet…même si ça reste amusant (le dernier plan me fait toujours sourire).