LA RUÉE VERS L'OR (Charlie Chaplin)

REALISATEUR & SCENARISTE

Charlie Chaplin

DISTRIBUTION

Charlie Chaplin, Mack Swain, Tom Murray, Georgia Hale…

INFOS

Long métrage américain
Genre : comédie/aventures/drame
Titre original : The Gold Rush
Année de production : 1925 (1942 pour la version sonorisée)

Lorsqu’il fonde United Artists en 1919 avec D.W. Griffith, Douglas Fairbanks (Le Voleur de Bagdad) et Mary Pickford, Charlie Chaplin était la star de la comédie U.S., avec un succès jamais démenti depuis ses débuts en 1914 (plus de 60 courts et moyens métrages en six ans, pratiquement tous réalisés par ses soins). Chaplin était un perfectionniste, ce qui se traduisait notamment par des durées de tournage plus longues que la moyenne de l’époque (comme 4 mois pour un film de 45 mn), ce qui a fini par occasionner des désaccords avec le studio avec lequel il était sous contrat. L’aventure United Artists permettait à ses fondateurs de financer eux-mêmes leurs productions, et donc d’exercer un véritable contrôle créatif.

Chaplin a tenté un risque avec son premier film réalisé sous la bannière United Artists. L’Opinion Publique (1923) est un drame romantique dans lequel il ne fait qu’une courte apparition et qui fut salué par la critique…mais pas par le public qui préférait voir un film de Chaplin…avec Charlot !
Chaplin a créé son personnage du Vagabond (« The Tramp » en version originale) dans Charlot est content de lui en 1914 et n’a cessé de le perfectionner par la suite pour en faire ce clown triste, grand maladroit et éternel romantique (souvent déçu).

the-gold-rush-1925-charlie-chaplin-little-tramp-eating-the-shoe-review

Charlot a donc fait son retour en 1925 avec La Ruée vers l’Or, qui fut inspiré à Chaplin par une photo de la Ruée vers l’Or du Klondike en 1898. Sujet idéal pour faire du petit vagabond à moustache un prospecteur solitaire qui va devoir affronter la faim et les éléments déchaînés avant de tomber amoureux d’une entraîneuse de saloon qui rêve d’autres horizons. Un tournage épique, qui s’est étiré sur plus d’un an, pour l’un des meilleurs longs métrages de son auteur…

La Ruée vers l’Or comporte de nombreuses scènes rentrées dans l’Histoire du cinéma, comme celle où Charlot et le prospecteur Big Jim sont obligés de manger une chaussure pour ne pas mourir de faim (une semelle faite de réglisse, qui a donné pas mal de brûlures d’estomac aux deux acteurs, car Chaplin a comme son habitude multiplié les prises…plus d’une soixantaine !).
D’autres passages sont savoureusement cartoony (un Big Jim affamé prend Charlot pour un poulet géant; les deux hommes tentent d’échapper à la chute de leur maison dans un précipice, formidable dynamique comique et festival de pantomimes en décor penché ) ou encore d’une poésie absolue (la célèbre « danse des petits pains »).

Ce très beau cocktail d’humour et d’émotions fut l’un des plus gros succès de l’année 1925. Charlie Chaplin continua de réaliser des films muets, même après l’arrivée du cinéma sonore (car il savait que le mime était l’une de ses grandes forces). Il finit tout de même par passer au parlant en 1940 avec Le Dictateur, conscient que le message délivré aurait ainsi plus d’impact. Il ressortit ensuite plusieurs de ses oeuvres précédentes avec une piste sonore.

Il existe donc une autre version de La Ruée vers l’Or, projetée pour la première fois en 1942. Chaplin a enlevé les cartons de texte, resserré le montage et ajouté des bruitages, une nouvelle musique et un nouveau commentaire…un commentaire qui appuie un peu trop sur les situations (et qui est même souvent redondant) mais qui ne réduit en rien le charme intemporel du film.

1 « J'aime »

David Merveille :

The+GoldRush-DM-LR