LE CIRQUE (Charlie Chaplin)

Comédie dramatique/romance
Long métrage américain
Ecrit et réalisé par Charlie Chaplin
Avec Charlie Chaplin, Al Ernest Garcia, Merna Kennedy, Henry Bergman…
Titre original : The Circus
Année de production : 1928

Un peu moins de trois ans ont séparé les sorties de La Ruée vers L’Or et du Cirque, les deux dernières productions de Charlie Chaplin tournées à l’ère du muet. Car si le premier tour de manivelle du Cirque a eu lieu au mois de janvier 1926, les problèmes furent tellement nombreux que le film fut complété en 1927 et que les soucis juridiques de Chaplin ont repoussé la sortie à début 1928. L’interprète de Charlot a du faire face à l’incendie de son studio, au vol de plusieurs accessoires, à la détérioration du négatif, la santé déclinante de sa mère, des problèmes avec les impôts et son divorce avec sa deuxième épouse Lita Grey qui s’éternisa dans les tribunaux et révéla les détails sexuels de la vie privée de Chaplin dans les médias (il aimait ses femmes très jeunes).

Période chaotique pour celui qui était le principal maître d’oeuvre de ses films (il s’occupait de quasiment tout, écriture, réalisation, montage, musique…) à tel point qu’il a du faire une pause pour reprendre des forces et que ses cheveux ont blanchi prématurément, nécessitant une teinture pour terminer Le Cirque. C’est un univers qui a toujours fasciné Chaplin et il commencé à rassembler des idées à partir de 1920. Parmi ses influences directes, il y avait le travail du français Max Linder, dont il était un grand admirateur, et notamment son dernier long métrage, Le Roi du Cirque (1925).

Dans le premier acte, Charlot est poursuivi par un policier qui le prend pour un pickpocket. Le petit vagabond se cache dans une attraction foraine, source de très bons gags et d’un de ces géniaux numéros de pantomime dont il avait le secret, avant de se réfugier sous le chapiteau d’un cirque dont il perturbe les numéros pour le plus grand plaisir de spectateurs qui commençaient à s’ennuyer. Le tyrannique directeur du cirque (Al Ernest Garcia, collaborateur régulier de Chaplin) y voit là l’occasion de se remplir les poches aux dépens du naïf clochard qui ne se rend pas compte qu’il est devenu le clou du spectacle…

Comme souvent, Charlot vient en aide aux plus faibles, ici l’écuyère du cirque brutalisée par son propre père. Le vagabond est un « monsieur tout-le-monde » démuni qui ne supporte pas l’injustice et la façon dont il s’occupe de Merna, lui procurant par exemple de la nourriture dans le dos de son père, est très touchante. Il tombe rapidement amoureux d’elle mais ce sentiment n’est pas partagé car elle le voit surtout comme un bon ami. La réaction du Vagabond est une autre démonstration du talent qu’avait Chaplin pour mêler rires et larmes.

Les numéros comiques sont toujours aussi magistraux et réglés à la perfection, le point culminant étant la spectaculaire scène de funambulisme perturbée par de facétieux singes. Et pour la dernière fois de l’époque du cinéma muet, le petit vagabond termine cette étape de son histoire en partant seul, usant ses godillots fatigués sur les routes poussiéreuses de l’Amérique…avant de le retrouver prenant un repos bien mérité dans le creux d’une statue dans les premières minutes des Lumières de la Ville

2 « J'aime »


1 « J'aime »

Jonathan Burton :

Jeremy Pailler :

Mark Chiarello :