LE CONTINENT DES HOMMES POISSONS (Sergio Martino)

Aventures/horreur
Long métrage italien
Réalisé par Sergio Martino
Scénarisé par Sergio Martino, Sergio Donati et Cesare Frugoni
Avec Barbara Bach, Claudio Cassinelli, Richard Johnson, Joseph Cotten…
Titre origina : L’isoli Degli Uomini Pesce
Année de production : 1979

Touche-à-tout du cinéma d’exploitation transalpin, Sergio Martino s’est lancé à la fin des années 70 dans une sorte de trilogie informelle dédiée à l’exotisme et à l’aventure mâtinée d’horreur. Il a ainsi enchaîné La Montagne du Dieu Cannibale (avec Ursula Andress), Le Continent des Hommes Poissons et Alligator, en travaillant le plus souvent avec les mêmes équipes aussi bien derrière que devant la caméra puisque l’acteur Claudio Cassinelli est dans la distribution des trois films et que Barbara Bach et Richard Johnson sont dans les deux derniers.

Dans Le Continent des Hommes Poissons, Claudio Cassinelli interprète le rôle principal, celui du lieutenant d’un navire pénitentiaire qui a sombré en mer des Antilles. Avec cinq bagnards survivants, il s’éveille dans un canot de sauvetage qui dérive vers une île reculée. Alors qu’ils pensaient avoir trouvé un refuge, les six hommes vont se rendre compte que cette terre oubliée de la civilisation recèle de nombreux dangers…

Sergio Martino n’attend pas très longtemps pour donner une idée de la menace avec des plans rapides sur les « hommes poissons » du titre. Ces créatures fonctionnent d’ailleurs mieux dans les premières scènes d’attaques saignantes, au montage nerveux. Lorsqu’elles sont pleinement dévoilées, les costumes et les mouvements paraissent plus maladroits et les regards figés. Clairement inspirés par L’Etrange Créature du Lac Noir, elles n’ont pas la grâce du monstre classique de la Universal mais elles sont tout de même au centre de plusieurs séquences sous-marines à l’étrange beauté.

La première moitié du récit fait se rencontrer les différents protagonistes tout au long d’une exposition qui n’est pas sans longueurs. C’est mollasson mais les mystères sont intrigants, avec une dynamique intéressante unissant les habitants de l’île. La touche féminine est assurée par la belle Barbara Bach, révélée au grand public par le Bond L’Espion qui m’aimait. Le suave (et cabotin) vilain est campé par Richard Johnson (L’Enfer des Zombies) et dans le rôle du professeur radié de l’ordre des médecins à cause de ses expériences génétiques, on retrouve le vétéran Joseph Cotten (Citizen Kane).

Les révélations et les rebondissements du dernier acte, un peu plus palpitant que ce qui a précédé, évoquent L’Île du Docteur Moreau de H.G. Wells (et il y a beaucoup de points communs) et l’oeuvre de Jules Verne, influences revendiquées par Sergio Martino et ses scénaristes. Malgré les défauts, le rythme en dents-de-scie, Le Continent des Hommes Poissons est donc un bon petit divertissement de série B qui se déroule dans de splendides décors naturels très bien mis en valeur par la mise en scène.

À noter qu’en 1995, Sergio Martino a réalisé pour la télévision La Regina degli uonomi pesce, présenté comme une suite du Continent des Hommes Poissons mais qui serait en fait un remake à la sauce post-apo qui recycle des images du long métrage de 1979 et de 2019 Après la Chute de New York.

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Renato Casaro :