Le Continent oublié (The People that Time forgot, 1977) est la suite du 6e Continent, toujours de Kevin Connor avec une apparition de Doug McClure en guest star, et la belle Sarah Douglas (Ursa dans Superman II) en suffragette reporter.
La bouteille à la mer lancée par Tyler, héros du précédent opus, convainc la marine britannique, et un grand journal qui finance l’opération, de l’existence de Caprona. On envoie donc une jolie maquette de steamer dans les glaces de l’antarctique pour le récupérer, équipée d’un hydravion.
Une expédition de quatre personnes (trois hommes et une femme) s’envole donc au-dessus de la muraille de glace mais l’attaque d’un ptérodactyle la contraint à se poser en catastrophe. L’expédition se poursuit à pied, Ben McBride (Patrick Wayne) devant supporter la présence de la photographe Charlotte « Charly » Cunningham, imposée par son père, directeur du journal.
Les explorateurs rencontrent une jolie sauvageonne, farouche et attirante comme il se doit à qui Tyler a appris l’anglais (y a pas la télé à Caprona, on s’occupe comme on peut), des marionnettes de dinosaures pas trop mal articulés, des hommes-singes hostiles et une tribu plus évoluée, les Nagals, dans d’esthétiques armures japonaises, à qui Tyler, décidément très pédagogue, a appris aussi l’anglais… Mais pas les bonnes manières : pour tromper l’ennui, les Nagals marient leurs prisonnières à un volcan divin puis les jettent dans le cratère pour consumer le mariage.
Les aventuriers retrouvent Tyler, prisonnier des Nagals, s’évadent, jettent l’adipeux souverain de la sanguinaire tribu dans le volcan, où le rejoint son bouffon débile, puis fuient à toute jambe tandis que Caprona se fâche (car l’île semble douée de conscience) et que de jolis effets pyrotechniques les accompagnent. Tyler, voulant retenir les Nagals, se prend une flèche dans le bide et meurt non sans évoquer avec son sauveur, McBride, des souvenirs d’enfance communs - c’était quand même mieux quand on jouait et que c’était pour de faux. L’hydravion décolle miraculeusement depuis le sol (puisqu’on vous dit que c’est un miracle) et les survivants regagnent le navire sans avoir rapporté une preuve matérielle de leur aventure, hormis la sauvageonne, ce qui est ballot. McBride épousera Charly après le générique de fin.
Très agréable série B, complètement surannée, certes, mais servie par des effets spéciaux convenable et des images très esthétiques. On retrouve des personnages archétypaux qui font avancer l’histoire : le héros et l’insupportable héroïne, un savant, pépère bedonnant un peu distrait, qui force la sympathie (Thorley Walters), un pilote vétéran (Shane Rimmer), un Doug McClure qui assure la liaison entre les deux films (ni le nom de Caprona ni celui de Caspak ne sont prononcés) et une sauvageonne débrouillarde (Dana Gillepsie). Le déroulement du récit est complètement linéaire et sans grande surprise, le film remplissant son cahier des charges, distraire et dépayser. A noter, la présence d’un certain David Prowse dans le rôle de l’exécuteur des Nagals qui, cette même année, jouera son plus grand rôle dans une production de George Lucas, tournée elle aussi dans les studios britanniques, et où il retrouvera Richard Le Parmentier qui joue dans le même film.