Comédie
Long métrage américain
Réalisé par Jerry Lewis
Scénarisé par Jerry Lewis et Bill Richmond
Avec Jerry Lewis, Brian Donlevy, Howard McNear, Dick Wesson…
Titre original : The Errand Boy
Année de production : 1961
Parce qu’il trouve qu’il y a du relâchement au sein de son studio, le directeur de la Paramutual (pastiche de la Paramount qui a distribué le film) campé par Brian Donlevy (qui fut le professeur Quatermass dans les deux premiers volets de la trilogie de la Hammer) décide qu’il a besoin d’un espion pour enquêter sur la façon dont la société est gérée. Convaincu qu’un visage inconnu passerait plus facilement inaperçu, il regarde par sa fenêtre et engage le premier venu…Morty S. Tashman, un colleur d’affiches pas vraiment doué, gentil bêta qui va enchaîner les catastrophes…
The Errand Boy (Le Zinzin d’Hollywood en V.F.) est le troisième long métrage réalisé par Jerry Lewis après Le Dingue du Palace et Le Tombeur de ces dames. Il a de nouveau employé la formule de sa première mise en scène pour le cinéma dans le sens où Le Zinzin d’Hollywood n’a pas vraiment de scénario linéaire et se présente surtout comme une suite de sketchs, démonstration du goût de son auteur pour l’humour non-sensique. Morty se fait engager comme garçon de courses, ce qui lui permet d’avoir accès à tous les départements d’un grand studio de production de l’Âge d’Or d’Hollywood…
L’aspect "envers du décor " (on passe des plateaux de tournages avec réalisateurs irascibles aux techniciens de la post-synchronisation en passant par les secrétaires qui tapent les nouvelles moutures des scénarios) est dynamité par les pitreries d’un Morty qui ne peut s’empêcher de mettre le souk partout où il passe, même s’il veut bien faire. La structure du film le rend certes décousu (c’était déjà le cas du Dingue du Palace) mais même si toutes les situations n’ont pas le même impact comique, l’énergie de ce toon vivant est communicative et les rires et les sourires sont encore au rendez-vous.
La scène la plus connue du Zinzin d’Hollywood reste celle où Morty mime une réunion d’exécutifs sur le rythme de Blues in Hoss’ Flat popularisé par Count Basie et son orchestre. Entre deux délires, Jerry Lewis sait aussi se montrer poétique avec ces deux passages où son personnage trouve le calme auprès de deux marionnettes, instants suspendus qui permettent à ce fondu de cinéma de se confier au-delà de l’image du bon gars un peu niais qu’il renvoie.
Après Le Zinzin d’Hollywood, Jerry Lewis a multiplié les apparitions à la télévision et fut même présentateur par intérim de l’institution The Tonight Show. Après avoir retrouvé Frank Tashlin, un de ses réalisateurs fétiches, pour L’Increvable Jerry en 1962, Jerry Lewis est repassé derrière la caméra en 1963 pour Docteur Jerry et Mister Love, un de ses meilleurs films.