LE GLADIATEUR DU FUTUR (Joe D'Amato)

Science-fiction/action
Long métrage italien
Réalisé par Joe D’Amato
Scénarisé par Joe D’Amato, George Eastman et Aldo Florio
Avec Al Cliver, Laura Gemser, George Eastman, Gabriele Tinti, Gordon Mitchell…
Titre original : Endgame - Bronx Lotta Finale
Année de production : 1983

Le Gladiateur du Futur est un post-apo ultra fauché comme les italiens en ont tourné à la pelle après le succès du Mad Max 2 de George Miller. Le film est co-écrit et réalisé par Joe D’Amato, l’un des artisans du bis et du trash transalpin (reconverti dans le porno dans les années 90 après la chute du cinéma d’exploitation) qui signa dans la foulée un autre représentant du genre, 2020 Texas Gladiators, avec les mêmes scénaristes et une partie de l’équipe du Gladiateur du futur (Endgame - Bronx Lotta Finale en version originale).

Comme souvent, le scénario multiplie les emprunts et part dans tous les sens. Comme nous sommes dans un post-apo, l’histoire se déroule 50 ans après un holocauste nucléaire qui a laissé peu de villes intactes. New York est l’une d’entre elles, contrôlée par un gouvernement bien facho (ils ne s’en cachent même pas, les casques de la milice étant ornés d’un gros SS rouge). Pour tenir la population au calme le temps de se débarrasser tranquillement des nombreux mutants qui hantent les bas-fonds, le principe des jeux du cirque a été réactualisé…du pain, des jeux et des boissons énergétiques dégueulasses vantées par le présentateur du Endgame, un tournoi très violent…

La première partie s’inspire donc largement de La Septième Victime de Robert Sheckley, un thème (une chasse à l’homme devenue divertissement pour la télévision) souvent revisité par cet auteur, notamment avec sa nouvelle Le Prix du Danger, adaptée en 1983 par Yves Boisset (Stephen King en a également fait la base de son roman Running Man publié en 1982). Le champion est Shannon, un dur-à-cuire à la Snake Plissken (rien à voir avec l’accoutrement de l’affiche) campé par l’inexpressif Al Cliver, bien connu des amateurs de bisseries italiennes (L’Enfer des Zombies, Le Chat Noir…). Il est notamment poursuivi par cette grande carcasse de George Eastman, collaborateur régulier de Joe D’Amato, les deux protagonistes entretenant une relation mêlée de haine et de respect en fil rouge jusqu’au dernier plan.

Pendant la chasse, Shannon rencontre Lilith (la belle Laura Gemser, alias Black Emanuelle), une mutante télépathe qui lui demande de la protéger ainsi que ses proches persécutés. Moyennant rétribution, Shannon accepte de les escorter loin de la ville, dans une zone sécurisée. La suite passe alors par une phase de recrutement à la Sept Mercenaires avant une traversée de terres désolées (en gros, des carrières recyclées dans une palanquée de post-nukes) où le danger peut surgir à n’importe quel moment.

Parmi les péripéties savoureusement crétines de cette aventure rythmée par des scènes d’action aussi bordéliques qu’énergiques, il y a l’attaque d’une armée de prêtres combattants aveugles qui peuvent « voir » grâce à l’aide involontaire d’un mutant télépathe enchaîné et le sauvetage de Lilith, capturée par une horde de « mutants régressifs » retombés au stade animal, le Lord Humungus local étant une sorte d’homme-poisson lubrique qui s’empresse de violer la jeune femme.

Bref, un de ces nanars italiens bricolés avec les moyens du bord tout en étant généreux dans le n’importe quoi comme le montre l’ultime rebondissement qui permet de revoir la tronche burinée de Gordon Mitchell, jamais le dernier pour cachetonner dans sa longue carrière placée sous les signes du B et du Z.

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