Horreur
Long métrage britannique/américain
Ecrit et réalisé par Mark Ezra, Peter Litten et George Dugdale
Avec Caroline Munro, Simon Scuddamore, Kelly Baker, Sally Cross…
Titre original : Slaughter High
Année de production : 1986
Dans ce sous-genre de l’horreur qu’est le slasher, il y a des formules qui sont revenues régulièrement, comme celle du tueur assoiffé de vengeance après un harcèlement qui a mal tourné (comme dans Carnage ou Le Monstre du Train). Et celui du Jour des Fous est assez gratiné dans son genre. Marty, le souffre-douleur de son lycée, est d’abord humilié dans les douches. Alors qu’il croit qu’il va pouvoir s’envoyer en l’air avec Carol, la fille la plus populaire, il est filmé complètement nu par les responsables de la sale blague avant d’être plongé la tête la première dans la cuvette des toilettes…
Mais ce n’est pas fini. Son projet pour le cours de chimie est saboté, déclenchant une réaction en chaîne qui se termine par un jet d’acide qui le laisse défiguré. Dix ans plus tard, le petit groupe se retrouve pour une réunion d’anciens élèves…sans se douter qu’ils sont tombés dans un piège tendu par un Marty sorti de l’hôpital psychiatrique et bien décidé à éliminer ses tourmenteurs un par un…
Le Jour des Fous est une production anglo-américaine complètement fauchée, ce qui n’est pas étonnant compte tenu de la présence au générique du producteur Dick Randall, à l’oeuvre dans tous les secteurs du cinéma d’exploitation pendant plus de deux décennies (de l’horreur aux femmes en prison en passant par la blaxploitation et le cul soft et hard, le bonhomme a tout fait). Il a d’ailleurs droit à une petite apparition en agent glauque du personnage joué par Caroline Munro…et il a certainement été filmé dans son propre bureau puisque les affiches de ces perlouses nanardes que sont Le Sadique à la tronçonneuse et Supersonic Man sont bien en vue sur ses murs…
Exemple du manque de moyens, les acteurs jouent à la fois les versions jeunes et adultes de leurs rôles…et à 35 ans lors du tournage, la belle Caroline Munro ne fait pas vraiment une lycéenne très convaincante. Elle est l’actrice la plus expérimentée d’une distribution de parfaits inconnus, dont la plupart n’ont pas fait carrière par la suite. L’interprétation de cette galerie de détestables protagonistes va du passable au ridicule, entre les accents américains peu crédibles des acteurs britanniques et les dialogues d’une remarquable stupidité…
Slasher poussif écrit et réalisé à six mains (il y avait tellement peu d’argent et de temps que Mark Ezra, Peter Litten et George Dudgale se sont répartis les tâches), Le Jour des Fous se distingue surtout par ses mises à mort aussi inventives qu’outrancières. Le scénario n’évite jamais les clichés les plus gratuits (et carrément idiots…faut bien caser les plans nichons) tout en se montrant généreux dans le gore qui tâche. Si le niveau n’est pas très relevé, le dernier acte est tout de même assez efficace sans faire oublier le côté débrouillard de l’ensemble, notamment dans les scènes de poursuite (et malgré la médiocre bande originale de Harry Manfredini)…avant un rebondissement final absurde…
Tourné en 1984, Le Jour des Fous a pris la poussière pendant deux ans avant de sortir à la sauvette sur les écrans américains en 1986. La post-production a été marquée par la mort de l’acteur Simon Scuddamore, qui jouait Marty, des suites d’une overdose peu après la fin du tournage.
toutoutouyoutou, toutoutouyoutou…