LE MASSACRE DES MORTS-VIVANTS (Jorge Grau)

REALISATEUR

Jorge Grau

SCENARISTES

Sandro Continenza et Marcello Coscia

DISTRIBUTION

Cristina Galbo, Ray Lovelock, Arthur Kennedy, Fernando Hilbeck…

INFOS

Long métrage espagnol/italien
Genre : horreur
Titre original : No profanar el sueño de los muertos
Année de production : 1974

Une série de meurtres horribles frappe un petit coin de la campagne anglaise. Un sergent de police suspecte deux jeunes gens de passage sans se douter que les véritables coupables sont des morts ramenés à la vie par les radiations émises par une machine agricole conçue pour éradiquer les insectes nuisibles…

Les morts-vivants ne sont pas la seule menace de No profanar el sueño de los muertos, le très bon neuvième long métrage de Jorge Grau, un des représentants du cinéma de genre ibérique (on lui doit notamment Ceremonia Sangreta en 1973, l’un des nombreux films inspirés par la légende de la comtesse Elizabeth Bathory). Edna (incarnée par Cristina Galbo) et George (Ray Lovelock), les protagonistes du récit, doivent également faire face au conservatisme et aux préjugés d’un policier particulièrement intransigeant qui voit en cette « jeunesse hippie » le véritable danger.
Ce personnage rétrograde est joué par le britannique Arthur Kennedy, qui a participé au Lawrence d’Arabie de David Lean avant de se promener du côté du cinéma d’exploitation européen (comme dans L’Antéchrist de Alberto de Martino et le nanar L’Humanoïde de Aldo Lado).

Les thèmes abordés par Jorge Grau (abus de pouvoir, intolérance, prise de position écologique…) sont très intéressants et confèrent à son film un ton qui rappelle l’oeuvre d’un George A. Romero dont le traumatisant La Nuit des Morts-Vivants avait été un véritable électrochoc pour le genre lors de sa sortie en 1968 (et dont le succès fut naturellement l’un des déclencheurs de ce projet). Les touches fantastiques sont très bien distillées tout au long d’un récit qui privilégie dans un premier temps l’enquête avant de basculer dans l’horreur la plus complète dans sa seconde moitié.

Jorge Grau soigne l’atmosphère et fait de ce bout de campagne anglaise un lieu inquiétant. Malaise palpable renforcé par de bonnes idées de mise en scène (comme pendant la scène de l’appareil photo), des décors bien exploités, l’aspect et le comportement des morts-vivants et un excellent travail sur la photographie et le son. L’anxiogène bande-son est en grande partie composée de bruits de respiration et de gémissements pour un effet absolument sinistre.

Le réalisateur de ce méconnu (et très réussi) représentant du genre zombiesque prend son temps pour construire une histoire qui déroule efficacement un suspense qui monte graduellement en puissance jusqu’aux éprouvants débordements sanglants de la deuxième partie. Un final dantesque, extrêmement gore et nihiliste…

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