Science-fiction/action
Long métrage américain
Réalisé par Charles Band
Scénarisé par Danny Bilson et Paul De Meo
Avec Tim Thomerson, Helen Hunt, Art La Fleur…
Année de production : 1984
Avant de créér la série Flash des années 90 et de signer le scénario de l’adaptation cinématographique du Rocketeer, Danny Bilson et Paul De Meo ont débuté leur carrière en travaillant pour ce grand bisseux de Charles Band, producteur prolifique et réalisateur occasionnel dans les années 80/90 (il s’est rattrapé dans les années 2000 mais les films portant son label n’ont plus du tout le charme du temps des vidéocassettes). La filmographie du duo pour le petit studio Empire est très sympathique, mon chouchou étant Zone Troopers, savoureux mélange de S.F. et de film de guerre dans lequel on retrouve deux acteurs de Trancers, Tim Thomerson et Art La Fleur.
Tout a donc commencé en 1984 avec Trancers (également connu sous le titre Future Cop). L’idée du film vient du désir de Danny Bilson et Paul De Meo de rendre hommage aux personnages de détectives à la Humphrey Bogart, les films noirs des années 40/50 faisant partie de leurs références communes. Jack Deth est donc un flic bourru, vêtu d’un long imperméable, typiquement bogartien (à la limite de la parodie tout de même) tout en évoluant dans le Los Angeles du 23ème siècle.
Vu les habituelles limites budgétaires des films de Charles Band, la vision du futur est marquée par une esthétique néon très datée et quelques plans à effets spéciaux peu convaincants. Pour économiser de l’argent, Jack Deth ne reste pas très longtemps à son époque puisqu’il va poursuivre à travers le temps son ennemi juré (le responsable de la mort de sa femme) grâce à une technique qui lui permet de prendre le contrôle du corps de son ancêtre (qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, à part la couleur des cheveux). Le grand méchant, Whistler, utilise ses pouvoirs mentaux pour contrôler l’esprit des gens faibles (histoire d’expliquer pourquoi cela ne marche pas sur Deth et sa copine) et les transformer en esclaves zombies, les Trancers (ou Hypnos en V.F.).
Habitué des productions estampillées Band (dès Metalstorm sorti en 1983), Tim Thomerson livre comme souvent une interprétation solide en flic du futur grincheux qui s’adoucit au contact d’une jeune femme des années 80 interprétée par une Helen Hunt encore peu connue (elle a débuté à l’âge de 9 ans mais c’est la sitcom Dingue de toi en 1992 qui fera vraiment décoller sa carrière). Il y a une jolie dynamique entre les deux même si elle repose sur des recettes éprouvées.
Point commun de leurs différents scénarios, les intrigues concoctées par Danny Bilson et Paul De Meo ne manquent pas de clins d’oeil et ont un côté comic-book pas désagréable (Jack Deth a même eu droit à une poignée d’aventures en bandes dessinées, deux mini-séries en 1991 et 2015). Cela n’excuse pas toujours leurs faiblesses (et il y en a) mais malgré un rythme un brin mollasson et une photographie assez laide (il est même parfois difficile de discerner qui se passe dans les scènes nocturnes), ce premier Trancers reste un bon petit divertissement fauché, entre polar, S.F., horreur et romance.
En plus des comic-books mentionnés ci-dessus, les aventures de Jack Deth se sont poursuivies dans un court-métrage (Trancers : City of Lost Angels en 1988) et dans cinq suites sorties entre 1991 et 2002.