Il y a les films de Noël
Et il y a LE film de Noël
Comédie
Long métrage américain
Scénario : John Hugues
Réalisation : Jeremiah S. Chechik
Avec Chevy Chase, Beverly D’angelo, Randy Quaid
Titre original : National Lampoon’s Christmas Vacation
Année de production : 1989
Le sapin à les boules (on appréciera la finesse du titre français) est le troisième film de la franchise National Lampoon’s Vacation, une série composée de cinq films (quatre entre 1983 et 1997 et un cinquième en 2015 mettant en scène le fils Griswold), d’un spin-off (centrée sur le cousin Eddie) et d’une série télé produite par Johnny Galecki mais restée dans les limbes de la production. Initialement il s’agit d’une nouvelle écrite par John Hughes pour la magazine National Lampoon (Vacation '58) racontant un voyage en voiture avec sa famille pour se rendre à Disneyland. Écrite en 1979, la nouvelle devient un film en 1983 réalisé par Harold Ramis et avec le duo Chavy Chase/Beverly D’angelo dans le rôle de Clark et Ellen Griswold. Devant le succès de ce road movie déluré dans lequel un homme veut a tout prix offrir les vacances parfaites pour resserrer les liens de sa famille, la suite (National Lampoon’s European Vacation) est mise en chantier et rencontre un même succès.
Et donc, fatalement, une autre suite est lancée : Le sapin à les boules (non mais vraiment j’aime ce titre)
Si Ramis n’est plus le réalisateur, Hughues est toujours à la barre non seulement en tant que scénariste mais également en tant que producteur. Initialement envisagé comme réalisateur, Chris Colombus cède sa place à Jeremiah S. Chechik pour cause de mésentente (pour le dire poliment) avec Chevy Chase. Il n’y perd pas au change puisqu’il y gagne un script que Hugues vient d’écrire et qui deviendra Home Alone (Maman j’ai raté l’avion).
Justement en parlant de ce futur succès il faut signaler que beaucoup d’œuvres de Hugues (écrite et/ou réaliser) se déroulent dans un milieu similaire, celui d’une famille aisée vivant en banlieue pavillonnaire, qu’il connait bien, c’est celui dans lequel il a vécu. La famille McCallister d’Home Alone est ainsi la copie confirme des Griswold. Enfin presque conforme puisqu’il n’ont pas un père devenant totalement dingue à l’approche de Noël.
Noël justement…
Contrairement aux précédentes vacances, les Griswold restent chez eux et vont fêter Noël en famille. Enfin avec la famille élargie puisque les grands-parents sont là ainsi qu’oncle Lewis et tante Bethany. Pour le psychorigide de la perfection afin de retrouver l’esprit de Noël qu’est Clark, cela va être l’occasion d’un séjour parfait qui ne l’est pas dès la première scène dans laquelle Clark décide d’emmener toute la famille en forêt pour couper le sapin. Une aventure qui donne le ton puisque la famille évite l’accident de la route de justesse et repart avec un sapin énorme qui ne détruit toutes les fenêtres du salon.
Le reste du film est ainsi : Clark veut avoir la maison la plus décoré du quartier et se retrouve accroché à la gouttière, manque de tuer ses voisins yuppie et évite de justesse de provoquer un black-out de la ville entière ; Clark part faire de la luge avec un équipement au top de la technique et dévale la piste encore plus rapide que le road-runner ; Clark veut caché le cadeau pour sa femme et se retrouve enfermé dans le grenier etc.
Bien sur tout n’est pas que de la faute de ce pauvre père de famille. On peut ainsi compter sur le cousin Eddie et sa tribu qui débarquent du fin fond de la cambrousse dans le camping-car crasseux. L’occasion alors de déverser les eaux usées de ce dernier dans les égouts ou de bien trop cuire une dinde. Rajouter à cela l’attente de la grosse prime annuelle de sa société afin de combler une avance pour la construction du piscine et vous comprendrez pourquoi ce Noël devient de plus en plus taré pour se conclure par un assaut des forces de polices suite à une tentative d’enlèvement du patron de Clark.
Le sapin à les boules c’est l’expression du stress du Noël parfait poussé à son maximum. Clark Griswold veut tellement bien faire, tellement retrouvé la perfection (fantasmée) de son enfance qu’il ne reculera devient rien et causera les pires catastrophes malgré les meilleures intentions du monde (mais quand même porté par une mauvaise foi et vanité assez poussée). Le film alterne les gags visuelles à bases de chute et de coup sur la tronche avec des répliques et vannes d’un humour assez vache (« I had a lot of help from Jack Daniels »). Ne connaissant aucun baisse de rythme, le film est portée par une pléiade d’acteur et actrices parmi lesquelles Randy Quaid (cousin Eddie) parfait en beauf gentil mais parasite, Julia Louis-Dreyfus (Margo Chester, la voisine), le jeune Johnny Galecki (Russel Griswold le fils de la famille), Juliette Lewis (Audrey Griswold l’ainée) ou bien encore Brian Doyle-Murray toujours parfait pour incarner un patron connard. Mais c’est bien sur le tandem Bervely D’angelo/Chevy Chase qui porte le film en incarnant le couple Griswold. Le calme incarnée de D’angelo mettant encore plus en valeur la folie d’un Chevy Chase qui trouve ici un de ses meilleurs rôle.
« Our Father, who art in Heaven. Hallowed by thy name. And forgive my husband, he knows not what he does. »