REALISATEUR
David Hemmings
SCENARISTE
David Ambrose, d’après le roman Survivor de James Herbert
DISTRIBUTION
Robert Powell, Jenny Agutter, Joseph Cotten, Peter Sumner…
INFOS
Long métrage australien
Genre : thriller/horreur
Titre original : The Survivor
Année de production : 1981
Avec ses rôles dans Blow-up de Michelango Antonioni, Camelot de Joshua Logan, La Charge de la Brigade Légère de Tony Richardson, Barbarella de Roger Vadim, Alfred le Grand de Clive Donner ou encore Les Frissons de l’angoisse de Dario Argento, David Hemmings fut l’un des comédiens britanniques emblématiques des années 60/70. Dès 1972, il s’intéresse à la réalisation, envie qui lui serait venue en observant Antonioni au travail. En tant que metteur en scène, Hemmings s’est surtout illustré sur le petit écran : on lui doit de nombreux épisodes de séries comme Supercopter, Magnum, L’Agence tous risques, Dans la chaleur de la nuit, La Malédiction du loup-garou et Code Quantum.
Pour le cinéma, il n’a tourné qu’une poignée de films, sans rencontrer le succès : il débuta avec Running Scared, un thriller mené par son compatriote Robert Powell; il dirigea également David Bowie et Marlene Dietrich dans Gigolo et George Peppard et Donald Pleasence dans le film d’aventures Les Bourlingueurs tourné en Nouvelle-Zélande. Il fit également une incursion dans le cinéma fantastique avec Le Survivant d’un monde parallèle (un très mauvais titre français), première adaptation cinématographique d’un roman de l’écrivain anglais James Herbert, spécialisé dans le genre horrifique (Fog, Les Rats, La Conspiration des Fantômes…).
Un avion s’écrase quelques minutes après le décollage. Pendant que les secours s’organisent autour de l’épave, un seul homme, le pilote, en surgit indemne. Les 300 passagers et le reste de l’équipage sont tous morts. Le pilote, Keller, n’a aucun souvenir de ce qui s’est passé avant la catastrophe. Alors que l’enquête avance, de nombreuses personnes veulent des réponses…et elle ne font pas toutes partie du monde des vivants…
David Hemmings s’est engagé sur le projet The Survivor alors qu’il tournait en Australie dans le mystérieux Harlequin de Simon Wincer, produit par Antony Ginnane, l’un des chefs de file du renouveau du cinéma fantastique australien des années 70/80. Dans Harlequin, il a donné la réplique à l’énigmatique Robert Powell (le Jesus de Nazareth de Franco Zeffirelli), qu’il avait déjà dirigé dans son premier film Running Scared et à qui il confiera le rôle principal de The Survivor. Aux côtés de Robert Powell, on retrouve la jolie Jenny Agutter (L’Âge de cristal, Le Loup-Garou de Londres) qui joue la médium Hobbs (qui est un homme dans le livre) et le vétéran Joseph Cotten (Citizen Kane) pour sa toute dernière apparition (fatiguée) à l’écran.
Le Survivant d’un monde parallèle reprend la trame du très bon roman de James Herbert, tout en s’accordant de nombreuses libertés qui s’expliquent en partie par le budget limité accordé au réalisateur (qui a du recourir à quelques astuces pour filmer le crash de l’avion). Le livre ne manque pas de moments très gores, mais dès la pré-production, David Hemmings et Antony Ginnane ont décidé de privilégier l’atmosphère à la violence graphique (choix que le producteur a par la suite regretté).
Trop se reposer sur la suggestion peut parfois se révéler frustrant…mais pas ici, grâce à des scènes-chocs efficacement travaillées sans recourir à des gerbes de sang (il y en a tout de même un peu, mais on est loin des descriptions de James Herbert). David Hemmings compose de très beaux plans et instaure une atmosphère étrange et anxiogène en privilégiant le travail sur la photographie (d’une grande qualité) et les effets sonores. Si l’on ne voit pas souvent les spectres (à part celui de la petite fille dans l’envoûtant passage du cimetière), ils hantent le récit d’une autre manière : leurs complaintes sont portées par le souffle du vent et le lieu du crash, où la carcasse de l’avion est filmée telle une présence maléfique, résonne de cris de douleur et d’horreur. Des idées inspirées qui contribuent à l’ambiance particulière du long métrage…
Le déroulement de l’histoire manque toutefois parfois de cohésion, ce qui s’expliquerait par un montage final auquel il manquerait une bonne dizaine de minutes.
Lorsqu’il apprit la mise en chantier du Survivant d’un Monde Parallèle, le romancier James Herbert a, dit-on, proposé ses services à la production…sans recevoir de réponse. Des années plus tard, lorsqu’on lui demanda ce qu’il pensait de ce film et des Rats Attaquent de Robert Clouse (1982), il répondit « calamiteux…du grand n’importe quoi ! ».
Je n’ai pas vu Les Rats attaquent, mais en ce qui concerne Le Survivant d’un monde parallèle, je ne suis évidemment pas de cet avis…meme si j’avoue préférer le roman…