SOIF DE SANG (Rod Hardy)

Horreur
Long métrage australien
Réalisé par Rod Hardy
Scénarisé par John Pinkney
Avec Chantal Contouri, Shirley Cameron, David Hemmings, Henry Silva…
Titre original : Thirst
Année de production : 1979

Soif de Sang (Thirst en version originale) est une production de Antony Ginanne, figure importante du renouveau du cinéma de genre australien qui a été désigné rétrospectivement par le terme ozploitation. Ginanne a produit des bisseries aussi variées que Patrick, Harlequin, Le Survivant d’un Monde Parallèle ou encore le bien burné Les Traqués de l’An 2000. Soif de sang a été tourné entre Snapshot et l’étrange Harlequin et peut être vu comme le premier film de vampires australien « sérieux » (car le vampire a précédemment été traité sur un mode comique dans Barry McKenzie hold is own, avec Donald Pleasence dans le rôle du suceur de sang communiste Erich Von Plasma).

L’actrice d’origine grecque Chantal Contouri (déjà au générique de Snapshot) est Kate Davis, une jeune femme kidnappée puis emmenée dans une propriété appelée la « Ferme » située dans une région reculée. Là, elle découvre qu’elle est la descendante de Elizabeth Bathory, comtesse qui, selon la légende, conservait sa jeunesse en se baignant dans le sang des vierges. L’organisation est bien décidée à ce que Kate devienne leur Baronne, mais celle-ci refuse de boire du sang et d’intégrer ce qui ressemble pour elle à une secte d’illuminés…

Soif de sang propose une variation intéressante sur le vampirisme. Pas de cape, de dents longues, de transformation en chauve-souris, de créatures nocturnes…les vampires sont des aristos, des richards qui pensent que boire du sang leur confère force et puissance. Ces Bathory des temps modernes cultivent leur propre « bétail », des humains captifs qui servent de réserves de sang, ce qui les rend trop faibles pour penser à s’évader. L’aspect froid, déshumanisé, de cette clinique très particulière est pour beaucoup dans l’efficacité de l’atmosphère pesante des épreuves vécues par le personnage principal…

Parce qu’elle refuse de céder aux exigences de ses geôliers, Kate va être soumise à des séances de lavage de cerveau qui vont brouiller la frontière entre rêve et réalité dans un dernier acte qui joue avec une imagerie gothique propre aux récits de vampires classiques tout en enchaînant les visuels marquants et inquiétants. La réalisation de Rod Hardy (qui a principalement oeuvré pour le petit écran) n’est pas toujours bien maîtrisée…et il y a quelques soucis de rythme…mais dans l’ensemble, Soif de sang reste une bonne démonstration de ce qui faisait l’originalité du cinéma fantastique australien des années 70/80.

Aux côtés de Chantal Contouri et des acteurs du cru (dont Robert Thompson qui incarnait Patrick) , on retrouve aussi des comédiens recrutés pour faciliter la distribution du long métrage à l’international comme le britannique David Hemmings (Les Frissons de l’Angoisse), très présent en Australie à cette période, et l’américain à la tronche taillée à la serpe Henry Silva, globe-trotter (U.S., Italie, France…) abonné aux rôles de méchants.

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Une affiche américaine :