LEGION OF SUPER HEROES : THE GREAT DARKNESS SAGA (Paul Levitz / Keith Giffen)

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The great darkness saga

Au XXXe siècle, à l’époque de la glorieuse Légion des Super-Héros, une poignée d’êtres d’ombre particulièrement agressifs se mettent en quête d’artefacts magiques et affrontent différents légionnaires aux quatre coins de la galaxie. Ces créatures sont en réalité contrôlées par un être maléfique venu tout droit du XXe siècle : le seigneur d’Apokolips, Darkseid !

Âge : 6+

Collection : DC CONFIDENTIAL

INFOS

SCÉNARISTE : LEVITZ PAUL - DESSINATEUR : GIFFEN KEITH
  • Date de sortie : 23 octobre 2020
  • Pagination : 280 pages
  • EAN : 9791026818571
  • Contenu vo : Legion of Super-Heroes #287, 289-296, Annual #1
  • Prix : 22.5 €

Il me tarde de découvrir cette saga

Idem.

Depuis le temps que j’entends parler de cette saga, il me tardait de la lire enfin. Le duo Levitz/Giffen gère à merveille la pléthore de personnages que comprend l’équipe. Passé le premier épisode et le temps de me replonger dans mes souvenirs sur la légion et j’étais embarqué. Très bonne saga qui monte bien en tension jusqu’à l’affrontement final avec darkseid. Levitz puise allègrement dans la continuité et la diversité de l’univers DC pour enrichir son récit. Avoir des épisodes en plus avant et après la grosse saga est un plus appréciable pour appréhender un peu plus l’ambiance et les relations des légionnaires entre eux.
Un très bon volume.
Ca donne envie de voir la suite

Ah cool !
C’est pas la saga la plus facile, selon moi, pour un premier abord avec le groupe, mais je suis bien content que ça t’ait plu.

Jim

Pas plus bordélique qu’une legion of three world ( que j’avais pourtant adoré ) par Johns.

Qu’il faudrait que je relise.
Je n’aime pas Johns en général, mais je trouve qu’il a un certain sens du spectacle. Ce qui m’a toujours manqué chez Levitz, et pas seulement sur la Légion.

Jim

J’avais beaucoup aimé ce qu’il a fait sur la légion quand il bossait sur superman

Je vais être très franc mais je ne suis absolument pas fan de la Légion pour des raison qui sont son succès. Ils sont beaucoup trop!!!

Ce sentiment m’a habité lors des deux premiers tiers du book. Y a du rythme dans les discussions, ça bouge autour du siège du CEO de la Légion avec le filigrane que j’aime, la reconstruction de Darkseid (c’est d’ailleurs HYPER intéressant de lire la postface de Levitz sur le TPB à cette époque, lisez le). Mais lors du dernier tiers, les chevaux sont lâchés et je n’ai pas su arrêter ma lecture (même pour boire un café).

Je rebondis sur ce qu’écrit Jim sur le manque de « Showtime » de Paul Levitz. Cela aurait pu être plus impressionnant, plus explosif peut-être mais le ton du grand final est juste. La manière dont il a de jouer avec la mythologie de Jack Kirby autour du « Quatrième Monde » lors de ce final m’a littéralement convaincu.

C’est une très grande saga où l’on sort avec le smile pour l’intrigue et des maux têtes pour le côté « bavard » (mais nécessaire, je l’entends) du titre.

Et puis, lire une histoire Darkseid est si bien géré et utilisé, ben, ça n’a pas de prix de nos jours, ma p’tite dame.

Enfin, impossible de ne pas évoquer et défendre le travail MAGNIFIQUE de Keith Giffen. J’étais le premier surpris mais il assure comme un chef. Chapeau bas!

C’est toujours ce qui m’a repoussé. J’avais l’impression de ne jamais comprendre qui était qui. Mais ces derniers temps, j’en ai lu, des histoires de la Légion. Faut vraiment s’y plonger pour savourer, ça demande une immersion.

Ce que j’aime dans ces épisodes (mais j’aimais déjà ça dans ses Defenders chez Marvel), c’est la générosité. On voit des décors riches, des tas de personnages, dans plein de cases, il ne lésine pas sur la quantité.
Après, à y regarder plus attentivement, on sent qu’il essaie de faire du Pérez, par exemple. Ça ne marche pas toujours. Ou du Byrne. Voire du Starlin (et pour être méchant, on pourrait dire qu’il réussit à faire du Milgrom). Moi, j’aime bien, mais c’est pas non plus un truc qui m’attire, sans doute à cause de ce manque de personnalité (il la trouvera plus tard, quand il se mettra à copier Kirby et Munoz, mais ceci est une autre histoire).

Jim

Petite question d’historien, Jim. On constate que les planches des comics d’avant sont garnies en cases (LSH : TGDS en est un bon exemple). Les compositions des planches actuelles comptent 3-4-5 cases (une majorité de 4 cases, je dirais).
Pourquoi? Et depuis quand?

(Je mets de côté les gaufriers et compagnie)

Tu veux dire, en général ?
Je pense que c’est lié à plein de choses : la nécessité d’aller vite (quand tu as quatre cases de baston au lieu de six ou huit, tu abats plus de boulot : ça c’est l’influence Kirby, et ça date des années cinquante), l’extension des récits sur plusieurs épisodes, ce qui permet de libérer de la place pour des images plus grandes, pour plus de pleines pages ou de doubles pages… Je crois ensuite que l’influence du groupe que j’appelle « les Image Boys » ne doit pas être négligée : l’approche « in your face » d’un Rob Liefeld ou d’un Jim Lee (quoi qu’on pense de leur travail) a imposé de nouveaux standards, une nouvelle façon de raconter. En parallèle, il y a eu la fameuse décompression, que certains font remonter au Ronin de Frank Miller (ce qui n’est pas faux à mes yeux) et qui a trouvé une forme marquante grâce à Authority version Ellis / Hitch. La décompression, c’est un peu la convergence de tout le reste : des histoires qui pourraient tenir sur des formats plus courts, la volonté de faire de grandes images, de laisser les grandes cases de baston respirer…
Tout conspire à transformer un média qui était à la base de la littérature illustrée (et qui cherchait sa légitimité ainsi) en un mode d’expression graphique. Et fatalement, la conséquence de ça, c’est une gestion de l’espace papier différente.
Selon moi.

Jim

Merci bien pour ces informations qui m’intéressent également !

De rien.
Ce n’est qu’un avis personnel, cela dit.

Jim

Notons que cette évolution est en partie visible en franco-belge également.
Même si ce n’est pas forcément pour toutes les mêmes raisons (et, d’ailleurs, les raisons communes ne sont pas forcément dans le même ordre).
On passe de cases à la narration stricte à des cases « contemplatives », qui nécessitent d’être plus grandes (et donc moins nombreuses sur une planche de la même taille) pour bien en profiter.
Bon, sans parler des pleines pages…

Tori.

Pour les comics, rajoutons le développement du marché des planches originales, qui a grossi ces vingt dernières années. Cela constitue pour les illustrateurs une source de revenus non négligeable (pour ceux qui dessinent encore sur papier). Cela combiné au développement du lettrage informatique, et on obtient une généralisation des planches « muettes », sans bulle, qui sont donc des illustrations.

Cette évolution a une autre conséquence également (on en a déjà parlé) : traditionnellement, les planches qui se vendent le mieux sont les couvertures, les pleines pages d’ouverture, les splash de combat, bref les pages qui mettent en scène des héros en costumes qui font la démonstration de leurs pouvoirs. Les planches qui, au contraire, mettent en scène des protagonistes en costume de ville, ne sont pas recherchées. En gros, une page avec Superman coûte quelques centaines de dollars, là où une planche avec Clark Kent papotant dans le Daily Planet n’en coûte que quelques dizaines. Stuart Immonen et Yanick Paquette m’ont expliqué qu’un revendeur (galeriste, libraire qui vend des planches…) ne leur prendra un original avec Clark Kent que pour cinq dollars, et la revendra dix, ou quinze. Donc en fait, les dessinateurs les gardent et les vendent quand ils font des tournées en Europe (parce que oui, nous les Français ou les Belges, nous sommes des gens de bon goût et nous savons reconnaître une belle planche quand on en voit une : j’ai deux planches d’Action Comics #750 pour, de mémoire, cinquante euros pièce).
Donc, dans un marché des originaux où seules les planches avec des protagonistes costumés génèrent des vrais profits, les dessinateurs, dont le travail n’est plus « encombré » par le lettrage, en profitent pour essayer de mettre soit de l’action soit de grandes cases hiératiques le plus souvent possible, afin de disposer d’un matériel davantage susceptible d’attirer les acheteurs. Cela doit sans doute influencer l’écriture, depuis au moins vingt ou trente ans (donc avant l’avènement du lettrage informatique), et remonter à la période « Image Boys » (voir explications plus haut), mais je pense que l’informatisation du lettrage et la systématisation de grands événements éditoriaux ont accéléré le truc. La fameuse période de dix ans chez Marvel, que nous avons évoquée dans une autre discussion, entre « Disassembled » et « Siege », est propice aussi à des histoires privilégiant les héros costumés au détriment de leur alter ego civils.

Personnellement, moi, je suis davantage attiré par les planches qui ont un lettrage, parce qu’elles racontent quelque chose. Mais l’évolution du dessin est lié en grande partie au marché de la planche (je pense qu’on peut aussi réfléchir aux liens entre le dessin des comics et la vente de produits dérivés, genre statues : des planches « iconiques », pour reprendre un adjectif américain, font naître des objets de collection, et ça crée une sorte de cercle régulièrement entretenu à ce niveau).

Jim

C’est vrai que je n’avais pas pensé à la revente des planches originales.

Tori.

Merci Jim!

Pour les histoires en episodes, il y a eu des allés et retour.

Kirby debute des les ff, et ses new gods ne sont su une seule histoire étendue sur 4 series.

Claremont aussi dans ses x men rompt avec les récits d un ou deux episodes maxi.

Tout le marvel des annees 70, starlin, engelhart, gerber, mcgregor sont adeptes de récit au long cours.

C est différent de la vague de décompression en arc qui s impose avec authority, puis l univers ultimate, et le label marvel knights mais ça fait partie de l historique il me semble.

Et pour les image boys, on peut aussi rappeler la lecture de Morrison qui me semble juste, qu elle etait aussi une reponse à l arrivée des auteurs britanique aux recits moins porté sur l action, donc comme une poursuite de l héritage de kirby où l action est le vehicule de l histoire et de la caractérisation des persos.

Ce que je veux dire c est que c est une évolution qui combine scénario et dessin.

Promotion du récit Au long cours, du recit intimiste et promotion de l action a tour de role