C’est une lacune à compléter alors. (Je parle du premier film ; j’ai des souvenirs plus lointains du 2e et je ne crois pas avoir vu le 3e.) Ce serait encore mieux sans les quelques inserts gore que les producteurs ont imposé a posteriori, mais ce n’est vraiment pas le cœur du film, qui évolue entre l’ancrage sociologique et le conte macabre. Faisant jeu égal avec l’aspect horrifique, il y a toute une réflexion sur la façon dont un groupe ghettoïsé récupère à son compte une image de lui-même terrifiante créée par la société « dominante » (le croquemitaine Candyman lui-même mais aussi plus généralement les gangs), une romance surnaturelle tragique (magnifiquement interprétée par Virginia Madsen et Tony Todd et sublimée encore par la plus belle partition écrite pour le cinéma par Philip Glass), et une dimension de méta-fiction (le Candyman est un mythe qui veut qu’on croie à nouveau en lui). Bref, c’est vraiment très, très bien.