LES ARCHIVES DE LA SUICIDE SQUAD t.1-4 (Ostrander / collectif)

T’a une édition Panini qui doit pas être cher je pense mais celle d’Urban à l’avantage de proposer aussi des épisodes de New Gods par John Byrne avec les origines de Darkseid.

Après la saga en soi c’est assez lourd et décevant je trouve (surtout après Crisis…) avec un coté « intolérance envers les super-héros » qui me semble trop décalé (j’ai toujours pensé que c’était pour s’inspirer des X-men de l’époque) et dont la résolution tombe comme un cheveu sur la soupe. Mais il y a des bonnes choses. L’escadron Suicide, les tie-in de Superman et je me dis qu’il y a eu des choses sur lesquels des créations actuelles ont bien picoré. Je pense au traitement de Glorious Godfrey dont les créateurs du DA Young Justice ont du s’inspirer. Faut dire que le personnage se prête bien à la ré-invention régulière

Franchement, les origines de Darkseid par Byrne, c’est pas ce que retiendrais du volume…

C’est exactement ce que je me suis dis à la fin de ce pavé en repensant a tout ce que D.C. a sorti post Crisis, on est vraiment passé a coté de trucs supers.

Dire que j’ai dû attendre l’autre crise pour vraiment me mettre à D.C. …

La conjoncture n’a pas aidé (Semic rachète Lug parce que les deux concurrents sont moribonds, mais la restructuration les empêche de s’élargir, entre une rédaction dont la direction est vieillissante et des actionnaires qui ne connaissent pas le marché hexagonal), mais c’est clair que des magazines à la Strange ou Titans, avec Superman (Byrne), Wonder Woman (Pérez), Flash (Baron et Guice), Justice League International, Suicide Squad, ça aurait donné. Même des séries secondaires telles que Blue Beetle ou Booster Gold aurait pu rencontrer un succès évident.
En France, Superman traîne l’image d’un personnage boy scout dans des aventures assez plates. C’est l’image laissée par la vaste période Curt Swan, et je crois que les effets s’en font encore sentir. Je gage que la publication des épisodes de Byrne, le dessinateur adulé de X-Men et Fantastic Four, aurait permis de donner une autre image du personnage. Et ça, c’est rien que Superman.
Vraiment, c’est une belle occasion manquée.
Bon, elle est en partie rattrapée, trente ans après, grâce à Urban.

Jim

[quote]

Tome 1

Scénario : John Ostrander
Dessin : Luke McDonnell, Erik Larsen (épisode avec la Doom Patrol), **Rob Leifeld **(Secret origins #28), Keith giffen (JL International)
Traduction : Mathieu Auverdin, Jérôme Wicky & Jean-Marc Lainé
Lettrage : Stephan Boschat (MAKMA)


Afin de protéger les intérêts et la sécurité du monde libre, Amanda Waller dirige un programme ultra-secret de recrutement d’anciens super-vilains condamnés à perpétuité. En échange d’une remise de peine, ceux-ci accomplissent les missions les plus dangereuses, risquant à chaque fois leur vie. Deadshot, Captain Boomerang, l’Enchanteresse ou Nightshade font désormais partie de ce qu’ils ont surnommé « la Suicide Squad ».

Contenu : Suicide Squad #1-16 + Secret Origins #14, 28 + Doom Patrol/Suicide Squad #1 + Justice League International #13[/quote]

… **[size=150]P[/size]**robablement innervée par des longs-métrages tels que Les Douze salopards (1967) et Enfants de salauds (1969), héritière de The flying Legion (1920) roman de l’auteur américain George Allan England prototype volontiers cité de tous les groupes d’aventuriers regroupant plusieurs personnages aux qualités complémentaires, L’Escadron Suicide a enfin franchit non pas le Rubicon mais l’Atlantique.
Ecrit dès 1987 par John Ostrander, le recueil publié dans l’Hexagone par Urbans Comics regroupe pas loin de l’équivalent d’an et 1/2 de lecture mensuelle.

Et la bonne nouvelle c’est que cette série n’a pas pris une ride (à la relecture non plus d’ailleurs).
Imprimée sur un papier mat (comme il convient) les couleurs ont toutes aussi bien vieilli que les scénarios.

John Ostrander, venu du théâtre, et après un passage très remarqué chez l’éditeur étasunien First grâce à l’excellente série Grimjack au début des années 1980 (où il prouve qu’il parle parfaitement l’idiome du récit d’aventure), fait feu de tout bois.
En véritable travailleur du texte il varie les points de vue, enchaîne les péripéties, et joue avec modération du mercato darwinien (ce à quoi l’ivresse du concept aurait pu le pousser).

[size=85]Où le rôle des onomatopées est aussi d’informer de ce qui se passe hors-champ[/size]

Dans une certaine mesure le scénariste tente de prendre le contre-pied de ce qu’avance la maxi-série Watchmen (sans que forcément l’une influence l’autre).
Alan Moore mettait en scène entre 1986 et 1987 des super héros dont l’heure de gloire était passée : désabusés, ivrognes, tueurs, ou au-dessus des contingences humaines, les super héros de Watchmen agissaient en fonction de leur définition du Bien.

Une définition individuelle et non plus collective.

Ostrander via Amanda Waller, redonne du champ à un monde encore bi-polaire (mais pas forcément binaire).
De manière cocasse certes, puisqu’il s’agit ici de faire faire le job par des repris de justice. Pari réussi !

… **Luke McDonnell ** livre un prestation tout à fait adaptée.
Son dessin très sec, sans fioritures convient à la perfection aux ambiances des différentes missions accomplies par la Suicide Squad.
On remarque par ailleurs que si les cases dites panoramiques (ou 16/9ème) semblent être aujourd’hui la panacée, McDonnell les utilisait déjà à la fin des années 1980.
Mais plutôt que d’être une stratégie du moindre effort, chez lui elles s’intègrent à des formats différents (de cases) qui au contraire d’instaurer une routine souvent synonyme d’ennui, donne du rythme à la lecture.
Rythme qui n’est pas forcément d’ailleurs synonyme de vitesse, mais plutôt d’un réglage fin de l’impédance nécessaire pour une lecture optimale.
C’est un vrai plaisir que de se laisser emmener par un storytelling aussi efficace qu’il passe inaperçu.
Peu spectaculaire son style est pourtant diablement efficace.

Toujours au niveau de la mise en récit séquentielle, on peut constater avec cette série que l’utilisation des « bulles de pensées », loin d’être obsolète, est un puissant vecteur de sous-intrigues (pour qui sait & veut s’en servir).

Lire (ou comme c’est mon cas, relire) presque 30 ans après ces aventures, et y trouver encore tout ce qui en faisait le dynamisme au siècle dernier est une cerise sur un gâteau pourtant déjà bien roboratif !

J’ai mis quelques instant à décoder la formule, mais elle est très bonne. :laughing:

En revanche j’avoue que je ne comprends pas où tu veux en venir avec ton parallèle avec Watchmen (indépendamment même du fait que l’idée d’un « contre-pied » volontaire me semble peu coller avec les dates de sorties des deux séries).

[quote=« Oncle Hermes »]…]

En revanche j’avoue que je ne comprends pas où tu veux en venir avec ton parallèle avec Watchmen (indépendamment même du fait que l’idée d’un « contre-pied » volontaire me semble peu coller avec les dates de sorties des deux séries).[/quote]

J’explique en creux et en négatif, ce qu’est la série d’Ostrander sans l’évoquer directement.

C’est comme « mercato darwinien », c’est un exercice de style.

Cela dit pas totalement gratuit (« mercato darwinien » non plus car il nécessite du travail et que le résultat t’a plu), puisque je donne une « nouvelle » perspective à **Watchmen ** : chaque personnage à sa propre vision du Bien, une sorte de relativisme très à la mode de nos jours mais qui n’est pas si courant à l’époque dans le monde des encapés, et que je n’ai vu (à ma connaissance) nulle part utilisé comme tentative d’explication (partielle) des ressorts cette histoire.

Edit : Je crois que c’est avec toi que j’en avais parlé, mes commentaires™© sont aussi une manière pour moi de raconter l’Histoire des comic books telle que je la vois, et de raconter des histoires (en tachant de travailler mes textes, en choisissant le vocabulaire, en faisant des mises en forme, en utilisant les images d’une certaine manière etc.).

Une manière d’entretenir une « conversation » avec les auteurs que je lis, en m’amusant. Et avec ceux qui prennent le temps de me lire.

Récemment, j’ai remis le nez (en diagonale, je dois l’avouer) dans T.H.U.N.D.E.R. Agents (la série de base, avec Wally Wood et ses copains), et je me dis de plus en plus que cela constitue le modèle évident à plein de choses, y compris le Suicide Squad qui nous occupe ici (mais bien sûr aussi StormWatch et plein d’autres trucs plus « modernes »).
On retrouve l’idée des super-agents du gouvernement, l’idée du personnel encadrant les héros costumés, l’idée de l’engagement dans une croisade politique…
Je connais fort mal les T.H.U.N.D.E.R. Agents, trop mal en tout cas pour en parler de manière développée, mais plus je comble mes lacunes et plus la série me semble séminale.

Je suis en train de lire la série Blue Beetle de Len Wein du milieu des années 1980, publiée dans l’élan de Crisis on Infinite Earths. Alors bien entendu, c’est une vaste référence à Ditko, c’est écrit par Len Wein qui était responsable éditorial sur Watchmen, la présence de Question autorise plein de clins d’œil… mais au-delà de ces liens immédiats qui permettent des comparaisons, je crois cependant que l’influence de Watchmen sur la rédaction DC (et le contenu du catalogue) est immédiate. J’ai l’impression que « dans les couloirs », les gens sentaient qu’il se passait quelque chose.
Si Watchmen restitue d’une manière ou d’une autre l’esprit de son époque, rien n’empêche les autres séries de le faire. Si l’on ajoute le fait que le catalogue DC était en pleine réfection et que certaines œuvres se distinguaient déjà du lot, rien n’empêche d’imaginer que des auteurs et des responsables éditoriaux travaillaient en conservant Watchmen dans un coin de la tête.
J’y vois un effet positif d’une saine émulation.

Jim

Archives de la Suicide Squad (les) tome 2

Pendant que la Suicide Squad s’habitue à leurs mystérieux nouveaux membres : Shade et Duchesse, Captain Boomerang échappe à la surveillance d’Amanda Waller afin de commettre des méfaits sous le déguisement du Maître des Miroirs. De plus, Waller est forcée par un politicien corrompu à faire campagne pour ce dernier.

Contenu : Suicide Squad #16-30, + Annual #1, Checkmate #15-18, Manhunter #14, Firestorm #86

Public : Ado-adulte - à partir de 12 ans
Genre : Super-héros
Collection : DC Nemesis
Date de sortie : 18 août 2017
EAN : 9791026811510
Prix : 35 EUR

Cool

Oui.

Ouaip ! J’aime bien la couv’ !

Le tome 2 de son « cousin » Justice League International sort fin septembre.

Du tout bon, je me suis bien éclaté sur ces 2 séries, et j’avais bien peur de ne jamais voir la suite. :grinning:

Pour ce genre de série, je ne suis pas surpris qu’il faille « attendre » 1 an.
Mais je dois dire qu’avec Urban, faut pas trop s’inquiéter, car l’éditeur est tenace et a toujours fini les séries entamées !

Non pas forcément mais elle a suffisamment marché je pense

Tu te bases sur quoi ?
(et pourquoi dis-tu « non » ?)

parce qu’il a pas finit plusieurs série.

Qui ça « il » ?

urban

Ah, tiens … ils n’ont pas fini quoi en librairie ? (pas tout suivi, je t’avoue)