REALISATEURS
Henry Levin et Mario Bava
SCENARISTES
Luther Davis, Silvano Reina, Francesco Prospery et Pierre Very, d’après une histoire de Stefano Strucchi et Duccio Tessari
DISTRIBUTION
Donald O’Connor, Noëlle Adam, Vittorio de Sica, Mario Girotti (Terence Hill), Fausto Tozzi, Raymond Bussières…
INFOS
Long métrage italien/français/américain
Genre : aventures/comédie/fantastique
Titre original : Le meraviglie di Aladino
Année de production : 1961
Après avoir réalisé son premier long métrage en solo en 1960 (l’excellent Le Masque du Démon), Mario Bava a continué d’enchaîner les projets à différents postes. Il était alors l’un des directeurs de la photographie et spécialiste des effets spéciaux les plus demandés en Italie et on le retrouve à ce poste sur des co-productions avec l’Amérique comme le drame biblique Esther et le Roi de Raoul Walsh et la fantaisie Les Mille et une nuits de Henry Levin (sur lesquels il a travaillé avant de mettre en boîte coup sur coup Hercule contre les Vampires et La Ruée des Vikings, tous deux datés de 1961).
Sur le Raoul Walsh, Bava était chef opérateur, mais les copies italiennes du film le créditent également comme co-réalisateur. Sur Les Mille et Une Nuits, la situation s’est répétée : les copies U.S. créditent Henry Levin (Voyage au centre de la Terre) comme unique metteur en scène, tandis que les européennes mentionnent les deux noms. D’après le premier assistant opérateur Marcello Gatti, Henry Levin aurait en fait réalisé 80% du film, Mario Bava a dirigé la seconde équipe et s’est occupé de toutes les scènes à effets spéciaux en plus de la photographie.
Les Mille et Une Nuits faisait partie d’un contrat de distribution entre Lux Films (Italie et France) et la MGM (Amérique) qui portait sur 3 longs métrages, dont deux librement inspirés par les Contes des Mille et Nuits, l’autre étant Le Voleur de Bagdad avec Steve Reeves. Le film de Henry Levin et Mario Bava proposait une autre relecture de l’histoire de Aladdin et la lampe magique (on retrouve tous les éléments, comme le jeune voleur des rues, le prince, la princesse, le génie, le grand vizir qui complote pour s’emparer du trône du Sultan…), traitée cette fois sous l’angle de la comédie.
Ici, Aladdin n’est pas aussi jeune que dans d’autres versions. Pour incarner le personnage, le choix des producteurs s’est porté sur Donald O’Connor, alors âgé de 35 ans. O’Connor était une star de l’âge d’or de la comédie musicale hollywoodienne dans les années 40 et 50, avec des rôles dans des classiques du genre comme La Joyeuse Parade et Chantons sous la pluie. À partir des années 60, les rôles se sont fait plus rares et après Les Mille et Une Nuits, il décide de se remettre au music-hall.
En Aladdin, sa bonne humeur est communicative et il prouve qu’il n’a rien perdu de son dynamisme et de ses talents acrobatiques.
Parmi la distribution, on retrouve un certain Mario Girotti dans le rôle du beau prince…un acteur qui sera ensuite connu mondialement sous le nom de Terence Hill. Pendant la première partie de sa carrière (de 1953 à 1967), Girotti n’avait utilisé ce pseudonyme qu’à deux reprises (comme dans le péplum Carthage en Flammes en 1960) avant de l’employer définitivement à partir de Dieu pardonne…moi pas !, un western avec un certain Bud Spencer. Sa belle princesse est quant à elle incarnée par la future Angélique Marquise des Anges, la française Michèle Mercier (qui tournera à nouveau avec Bava pour Les Trois Visages de la Peur).
Le Génie de la lampe n’a droit qu’à de courtes apparitions, car le vénérable Vittorio de Sica, acteur et réalisateur renommé (Le Voleur de Bicyclettes), n’était pas très à l’aise avec les effets spéciaux. Les trucages visuels qui le concernent (incrustations à l’image) n’ont pas très bien résisté à l’épreuve du temps, mais d’autres scènes comme celles où il transforme Aladdin en géant et où il l’aide contre les armées du Vizir restent assez savoureuses, avec un bon travail sur les perspectives et les décors. Des péripéties amusantes pour un divertissement à l’humour burlesque parfois un peu trop prononcé (et vieillot) mais qui a tout de même gardé un certain charme suranné.