REALISATEUR
Bruno Mattei
SCENARISTES
Bruno Mattei et Claudio Fragasso
DISTRIBUTION
Ottaviano Dell’Acqua, Geretta Geretta, Massimo Vanni, Ann-Gisel Glass, Jean-Christophe Brétigniere…
INFOS
Long métrage italien/français
Genre : science-fiction/horreur
Titre original : Rats - Notte di terrore
Année de production : 1984
Après des débuts en tant que monteur (notamment sur des zèderies de Jess Franco comme L’Amour dans les prisons des femmes et Les Nuits de Dracula), ce grand tâcheron de Bruno Mattei a débuté sa carrière en explorant les caniveaux du cinéma d’exploitation transalpin. Dans cette filmographie peu ragoûtante, on trouve pêle-mêle du porno (Les demoiselles de compagnie), des documentaires racoleurs sur les perversions sexuelles (Notti porno del mondo), du softcore pseudo-historique (Les aventures sexuelles de Néron et de Poppée), des films de femmes en prison (Révolte au pénitencier de filles), de la « Nonnesploitation » (Les Novices Libertines) ou encore de la « Nazisploitation » (Hôtel du plaisir pour S.S.).
Tous les filons sont exploités et en 1980, Bruno Mattei et son collaborateur régulier Claudio Fragasso décident de surfer sur la vague des films de morts-vivants initiée par le Zombie de George Romero avec leur hallucinant nanar, Virus Cannibale : L’Enfer des Morts-Vivants. Quatre ans plus tard, les deux compères ont récidivé avec ce qui est certainement leur film le plus connu (pour les amateurs du genre), Les Rats de Manhattan.
Qui c’est qu’a la plus grosse ?
Comme tout post-apo italien qui se respecte, Les Rats de Manhattan (encore une bizarrerie du distributeur français car les quelques décors en ruines ne m’évoquent pas du tout New-York) débute dans une carrière (pour le bis italien, l’apocalypse ressemble toujours à des carrières de pierre à perte de vue), sur une musique au synthétiseur (le Bontempi était à la mode). Mais Mattei propose une variation : en effet, son post-nuke sera un huis-clos (parce que c’est moins cher, hein). Une bande de barbares à moto sillonnent les étendues désolées pour trouver de la nourriture. Ils en trouveront dans un immeuble abandonné qui cache bien des secrets. Et ils vont vite se rendre compte qu’ils ne sont pas seuls : lors d’une nuit de terreur, le groupe devra survivre aux attaques d’une horde de rats super-intelligents !
Ces Mad Max du pauvre ont tous la particularité d’être mauvais comme des cochons et de n’alterner en moyenne que deux types de réactions : le regard bovin et le pétage de plombs généralisé. Le doublage français totalement hystérique n’arrange pas vraiment les choses, la palme revenant à l’insupportable Myrna, interprétée (c’est un bien grand mot) par la française Ann-Gisel Glass, qui a eu un petit rôle l’année suivante dans le Détective de Jean-Luc Godard.
Dis, Cortex, tu veux faire quoi cette nuit ? - La même chose que chaque nuit, Minus. Tenter de conquérir le monde !
Les personnages réagissent comme ils le peuvent aux attaques des rats (qui se résument juste à des pelletées entières de rongeurs balancées sur leurs tronches) quand ils ne se bouffent pas la gueule entre eux pour savoir qui ferait le meilleur chef. Ce n’est pas très bien rythmé (que c’est longuet), filmé et monté à l’arrache, léger sur le gore comme sur les effets spéciaux, peu nombreux tout en réussissant à être bien ringards comme il faut (ah, ce tapis roulant mal éclairé censé simuler l’arrivée de milliers de rats). Comme Bruno Mattei ne sait pas faire monter la tension, les rebondissements s’enchaînent mollement…
…jusqu’au délirant plan final qui arrive tout de même beaucoup trop tard…
Oh, mais tu vas la fermer, ta gueule !!!