REALISATEUR
Jack Smight
SCENARISTES
Alan Sharp et Lukas Heller, d’après le roman Les Culbuteurs de l’enfer/Route 666 de Roger Zelazny
DISTRIBUTION
George Peppard, Jan-Michael Vincent, Dominique Sanda, Paul Winfield, Jackie Earle Haley…
INFOS
Long métrage américain
Genre : science-fiction
Titre original : Damnation Alley
Année de production : 1977
Dévastée par une guerre atomique, la planète n’est plus que ruines. Dans une Amérique qui n’est plus qu’un désert radioactif, quelques membres d’une base militaire de l’US Air Force ont survécu. Après avoir capté un message radio, ils partent à bord de deux véhicules tout-terrains blindés à la recherche d’autres survivants. Leur périple sur la Route de l’Enfer sera semé d’embûches…
Un genre en vogue (le post-apocalyptique), un réalisateur expérimenté (Jack Smight, qui venait d’enchaîner deux succès, 747 en péril et La Bataille de Midway), un vieux routier du petit et du grand écran (George Peppard, le futur Hannibal Smith), une jeune star…pas la plus douée de sa génération…dont l’aura n’avait pas encore été ternie par l’alcool et la drogue (Jan-Michael Vincent, vu précédemment dans Le Flingueur et La Chevauchée sauvage), un budget confortable (environ 17 millions de dollars, un vrai blockbuster pour l’époque), un roman de Roger Zelazny à la base de l’histoire et un gros studio pour produire l’ensemble (la FOX)…Les Survivants de la Fin du Monde avait tous les ingrédients pour réussir et pourtant le film est tombé dans l’oubli et malgré le fric investi, la pelloche ressemble plus à une série B fauchée de Roger Corman qu’à une superproduction de studio.
Mais que s’est-il donc passé ?
Hannibal Smith et Stringfellow Hawke sont dans un supercamion…
Les Survivants de la Fin du Monde est librement inspiré par un roman de Roger Zelazny, Damnation Alley, traduit en France sous le titre Les Culbuteurs de l’Enfer pour sa première édition et retitré ensuite Route 666 pour sa ressortie en 2000. Satisfait de la première mouture du scénario écrite par Lukas Heller, qu’il jugea fidèle à son bouquin, Zelazny n’a pas suivi le reste de la production et tomba de haut à la vision du résultat final qu’il jugera trop éloigné de son oeuvre et qu’il finira par désavouer. C’est qu’entre-temps, le scénario a été totalement réécrit par Alan Sharp qui a remanié l’histoire en ôtant quasiment tous les éléments provenant du livre.
La production a connu de nombreux problèmes, dont l’impossibilité de recourir à des trucages pratiques convaincants sur le tournage. Malgré le budget, les scorpions mutés grandeur nature ne fonctionnaient pas du tout et il fut donc décidé d’utiliser un système de surimpression pour un rendu à l’écran plutôt foireux (on se croirait dans un Bert I. Gordon). L’attaque des cafards dans une Las Vegas dévastée alterne les gros plans horrifiques saisissants et les plans d’ensemble consternants.
Devine qui va se faire bouffer en premier…
C’est globalement mal fichu mais tout n’est pas à jeter. Les Landmaster, les deux véhicules de combat tout-terrains construits spécialement pour le film (à croire qu’une grosse partie du budget est passé dedans) sont assez impressionnants et préfigurent une ambiance à la Mad Max (il y en a même un qui a l’air décoré avec le bouclier de Captain America).
Le métrage ne commençait pourtant pas si mal. Dans une atmosphère assez froide, presque déshumanisée, le destin du monde se décide par écrans de commande interposés (bon, avec une bonne dose de stock-shots aussi). La suite des événements est par contre un peu plus hâchée, avec beaucoup de coupes au montage identifiables (Murray Hamilton, le maire d’Amity dans Les Dents de la Mer, ne fait que passer sans prononcer une seule réplique).
Dès que les Landmaster prennent la route, l’histoire décolle enfin mais le manque de rebondissements (les cafards; les ploucs violeurs; les rencontres avec deux autres survivants, une femme et un gamin) fait que les scènes de remplissage ne manquent pas et que l’intérêt retombe régulièrement jusqu’à un final incongru (de plus, les personnages ne sont pas vraiment développés et l’interprétation reste assez plate…George Peppard est engoncé dans son rôle de militaire borné et Jan-Michael Vincent se limite à sourire comme un benêt au volant de son tank).
Pourtant la FOX a cru dur comme fer en ce film, jusqu’à lui accorder plusieurs mois supplémentaires en post-prod’ afin de perfectionner les effets spéciaux. Peine perdue, ils ont du engager les pires spécialistes du marché car le résultat, comme les ciels irradiés tout moches, fait peine à voir.
Mais comme je l’ai souligné, la FOX a soutenu Les Survivants de la Fin du Monde jusqu’au bout et pensait même que ses recettes permettraient au studio de supporter l’échec annoncé d’une autre production qui a coûté moins cher et en laquelle la plupart des exécutifs ne croyaient absolument pas (je me demande s’ils sont restés longtemps à leur poste).
Ces deux films sont sortis en 1977. Les Survivants de la Fin du Monde a été un énorme échec…et l’autre « petit » film fut un succès mondial…un certain Star Wars de George Lucas…
Dommage…je préfère quand un plan se déroule sans accrocs…