L'HOMME QUI N'A PAS D'ÉTOILE (King Vidor)

Western
Long métrage américain
Réalisé par King Vidor
Scénarisé par Borden Chase et D.D. Beauchamp, d’après le roman de Dee Linford
Avec Kirk Douglas, Jeanne Crain, Claire Trevor, William Campbell, Richard Boone…
Titre original : Man without a star
Année de production : 1955

Dempsey Rae est un indompté, un aventurier sans attaches qui traîne ses bottes et sa selle d’un Etat à l’autre, d’un boulot au suivant, sans se fixer, sans trouver son étoile dans le ciel. Lorsque le film commence, Dempsey dort dans le wagon d’un train dans lequel il est monté clandestinement. Il ne sera pas tranquille très longtemps puisqu’il apporte son aide à Jeff, un jeune vagabond naïf qui rêve de devenir un véritable cow-boy. Une relation de mentor/élève…ou grand frère/petit frère…va s’établir entre les deux, au coeur de L’Homme qui n’a pas d’étoile, production qui marqua le retour du réalisateur King Vidor au western neuf ans après son flamboyant Duel au Soleil.

Les premières minutes posent admirablement les bases de cette dynamique, entre suspense (la baston observée en point de vue subjectif) et touches humoristiques. Les aspects comiques de l’histoire ont été diversement appréciées, même par ceux qui apprécient le long métrage. Pour ma part, j’aime beaucoup. La gouaille de Dempsey, sa bonne humeur communicative font partie intégrante de son caractère…et c’est aussi sa façon de positiver et de supporter les blessures physiques et psychologiques de son passé. Ce qui ne l’empêche pas de se montrer implacable lorsqu’il se dresse contre l’injustice…

Entre sourire enjôleur et mâchoire serrée, Kirk Douglas est impérial et William Campbell (Dementia 13) peine tout de même à s’imposer à ses côtés…mais quand on y pense, cela peut se voir comme un miroir du duo Dempsey/Jeff. Les deux hommes sont engagés comme convoyeurs par le régisseur du plus grand domaine de la région, travail qui convient parfaitement à Dempsey, amoureux des grands espaces. Hélas, l’époque était aussi à la fin des open range, ces pâturages où le bétail pouvait paître librement, sans restrictions imposées par les propriétaires terriens. Et cela à cause de l’invention des barbelés…

Dempsey déteste les barbelés, qu’il voit comme une atteinte à la liberté…et aussi à cause du drame qu’il a vécu. L’utilisation des barbelés cause également des tensions entre les éleveurs. La très belle Jeanne Crain (qui avait déjà joué aux côtés de Kirk Douglas dans Chaînes Conjugales) s’impose dans le rôle de la riche patronne, une femme prête à tout pour s’enrichir, quitte à se venger lorsqu’elle se rend compte qu’elle n’arrive pas à manipuler son individualiste employé…et il se dégage de certaines de leurs scènes un certain érotisme suggéré, dans les limites de ce qui pouvait être montré dans les années 50 bien entendu…

Le scénario de Borden Chase (Winchester 73) dose efficacement légèreté et gravité car si Kirk Douglas sait faire sourire (notamment lors d’un passage chanté qui rappelle le Ned Land de 20.000 Lieues sous les Mers), l’intensité est de mise lorsque parlent les poings (les bagarres sont brutales) et les flingues. Superbement réalisé, L’Homme qui n’a pas d’étoile développe des thèmes très intéressants en suivant un héros attachant, au parcours marqué par une prise de conscience sans perdre cette indépendance qui le caractérise…

Who knows, who knows
Who knows whichaway the right way goes
The night is dark, the way is far
For a man without a star

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Affiche belge :

et une italienne :

Affiches françaises et allemandes :