L'INCROYABLE HULK (Louis Leterrier)

Action/fantastique
Long métrage américain
Réalisé par Louis Leterrier
Scénarisé par Zak Penn et Edward Norton (non crédité)
Avec Edward Norton, Liv Tyler, Tim Roth, William Hurt…
Titre original : The Incredible Hulk
Année de production : 2008

Pendant la période du développement du Hulk de Ang Lee, une possible suite était en préparation. Le scénariste James Schamus avait même prévu d’inclure les vilains le Leader et l’Abomination (tiens donc) et le producteur Avi Arad comptait sortir le film en 2005. Mais les résultats jugés décevants au box-office en ont décidé autrement. La Universal n’a pas pu respecter la date butoir et les droits de production sont revenus à Marvel en 2006. Mais le studio s’est arrangé pour garder les droits de distribution, ce qui est l’une des raisons pour lesquelles le titan vert n’a plus eu de film solo depuis (ça et le fait que L’Incroyable Hulk n’a pas non plus été un succès financier).

À partir de 2005, Marvel Studios a annoncé son intention de produire ses films indépendamment. Avant le deal avec Disney, Iron Man a donc été distribué par Paramount et L’Incroyable Hulk par Universal. Les deux premiers réalisateurs engagés furent Jon Favreau (Elfe, Zathura…) et le français Louis Leterrier (Danny the Dog, Le Transporteur 2…). Leterrier était intéressé par Iron Man, mais ce projet ayant déjà été confié à Favreau, il a hérité du deuxième long métrage (et dernier en date pour le moment) consacré à l’Incroyable Hulk.

Grand fan du personnage, Edward Norton avait été approché pour le Hulk de Ang Lee, mais il n’avait pas été convaincu par le scénario. Cette fois, il a apprécié l’approche de Marvel, de Leterrier et du scénariste Zak Penn (qui avait écrit l’un des traitements du long métrage de 2003). Norton a signé pour incarner Bruce Banner…tout en négociant un poste de co-scénariste (au final non crédité). L’acteur a donc remanié le script de Zak Penn, gardant la structure et les rebondissements tout en ajoutant des personnages et réécrivant régulièrement les dialogues.

Il se dit que les relations entre Norton et le studio se sont un peu détériorées pendant la post-production, ce qui serait l’une des raisons de son remplacement par Mark Ruffalo pour Avengers. Edward Norton et Louis Leterrier voulaient que le film dure 2h15, Marvel voulait un film de moins de deux heures. Une quinzaine de minutes ont donc été coupées, principalement des discussions entre les protagonistes et les flashbacks sur les origines, pour ces raisons de durée. Et ce n’était pas une mauvaise décision, ce que démontre le dynamique générique qui résume la première transformation et les raisons de la fuite de Banner en environ trois minutes, évitant de trop insister sur des origines que l’on connaît déjà…

L’Incroyable Hulk se présente comme un reboot du film de Ang Lee. L’histoire présente tout de même un point commun puisque dans les deux cas, le parcours de Banner le mène en Amérique du Sud. Les auteurs ont repris le thème du fugitif popularisé par la série TV (avec également des clins d’oeil visuels et la reprise du Lonely Man de Joe Harnell) tout en déroulant une intrigue qui emprunte au run de Bruce Jones. L’exposition est efficace, la scène d’action dans la favela est nerveuse et la première transformation est très bien amenée, avec une bonne progression dans le suspense.

J’aime beaucoup l’apparence de ce Hulk, je le préfère à celui d’Ang Lee. Il est plus sauvage, un colosse aux muscles noueux qui tire son design des dessins de Dale Keown. Le vert est également plus sombre, ce qui le rend encore plus menaçant et rappelle même parfois le gris des débuts selon les éclairages, surtout dans la scène nocturne et orageuse avec Betty (Liv Tyler a succédé à Jennifer Connelly) tirée directement de la mini-série Hulk : Gris de Jeph Loeb et Tim Sale.

C’était très intéressant de revenir aux débuts du Marvel Cinématique Universe. Il y a les petites touches qui montrent que l’univers était en train de se construire (la mention du S.H.I.E.L.D., du programme du super-soldat, le caméo de Robert Downey Jr…et il ne fallait pas attendre la fin du générique pour le voir…) mais pour l’essentiel, le film peut aisément se regarder indépendamment du reste. Le rythme est soutenu, les scènes intimistes sont assez touchantes et l’action est spectaculaire.

L’interprétation fait également partie des qualités de cet Incroyable Hulk. De tous les acteurs, il n’y a pour le moment que le regretté William Hurt (très bon en Général Ross) et Tim Roth (Emil Blonsky alias l’Abomination) qui ont fait leur retour dans d’autres entrées du MCU. Tim Blake Nelson joue un aussi enthousiasme que peu éthique Samuel Sterns…et sa transformation en Leader suggérée dans le dernier acte sera finalement visible en 2024 dans le prochain film Captain America. Parmi les petits rôles (ceux qui ont été réduits au montage), il y a aussi la seule apparition au cinéma du psychiatre Leonard Samson, campé par Ty Burrell (Modern Family), ainsi que Jim Wilson, le neveu de Sam Wilson (accompagné dans ses deux brèves scènes par un étudiant appelé Jack McGee, autre référence à la série TV)…

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Un de mes mcu préféré et de très loin. Je préfère l orientation esthétique de ce film à celle que favreau a donné sur iron man et qui s est imposée malheureusement à mon goût.

Je le revois encore avec plaisir.

Je l’ai beaucoup moins aimé que l’Ang Lee. Sans doute parce que trop bourrin. J’ai bien apprécié l’aspect thriller bournien du début, mais la bouillie numérique du dernier combat, même quinze ans plus tard, a du mal à passer.

Jim

Marrant, les perceptions différentes sur les CGI. Je l’ai revu hier et à part quelques plans un peu faibles, ce combat final ne m’a pas vraiment piqué les yeux. Par contre, les scènes avec les toutous gamma et le final confus du Ang Lee, là pour moi ça se rapproche de la bouillie visuelle…

J’ai revu le Leterrier il y a quoi, une semaine ou deux, et j’ai eu du mal.
Dans l’Ang Lee, y a plein de choses que je n’apprécie pas des masses (j’aime bien l’idée des chiens Gamma, pas la réalisation), et oui le combat final est nul visuellement, mais les acteurs sont impliqués, la description de la double identité est super, et y a des séquences émotionnellement fortes (la balançoire). Ang Lee a touché du doigt une dimension humaine qui n’est pas souvent évoquée (je songe à la mort du père Kent dans le Superman de Donner, à la discussion entre Peter et Ben dans la voiture chez Raimi), sauf à passer par l’épique (le « je suis Iron Man » à la fin de la grosse baston contre Thanos).

Jim

J’aime le Bruce Banner d’Ang Lee mais je préfère le Hulk de Louis Leterrier.
Je trouve que Ang Lee gère très bien tout le trauma autour de Banner, avec sa famille, ses liens avec Betty, ses doutes envers lui-même. Le Banner de Norton est trop « entreprenant », trop « action-hero » presque, trop dans la projection personnelle.
Alors que le Hulk d’Ang Lee me semble un passage obligé assez lourd, autant dans le propos que dans l’action, que je vois empruntée et maladroite. Tandis que le Hulk de Leterrier assume et embrasse son côté bourrin, déchaîné.

J’aurais aimé avoir les deux : profondeur et psychanalyse sur Bruce ; et récréation bourrine avec Hulk.

Bien résumé ! Les deux films ont leurs forces et leurs faiblesses…et pour moi, le Leterrier se revoit plus facilement que le Ang Lee…

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Le caméo de Stan Lee :

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J’aime bien les deux, mais celui-ci, par son approche moins « intellectuelle » me plait bien. Peut être aussi parce que j’aime bien la trombine du Hulk. Dans mon souvenir, je suis moins fan de Liv Tyler que de Jennifer Connely en Betty.

Après, je trouve que Ruffalo s’en sort tellement bien, que j’ai vite zappé Norton.

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Et celui de Lou Ferrigno :

Je le redis mon marvel préféré en tant que film solo, pour sa production notamment.

C’est-à-dire ?

La photo, les lumières, les decors, les costumes, etc.

Le seul mcu en dehors de la charte graphique d iron man puis gardiens.

Le film n a pas ce rendu carton pâte que j ai toujours trouvé aux autres mcu.

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Même les Cap ?

Marrant, je le trouve assez laid, lui, surtout vers la fin.
Ça commence comme un film de Paul Greengrass, ça finit comme un film de Zack Snyder.

Jim

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Oui.

Après j ai fait abstraction et le à suivre a eu son effet également.

Mais dès que le à suivre a vascillé post endgame et que de manière générale la qualité propre au mcu n etait plus au rdv, l effet carton pate a repris toute sa place.

Hehe.

Je vois pour le premier mais pas pour le second.

Non mais là tu ne peux pas comparer l’avant et l’après endgame.

J ose.

Et ce n est pas joli.