LUKE CAGE (Saisons 1-2)

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Animé par la curiosité, j’ai regardé le premier épisode de cette série.

Contrairement aux autres séries de « super-héros » adaptées des Big Two, je suis allé au bout, et c’est sacrément long à se mettre en place.

Je n’ai rien vu pour ma part, qui puisse me motiver à continuer à regarder ce show: la série Cage est une adepte du hors-piste prudent si je puis dire. Ce qui est tout de même un comble pour un premier épisode.
Comparée à par exemple The Get Down, que j’ai vue la semaine dernière, c’est le jour et la nuit. Le premier épisode de cette dernière m’avait donné a contrario de Cage une envie presque irrépressible d’enchaîner sur la suite.

Ici, outre l’intérêt d’un amateur de BD de voir Luke Cage incarné à l’écran tout le reste me semble convenu, cela dit il est difficile de nos jours de faire quelque chose d’original et je peux bien évidemment m’en contenter à condition de soigner au moins la forme et les interprètes.
Et d’avoir quelque chose à dire.

Avec Cage, la réalisation ne brille pas par son inventivité.
Quant aux interprètes - plutôt pas mauvais - le bât qui les blesse est à chercher dans les personnages qu’ils interprètent : on a les a vus mille fois et leur abondance est aussi inquiétante que fastidieuse.

Même l’originalité du personnage :

être un héros « à louer »

est abandonnée dès ce premier épisode.

Alors qu’au lieu d’être « infamant » cette singularité - qui est somme toute la réalisation du « Rêve américain » (Pour en savoir +) aurait pris du sens dans une approche politique, même avec toute la superficialité que cela peut contenir dans une série qui veut toucher le maximum de spectateurs (ce qui n’est pas un reproche cela dit).

Et pas seulement dans la vie d’un homme Noir aux U.S.A, mais de façon intuitivement universelle dans celle de tous ceux (et celles) qui travaillent (ou cherche du travail) pour vivre, bref une partie importante des êtres urbains du XXIe siècle.

En outre, mais cela va peut-être être développé plus tard, avoir comme personnage principal un afro-américain qui résiste aux balles est me semble-t-il une « chance » de donner un coup de canif dans la carotide de la réalité et faire passer un message fort sur ce qui se passe outre-Atlantique aujourd’hui, et plus pragmatiquement un ressort dramatique tout aussi fort d’un point de vue narratif.
Autrement dit un MacGuffin qui aurait pu sortir cette adaptation de ce qu’elle est justement (une adaptation) et en faire une série avec sa propre identité.
Mais là que dalle si vous me passez l’expression, ou alors il a été diffusé à « bas bruit » et je ne l’ai pas enregistré.
D’autre part les armes à feu, ou plus précisément leur absence des mains des super-héros (et assimilés) est déjà un mème (dans l’acception développée à partir de l’idée de Richard Dawkins)de la bande dessinée de super-héros, donc rien de plus culturel que d’en exploiter les tenants et les aboutissants. toujours rien.

Idem sur ce qui fait de Luke Cage ce qu’il est.

Dès ce premier épisode l’équipe créative aurait pu, aurait dû, le rattacher à l’univers Marvel dans la grande tradition du principe dit de continuité des univers de papier en faisant de l’expérience à laquelle - du moins dans les BD - il est contraint de se soumettre une tentative de reproduire celle « super-soldat » avec là encore un sous-texte politique. Résultat : nada !

Au lieu de cela on voit un vendeur « à la sauvette » vendre des vidéos d’affrontements (du moins le suppose-t-on) des autres super-héros Marvel, sensés être dans la diégèse, des individus aussi réels que Luke Cage.
Amusant mais guère plus.

***Cage ***aurait pu être (encore ! c’est décidément la série des occasions manquée), je crois, un « Blade » du petit écran (c’est-à-dire l’adaptation d’un personnage mineur qui fait des étincelles), ce premier épisode qui en est l’incipit (c’est-à-dire un concentré d’idées qui seront développées au fil des épisodes) augure (à l’aune de mes goûts et de mes attentes) une série parmi d’autres, et le drame aujourd’hui (toutes choses égales par ailleurs) c’est que des séries il y en a un pacson, et que Cage ne fait pas partie des meilleurs selon mes critères (bien entendu), loin s’en faut.
***Cage ***est même une démonstration qui ne fonctionne pas alors que les lois frustes du genre lui en donnent pourtant l’occasion, c’est dire !

Mais que cela ne vous empêche pas de vous faire votre propre opinion, cela va sans dire. :wink:

Hm, je pense que tu tombes sous le piège des séries Netflix qui prennent leur temps car plusieurs choses que tu évoquent sont abordés par la suite. Mais bon, on dit souvent que le premier épisode doit avoir un réel impact pour la suite, je trouve que ça se perd chez Netflix…

PS : J’ai fini la série et j’ai été très satisfait dans l’ensemble, j’ai avant tout été conquis par l’ambiance qui reflète beaucoup de choses dans la culture « black ».

C’est compréhensible compte tenu du mode de diffusion mais c’est quelque chose qui est plus ancien.

(depuis la fin des pilotes a mon avis)

Oui enfin, impact ou pas impact dès le premier épisode, prétendre poser des jugements sur l’ensemble d’un titre dont on a vu 1/13e (en particulier en insistant sur ce que le titre ne ferait pas…), ça reste léger comme méthodologie. :unamused:

(Je dis ça en ayant pour l’instant vu 0/13e de la série en question, je le précise.)

La série compile ce qu’il y a de plus risible dans la culture rap post-00’s, la génération « gangstar » qui vivote sur la célèbre guerre entre la West et la East Coast - représentée par les têtes Notorious B.I.G. (qu’on retrouve ici comme inspiration du vilain Cottonmouth) et Tupac Shakur. Bref, une génération de petits malfrats neuneus qui s’intéressent plus à la manière dont ils présentent, à la « swag » comme on disait justement à l’époque, et qui sonnent donc creux lorsqu’ils prennent le mic’ (il est loin le temps du Wu Tang, les rappeurs qui brassent large au sein de la culture pop’).
Passer 13 épisodes à regarder les truands faire leur entrée au ralenti, replaçant en permanence leur paire de lunettes de soleil ou leur montre, c’est un sacré calvaire. Je m’attendais presque à les voir exhiber des bagues bling-bling, sortir quelques « tasse-pés » et rebondirent dans leur voiture au son du « OH-OH ». Ouf !

Ce n’est pas tellement une bonne représentation de la « culture afro-américaine » mais une représentation limitée, voire grossière, de deux modèles : le noir qui travaille, intègre, comme Luke Cage et Misty ; et le noir qui prend, les voleurs. C’est quand même très schématique comme façon d’aborder les modèles et la façon dont ils se sont retrouvés à l’endroit où ils sont. La série refuse même de statuer sur le problème de la drogue (Mama Vilaina le vire de la main) ; problème qui a pourtant eu un impact significatif sur plusieurs générations au point que certains pointent encore du doigt le gouvernement pour avoir empoisonné la jeunesse afro-américaine.

Personnellement, je regrette amèrement que la série ne s’appesantisse pas d’avantage sur l’aspect « héros social », au centre du quartier, investi dans la communauté, ce qui aurait permis à la série de brosser un joli portrait d’individus éclectiques venant des rues de Harlem. C’est tout au plus le sujet d’un épisode, celui où Luke récupère la bague. Au lieu de ça, la série rejoue le pire de Daredevil - saison 1 avec des héros au tragique si médiocre qu’on se fend la poire quand il tombe comme des mouches.

Pour finir, j’aurai tendance à imputer aux producteurs exécutifs tous les problèmes de la série : l’incompréhension du matériel et donc d’un héros qu’on éclipse - la faute probablement à la prestation « smooth » de l’adorable Mike Colter - pour faire de la place à des vilains lourds et redondants (on peut pas faire deux fois la même recette qu’avec le Caïd) ; les twists usés jusqu’à la corde (c’est son frère, tin-tin-tin!) ; un hommage stylistique aux films de la blacksploitation tellement léger qu’il passe inaperçu ; le délayage de la sauce pour coller à la maquette Netflix (malgré, là encore, quelques rebondissements plutôt bienvenus mais qui n’évitent pas à la série de sombrer) ; l’absence d’une véritable d’identité ; la peur de s’attaquer aux sujets difficiles qui échoue fatalement sur une menace (et donc sur une série) dérisoire.

C’est d’autant plus la faute des producteurs que, connaissant un peu les acteurs, excellents Mahershalalhashbaz Ali (dans le rôle limite de Cotton « bouhouh, j’ai pas pu jouer du clavier » Mouth) et Alfre Woodard, ainsi que quelques révélations (la charmante Simone Missick), je ne comprend pas comment on en arrive à un résultat aussi insipide et peu divertissant.

C’est dommage, en mettant une claque au cliché de la gangstar dès les premières minutes du premier épisode, Luke Cage aurait du être le héros qui s’attaque aux véritables problèmes. Au lieu de ça, bien qu’intouchable, il croule sous les petites merdes.

[size=85]Par contre, la bande-son, quoique trop présente, claque sa maman ![/size]

Ce n’est tout de même pas la faute à Artemus s’il y en a qui sont plus lent à la détente.

Ah oui quand même, présenté comme ça ça me donne vraiment pas envie, là. :wink:
Mais bon, j’avais déjà pas accroché à DD à la télé…

Par pur fanboyisme infantile (ou par fidélité à ce qui m’a un jour transi, pour le dire d’une manière plus flatteuse), je vais me laisser tenter par le très casse-gueule « Iron Fist », par contre.

sur ce domaine je conseille plutôt The Get Down

Tu dois me confondre avec un autre.

Je ne suis pas un critique professionnel mais un amateur qui a la faiblesse de commenter©™ à l’occasion ce qu’il lit, regarde ou écoute en essayant de réfléchir à ce qu’il voit (ou écoute), et en retranscrivant ce qu’il en pense d’une manière ludique. Et documentée.

Cela dit j’ai lu dernièrement que tu n’étais pas non plus d’accord avec le travail de Moore, et ce qu’il dit sur différents sujets.

Sache que je suis bien aise de me retrouver avec lui du côté des gens avec qui tu n’es pas d’accord.

Il y a de pire compagnie.

Yep. Même si j’ai tendance à préférer le premier épisode, petit film sympathique concocté par Baz Luhrman, au reste de la saison qui souffre du changement de ton.

[quote]Ah oui quand même, présenté comme ça ça me donne vraiment pas envie, là. :wink:
Mais bon, j’avais déjà pas accroché à DD à la télé…[/quote]

Ce qui m’étonne, c’est qu’on puisse encore écrire des truands aussi invraisemblables dans des séries qui se veulent un minimum « crédible », c’est le cas de Daredevil (et sa congrégation des vilains internationaux) et de Luke Cage, alors qu’il suffit de jeter un œil à The Wire pour se rendre compte à quel point on fait dans le hors sujet.

C’est à se demander comment ces mecs ont pu garder leur coin de rue aussi longtemps.

Mais est-ce que tu penses que c’est l’ambition des auteurs ici, d’avoir des criminels réalistes ?
Je n’ai pour l’instant vu que les deux premiers épisodes et j’ai effectivement pas l’impression qu’on soit vraiment sur une série qui se veut réaliste. Plutôt sur du référentiel (assez répétitif d’ailleurs) à la blaxploitation et à l’imagerie gangsta dans ce qu’elle a de caricatural. On est vraiment loin de The Wire c’est sûr mais c’est pas du tout le thème non ?

Le cahier des charges des séries Netflix, c’est de présenter le super-héros le plus proche de l’homme de la rue, celui qui s’occupe des vrais problèmes de la populace pendant que Thor et ses copains dégomment des extra-terrestres (ou se tapent entre eux). Je n’aime pas utiliser le terme « réaliste » mais « crédible » me parait approprié. Pas que ce soit ma préférence non plus, mais c’est comme ça.
C’est ce qu’avait tenté Drew Goddard avec Dardevil (un justicier plus boxeur que voltigeur, se mandalant avec des kidnappeurs) avant que Steven S. DeKnight ne transforme tout ça en foire à l’amateurisme. En bref, l’ennemi de Daredevil (saison 1), c’est la corruption ; celui de Jessica Jones, c’est le viole, etc.*

Il n’est donc plus question de faire comme The Wire mais de savoir ce qu’on veut. Si la production veut jouer avec un savant mélange des genres, je suis tout pour. C’est le cas de la deuxième saison de Daredevil qui se libère un peu de ses contingences « crédibles » en s’amusant avec des super-ninjas et un super-assassin. C’est pas brillant mais, sur le moment, ça reste amusant.
Mais ce n’est pas le cas de la série consacrée à Luke Cage. Si la production transforme toute la Société du Serpent en costumes trois pièces de la vilénie, elle doit le justifier à l’écran. Sinon, les vilains brassent du vent. Ils sont des caricatures comme tu dis.

Et ça m’ennuie que Cage tente de guérir la société d’un pastiche de problème.


[size=85]* On note tout de suite qu’Iron Fist ne se prête pas forcément à ce modèle et que l’adaptation semble aller droit dans le mur, risquant de présenter le retour au pays de Daniel, dans les rues de la métropole, plutôt que de développer ses origines à K’un Lun.[/size]

Ca va un peu plus loin tout de même, d’ailleurs cette culture du « gangsta » est surtout le symbole de cottonmouth mais pour le reste, le film propose d’autre chose qui lorgne sur la blaxpoitation dans l’ambiance, la culture du barbershop, place centrale, pareil dans le hip hop qui n’est pas présenté uniquement dans la musique de gangster mais aussi comme le symbole d’une lutte pour l’indépendance comme à plusieurs passages (notamment avec le Wu justement), enfin c’est pas foufou je te le concède mais ça allait ça passait bien. (D’ailleurs y’a une grosse référence à Friday dans le combat de fin dans son déroulement ça m’a fait marrer)

Oué enfin le but est d’adapter des comics avec un street lever character, où 90% des récits traitent de pègres. Après forcément, série de black… mafia de black… Ce sectarisme ambiant des américains est limite agaçant mais ils fonctionnent comme ça… Perso ça ne me choque pas (ou plus plutôt), qu’ils nous proposent une vision de la pègre d’Harlem va dans le sujet. Je trouve ça assez logique dans le fond.

Ca c’est clair. Et en plus y’a Mr. Mef

Tu te doutes bien que je l’ai vu aussi, mais autant le premier épisode était mortel, autant la suite est bien plus contenu et reste un peu dans la lignée de luke cage avec la musique à la place de gros coups de poing dans les tronches

Qui jouait d’ailleurs le neveu de Prop’ Joe dans The Wire. Il vieillit pas le père Clifford.

Un article sur Slate:

slate.fr/story/124643/luke-cage-marvel

Moi perso, j’ai vraiment beaucoup aimé, je place d’ailleurs cette série sur Luke cage devant jessica jones et derrière Daredevil dans mes préférences. l’ambiance musicale est très soignée et on ne s’ennuie pas! Certes il n’y a pas d’immenses surprises en termes de mises en scènes, cadrage et narration mais ça reste efficace selon moi. Il me tarde de découvrir Iron Fist, the Defenders et le Punisher!

J’en suis au 9ème et en fait la série aurait du commencer au second épisode et s’arrêter au 7. Là j’en peu plus, c’est chiant, horrible. Du 2 au 7 ca passe bien et la série aurait du se stopper là. Mais là. Arghhhhhhhh. Achevez moi

Série renouvelée pour une seconde saison.

J’en suis à mi-saison, et ouh la que j’ai du mal. J’ai du mal à rester éveillé surtout. Comme les séries Marvel Netflix, c’est affreusement long et chiant. Même l’épisode des origines est hyper long pour ce que ça raconte. Allez dans le vif du sujet les gars, pourquoi faire tenir dans 55 min quelque chose qui tient en 10?

Bon voila, le calvaire est terminé. Après un premier épisode un peu poussif qui pose les bases, on s’en tape 7 autres avec du vent, de la musique de club pour remplir la bobine, et un second couteau qui possède le talent « enlever/remettre ses lunettes +10 ». Il faut attendre en gros le 8e épisode pour que ça bouge, pour qu’enfin les protagonistes évoluent. Je pensais qu’on ne pouvait pas faire pire que Daredevil en ce qui concerne la décompression des séries Netflix, mais si, c’est possible (avec la carte Kiwi…). Bon à côté de ça, ça reste un peu simpliste, ça manque un peu de figurants pour certaines scènes de foules (syndrome Jessica Jones), les méchants sont pâlichots, c’est pas brillant brillant tout ça. Pour un personnage qui n’est pas un super-héros (il le répète assez) et qui se veut proche du gus lambda, on ne le voit pas beaucoup dans ce registre. Décevant.

PS: sympa le petit clin d’oeil à Colleen Wing dans le dernier épisode.