REALISATEUR
Giacomo Gentilomo
SCENARISTES
Arpad de Riso, Givanni Scolaro et Giacomo Gentilomo
DISTRIBUTION
Sergio Ciani (Alan Steel), Jany Clair, Anna Maria Polani, Nando Tamberlani…
INFOS
Long métrage italien/français
Genre : péplum/fantastique
Titre original : Maciste e la regina di Samar
Année de production : 1964
Eclipsé par Hercule en terme de popularité sur plusieurs territoires (d’ailleurs en Amérique et en Angleterre, le titre du film dont il est question ici est Hercules against the Moon Men), Maciste est l’un des plus anciens héros récurrents du cinéma populaire italien, avec une première apparition remontant à 1914 (dans Cabiria de Giovanni Pastrone). Il a ensuite été sorti de l’oubli grâce à la vague du péplum musculeux qui déferla sur le monde suite au succès des Travaux d’Hercule avec Steve Reeves en 1958.
En 1964, après six années d’une production pléthorique, le second âge d’or du péplum vivait ses dernières heures. Cette année-là, Maciste, personnifié par 6 acteurs différents, était le héros de 8 longs métrages : Mark Forest dans Maciste gladiateur de Sparte et L’Enfer de Gengis Khan, Kirk Morris dans Le Trésor des Tsars et Maciste et les filles de la vallée, Reg Park dans Maciste et les Mines du Roi Salomon, Howard Ross dans Le Grand Défi, Iloosh Khoshabe dans Gli invincibili fratelli Maciste et Alan Steel dans Maciste contre les Hommes de Pierre.
Alan Steel, de son vrai nom Sergio Ciani, était l’un des rares italiens de souche à avoir interprété le rôle de Maciste depuis le retour du personnage sur les écrans en 1960…et sa barbe lui donnait d’ailleurs des faux airs de Steve Reeves (Maciste était le plus souvent incarné par des Mr Muscles sans pilosité faciale). Avec son sourire débonnaire et ses muscles bien huilés, il fut aussi Hercule (dans Hercule contre Rome et Le Grand Défi), Samson (dans Samson contre le Corsaire Noir), Goliath (dans Goliath et le cavalier masqué) et Ursus (dans Ursus L’Invincible) !
L’une des particularités de Maciste était qu’il n’était pas limité par l’espace et le temps. Il pouvait apparaître dans n’importe quel pays et à n’importe quelle époque pour sauver la veuve et l’orphelin (c’est ainsi qu’on le retrouve en sandales et en jupette dans l’Ecosse du XVIIème siècle dans Maciste en Enfer de Riccardo Freda). En ce qui concerne Maciste contre les Hommes de Pierre, l’année n’est pas clairement précisée mais on reste visiblement dans l’Antiquité. Lle lieu de l’action est la cité fictive de Samar, où Maciste est appelé à l’aide pour mettre au fin au règne tyrannique d’une Reine qui offre régulièrement en sacrifice les jeunes femmes et les jeunes hommes de son peuple à une entité vivant dans la Montagne.
Pendant une grande partie du film, le metteur en scène Giacomo Gentilomo (qui co-signa trois ans plus tôt Maciste contre le Fantôme avec Gordon Scott et dont ce fut la dernière réalisation avant de se tourner vers une carrière de peintre) déroule une histoire classique faite de trahisons et de bourre-pifs dans des décors fauchés. Le rythme est plutôt bon pendant la première heure, les péripéties s’enchaînent avec efficacité (intrigues de palais, passages secrets, pièges en tout genre, combats de Maciste contre les sbires de la Reine à un contre vingt…). Du bis sans surprises et divertissant à la fois, malgré une scène en particulier qui s’étire un peu trop et fait office de remplissage (l’interminable poursuite en pleine tempête de sable).
Ca, c’est pour la partie péplum…et puis la force maléfique qui se cache dans la Montagne est révélée (bon, le titre français avait déjà éventé la surprise) et c’est là que le métrage bascule dans la science-fiction kitsch : il s’agit en fait d’extraterrestres venus de la Lune commandés par un grand prêtre au masque ridicule qui a l’air de sortir tout droit d’un serial américain des années 30. Ces croquigolets sélénites à la démarche pataude m’ont d’ailleurs fait penser aux Hommes Pierre de Saturne, les premiers adversaires de Thor dans les comics Marvel, l’usage de la parole en moins !