MALIGNANT (James Wan)

Pas peut-être.

Oui. Elle fait du desir hetero la cause de l assignation aux genres.

Alors forcément, des cas, littéraire ici, qui démontre qu un solide désir hetero peut lui aussi amener à un trouble dans le genre, seront très critiqués par butler : dénonciation d un élitisme littéraire et philosophique auquel s opposera la sociologie butlerienne.

C est tout le division alpha également.

Yep. Scramble.

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Mantlo, c’est aussi des emprunts à toute une culture horrifique, qu’elle soit littéraire ou cinématographique.

L inadéquation ressentie entre son genre biologique et son être.

C etait quelque chose de lire ses episodes jeunes !

Diable, on a été marqué par les mêmes épisodes. Dingue ça.

Mais il/elle n’a pas d’attribut féminin ?

Non en effet, fanny est un homme qui se travesti.

Mais dans les episodes sur son enfance, il realise des epreuves magiques que seules les femmes peuvent réussir.

On dirait aujourd’hui que son genre et son sexe sont différents.

Oui. En très simple, le sexe, c’est biologique, le genre, c’est psychologique (j’ai bien dit « en très simple »).
Quelqu’un qui se sent fille dans un corps de garçon se déclarera de genre féminin (alors que quelqu’un dont le genre correspond au sexe est dit « cisgenre »)…

Tori.

Voilà, c est ce qui explique que certains veulent exclure le mot femme de tout un tas de lieu.

En Angleterre, des syndicats de sages femmes ont réclamé qu on parle de lait humain à la place de lait maternelle, puisqu après tout des personnes s identifiant comme homme peuvent avoir des seins et produire du lait.
Appeler cela lait maternelle revient, à ce titre, à megenrer des personnes et cela est considéré comme transphobe.

De même, pour la raison inverse, il faudra parler des «personnes qui menstruent» lorsqu on fait référence aux règles (dans les publicités par exemple).

De même, des lesbiennes se font traités de transphobe si elles refusent de coucher avec des hommes non opérés s identifiant comme femme.

On peut donc lire par ci par là, qu il existe un penis feminin, un vagin masculin etc.

Et ceux qui viendraient dire que lorsqu on cherche à effacer le mot femme ou qu on cherche à forcer le désir de femmes, cela relève d une misogynie d un genre nouveau, cela sont voués aux gémonies.

Euh… « consentement », c’est un mot dont on entend beaucoup parler, pourtant…
Bon, la prochaine fille qui ne veut pas coucher avec moi, je porterai plainte contre elle pour misandrie ! ~___^

Tori.

Oui, on pourrait penser en effet que la question du consentement mettrait un stop immédiat à ce genre de raisonnement.

Mais non.

Si une lebienne dit qu elle ne veut pas coucher avec quelqu’un qui a une bite, c est de l ordre du megenrage.

Pour eviter l anathème, de certains, elle ne devra donc pas mentionner la bite comme cause de son refus.

J’ai l’impression que son erreur est de voir le désir hétéro comme cause première, alors que c’est plutôt le modèle hétéro dans la société qui est imposé (dans « nos » sociétés, par partout d’ailleurs), avec le désir comme corollaire.
J’ai plutôt l’impression que tous les désirs existent en même temps et depuis aussi longtemps. Mais le désir (à l’échelle individuelle) et le modèle (à l’échelle sociale), c’est pas la même chose. Troquer l’un pour l’autre relève du tour de passe-passe.
Bon, Butler, je n’en connais que quelques extraits et des commentaires de seconde main : va quand même falloir un jour que je la lise sérieusement.

C’est ce que j’ai compris, en effet.
Bon, cela revient quand même à une forme larvée de révisionnisme : la personne qui a changé de sexe (mettons : un « il » qui devient « elle ») et dont la vie est l’objet de commentaire ou de biographie, est souvent désignée sous le pronom correspond à son sexe d’arrivée (parlons de « départ » et d’ « arrivée », pour être plus neutre). Donc, par exemple, si cette personne est une actrice, elle a été avant un acteur. Elle est aujourd’hui « elle », mais elle a été « il ». Mais souvent, les textes, sans doute pour coller à des exigences culturelles actuelles, généralise le pronom d’arrivée (ici : « elle »).
Et moi, ça me pose un problème, d’ordre intellectuel. C’est pour moi aussi faux que malhonnête de « réécrire » la réalité passée afin qu’elle corresponde à la réalité (psychologique ou autre) présente. Cela fausse l’analyse et le commentaire, je trouve.

Je n’ai jamais compris d’où venait le préfixe « cis ».

Alors j’y vois là aussi mille problèmes.
Déjà, tout naît, si je comprends bien, de la séparation entre le sexe et le genre, dont on parle depuis quelques posts. C’est donc la démonstration que la situation est plus compliquée après qu’avant (et qu’on n’a sans doute ni les mots ni les concepts pour les idées qui émergent, et que tout ça se fait au chausse-pied).
Mais surtout, je me pose la question suivante, qui est peut-être naïve ou née d’un défaut de réflexion : si l’on efface les termes, comment pourra-t-on parler des problèmes qui y sont liés ? Récemment, j’ai vaguement suivi l’affaire de cours « dégenrés » à l’école. Je ne sais pas quoi en penser dans l’absolu, mais je me dis que si l’on commence à « dégenrer » l’école, à dire aux enfants qu’il n’y a plus ni garçons ni filles, que l’important se situe ailleurs, alors on commence à gommer les différences. Or, justement, comment apprendre le respect des différences si l’on gomme celle-ci ? Comment pourra-t-on lutter contre le féminicide si l’on n’apprend pas aux garçons à respecter les filles ?
Je caricature, mais voilà les idées que tout cela m’évoque.

Les volontés d’inclure finissent souvent par exclure, j’ai bien l’impression.
J’avais entendu parler d’une chaîne anglaise qui avait déprogrammé Aliens parce que certaines voix s’étaient fait entendre, estimant que le rôle de Vasquez aurait dû être confié à une latina. Outre que c’est méconnaître le principe du métier d’acteur, cela veut dire que Jenette Goldstein, qui n’est pas latina mais juive, n’a pas le droit de jouer une latina. C’est donc de l’antisémitisme. Etc etc.

C’est pourtant une évidence, ai-je l’impression.

Jim

Butler ne distingue pas l individuel du social.

Pour elle, l identité de genre est une imposition de la société. Le desir hetero est ce qui s en satisfait, le desir homo ce qui le subvertit.

Pour butler, l individu répéte l assignation de genre. Mais il ne la répète jamais parfaitement. Un ecart se creuse peu à peu. Le desir hetero ici devient, il me semble, ce qui lutte contre l ecart et l homo ce qui s y engouffre.

Le genre est une performance et le desir se lit en fonction de la performance réalisée.

Butler parle par exemple du phallus (qu elle va chercher chez Lacan) lesbien.

Le phallus lesbien devient la capacité à inventer un genre nouveau.

Pour butler desir et genre sont quasi indistingables l un de l autre.

Mais si est démontré que le desir hetero lui aussi dans son vécu entraine un trouble dans l assignation des genres, c est tout son édifice théorie qui s effondre.

Or c est pourtant bien le cas, le desir heterosexuel peut amener lui aussi à une perte de repère clair sur qui est homme et qui est femme.

Ce n est pas inintéressant de le prendre par ce bout là en effet.

Mais on peut s interroger aussi sur le fait que par exemple le transracialisme n est pas du tout accepter.

Aux eu, il y a eu des cas de personne militantes des minorités qui ont été outées comme blanche. Lorsqu elles ont mis en avant qu elles s identifiaient elles même autrement, cela n a pas été accepté.

Pourquoi le transgenre oui et le transracial non ?

Là aussi ce n est pas inintéressant de le prendre par ce bout là.

Ce qui n’est pas très fin : la société est composée d’individus dont l’ensemble constitue une trame aux exigences de laquelle la société répond en posant des règles et des modèles. Que ces modèles ensuite face pression sur l’individu, je veux bien, mais ce n’est pas une chose unique. Deux aspects d’une même chose, au mieux.

Mais pas par le désir.
Cela sert son discours.

Donc, en gros, elle ne voit que l’homo et l’hétéro, conclut que ça ne suffit pas, et plutôt que de réfléchir aux places que prendraient d’autres formes possibles, elle cherche un bouc émissaire ? Ou bien je résume un peu trop rapidement.

Performance au sens « représentation » ?

Oui, logique.

Le transracial, c’est dire « je suis blanc, mais je me sens noir » ?
(Ou l’inverse).

Le transracial renvoie à la figure de l’homme noir (ou rouge ou ouatéveur) et donc à la ségrégation, et donc à l’histoire du pays d’un point de vue légal… C’es plus lourd, ça fait appel d’un côté à une tonne de non-dits, et de l’autre à des secousses sociales qui s’éloignent dans l’histoire mais qui viennent d’être réveillées par le mandat de Trump. Donc c’est plus douloureux. Là où, somme toute, le rapport homme-femme, même au sens élargi actuel, est commun à plein d’autres pays (les luttes pour le droit de vote ou pour l’avortement, tous les pays occidentaux sont passés par là, dans les mêmes années peu ou prou). Alors que la ségrégation, et donc les rapports à l’homme noir, c’est un truc purement américain : donc sans doute plus difficile à gérer.
Enfin j’en sais rien, je réfléchis à voix haute, là.

Jim

Et le transfacial, c’est que je suis de gauche, mais je me sens de droite ?

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Ce qui ne suffit pas, pour elle c est le binaire homme femme. Il faut d autre genre. Et la possibilité de multiplier les genres, c est, pour elle, du côté homo que cela se passe.

Oui.

D où le révisionnisme dont tu parles. Lorsqu il etait il, performait comme il mais se sentait elle, il etait il ou bien elle ?

Pour butler, le coming out permet de mieux performer la subversion du genre. Mais si ça vaut pour les homos, j ai du mal à voir ce qu il faut en conclure pour les trans.

Le transexualisme comme vecu s oppose comme je le disais au genre comme performance, même si, paradoxalement, il est censé en etre la démonstration la plus probante.

Un transexuelle ne considère pas son genre et plus encore le genre qu il veut devenir comme une performance.

J y vois la cause du fait qu il ait fallu le renommer pour le noyer dans un transgenre beaucoup plus englobant.