MALIGNANT (James Wan)

Yep.

On a eu l exemple encore récemment au canada.

Des livres, bd ont été brûlés dans des ecoles parce qu ils etaient considérés comme offensant pour les indigènes.

Or la responsable de ce programme, elle même indigène, a été outee : elle n etait, en fait, pas indigène.

Réaction du premier ministre : si nous avions su qu elle ne l etait pas nous n aurions pas accepté le programme.

Donc là, selon que vous soyez blanc ou indigene, la proposition de bruler des livres sera jugée scandaleuse ou au contraire tout à fait acceptable.

Mais si sexe, genre, race, ne sont que performances (la théorie de butler) pourquoi considerer que la dame en question a menti sur son identité ? N a t elle pas droit d autodefinir sa race comme on autodefinit son genre ?

On voit bien dans ces exemples comment la frontière infranchissable entre les sexes que le genre se propose de dynamiter est en fait transferer à la question de «la race».

Chose que je dis d ailleurs depuis longtemps : le neo antiracisme traite la couleur de la peau comme un sexe. On est noir comme on serait femme. L autre sexe devient la minorité «raciale».

J y vois une misogynie plus subtile que tout à l heure, mais identique. Il s agit d effacer le mot femme pour se l approprier.

Butler est sartrienne ?

Oui.

Et plus flou et plus manipulateur.

Je vois : on marche sur la tête.

Je vois : tu décris mieux que je ne saurais le faire des choses qui me tarabustent tout pareil.

Jim

Oui et non.

Elle emprunte à sartres mais le detourne.

Et sartres a fait un livre sur genet précisément, qui est vertement critiqué comme nul et non advenu par Butler.

En effet, sartres se surprenait lui même à désirer divine, le travesti de genet.

Du latin.

Tori.
PS : Ah, ça ne suffit pas ? C’est l’antonyme de « trans ». trans désigne ce qui est « de l’autre côté », « cis » désigne ce qui est « de ce côté »… Par exemple, la Transjordanie est à l’Est du Jourdain, alors que la Cisjordanie est à l’Ouest… De même, la Gaule cisalpine était, pour les Romains, de leur côté des Alpes, tandis que la Gaule transalpine désignait celle qui se trouvait de l’autre côté des Alpes, etc.

Donc la Cisjordanie n’est Cis que pour les Jordaniens ?

Ben c’est facile : s’il n’y a plus de « femmes », il n’y a donc plus de féminicide… Problème résolu…

Tori.

Ou plus de mec.

Elle est cis pour tous ceux qui vivent à l’Ouest du Jourdain…

Tori.

Et pourquoi ça ne pourrait pas être à l’Est ?

Ce que je veux dire, c’est que si tu gommes le mot « femme », comment veux-tu définir le féminicide ?

Tori.

Parce que c’est son nom en français, donc du point de vue de la France… qui est à l’Ouest.

Tori.

C’était presque une boutade, mais merci de préciser.

Tout simplement ?
La vache, ça fait des mois que j’ai du mal à comprendre cette expression de « cisgenre ».

Ouais, voilà : la race n’existe pas, donc il n’y a pas de racisme, on voit bien que ça a super marché pour éliminer les crimes racistes.

Ah ouais, effectivement, dans la continuité de la Légion appliquée entre Crisis et Zero Hour. C’est d’autant plus étonnant (et intéressant) qu’elle utilise un médicament afin de transformer son corps masculin en corps féminin. Mais dans le récit, avec les Dominators qui font des leurs, elle n’a plus accès à son traitement… et retrouve lentement son corps masculin, qui se transforme au fil des pages de Legion of the Super-Heroes #31 (daté de juillet 1982).

Donc l’épisode raconte ses discussions avec Element Lad, tandis que son corps se transforme (avec des raccourcis visuels : ses cheveux qui raccourcissent). C’est plutôt intéressant parce que ça pose la question des apparences (sociales…), mais aussi la question du contexte, du déguisement et du maquillage (au sens très large). C’est un peu comme le travesti dans le récit de zombie de Stefano Raffaele : comment continuer à maintenir les apparences quand on ne peut pas trouver de rasoir dans un monde post-apo (ou de médicament). Ça déplace le problème du jeu social aux relations affectives, et ça évoque le fait que, lorsque le contexte change (quand il y a une pénurie, une famine, un blocus, une guerre), les gens qui ne correspondent pas à la norme sont les premières victimes parce qu’ils ne disposent plus des moyens cosmétiques pour faire croire qu’ils répondent à la norme. Les deux sujets sont liés, mais on passe du général au particulier, du social à l’individuel.

Jim

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Haha.

Bonne question.

Je me la posais aussi.

L argument de la non scientificité des races, je le trouvais pas mal.

Mais Taguieff nous met en garde : les ricains n ont pas lâché l affaire. Et plusieurs scientifiques y reviennent.

Demain pourrait voir le retour du terme race dans les sciences.

Et comme les identity politic l ont réhabilité politiquement cela pourrait faire très mal.

en soi, pourquoi pas.
Mais comment lutter contre le racisme si l’on dit que les races n’existent pas ?
Comment dire qu’il faut respecter la différence si on dit qu’il n’y a pas de différences ?

Jim

Et bien en le dénonçant comme passion haineuse puisque ne reposant sur rien

Mais si demain cela repose à nouveau sur quelque chose…

C est sur que l éloge des differences et la lutte contre le racisme au nom de l inexistence des races sont assez antinomiques.

Sauf que les races, habituellement, concernent un ensemble de différences physiques, pas seulement la couleur de peau (la taille en fait partie, par exemple : il n’y a qu’à voir les critères stricts pour qu’un chien, par exemple, fasse partie de telle ou telle race).

Le racisme est, supposément, la catégorisation de l’espèce humaine en plusieurs races (ce qui, en soit ne serait pas choquant), mais son acception actuelle, c’est la hiérarchisation de ces mêmes races (affirmer que certaines sont supérieures à d’autres).

Et il faudrait être aveugle pour ne pas voir qu’il y a des différences morphologiques (et héréditaires) autres que la couleur de peau (type de cheveux, forme des yeux ou du nez, par exemple).

Tori.

L idée de l inexistence des races reposée, si je ne dis pas trop de betise, sur le fait qu il pouvait tout à fait y avoir plus de difference genetique entre deux «blancs» qu entre tel «blanc» et tel «noir».

C est un fait qui reste vrai. Mais aujourd’hui, certains chercheurs auraient mis à jour que malgré ce fait, on peut identifier toute une série de séquence génétique qui ne se retrouvent que chez tel ou tel, permettant ainsi de refonder l idée de race par la génétique.

Comme chez les X-Men.

Si une analyse poussée des textes de butler vous intéresse, ses liens et oppositions à la philosophie française et anglaise.

Je vous conseille un très bon livre : le sexe des modernes d eric marty