Les actes, pas les mots…
REALISATEUR
Hal Needham
SCENARISTES
James Whittaker, Albert S. Ruddy, Hal Needham et Andre Morgan
DISTRIBUTION
Barry Bostwick, Michael Beck, Persis Khambatta, Edward Mulhare, Henry Silva…
INFOS
Long métrage américain/hong-kongais
Genre : aventures/action
Année de production : 1982
Megaforce, Megaforce
Tous des copains et des héros
Héros sans frontières
Guerriers du monde entier
Megaforce
Megaforce, Megaforce
Une équipe de vrai commando
Contre Guerrera
Rien ne les arrêtera
Megaforce !
Quand il n’y a plus d’espoir, les nations du monde font appel à Megaforce, une unité d’élite secrète dont les armes puissantes et sophistiquées sont imaginées par les plus grands esprits scientifiques.
Leur mission…préserver la liberté et la justice et combattre la tyrannie et les forces du mal dans tous les coins du globe !
Leur chef…le chanteur des Bee Gees !
Ah, ha, ha, ha, Stayin’ alive. Stayin’ alive.
Euh, non…le leader de Megaforce, c’est l’intrépide Ace Hunter…brushing impeccable, barbe bien taillée, sourire ultra-brite, bandana bleu et sexy en diable dans sa combinaison disco moule-burnes qui souligne le galbe de son fessier. Bref, il a la classe…et il est joué par Barry Bostwick, le Brad de The Rocky Horror Picture Show, irrésistible comédien qui s’éclate comme un gamin et qui en fait des caisses tout en restant absolument savoureux. Tout le contraire de son second, le texan Dallas (à la voix de Bruce Willis en V.F.), totalement insupportable avec son air éternellement hilare et ses vannes pourries qui ne font rire que lui. On ne connaîtra pas le nom (ou alors je n’ai pas retenu) des principaux autre membres de Megaforce, qui se définissent principalement par l’emploi de clichés ethniques vaseux (et c’est encore pire en V.F.).
Du côté des méchants cocos qui menacent la liberté d’un petit pays au nom imaginaire, on retrouve dans le rôle du mercenaire Guerrera cette sacrée trogne de Henry Silva, qui a joué les méchants quasiment toute sa carrière, en Amérique comme en Europe. Pour stopper Guerrera, un général anglais (Edward Mulhare, le boss de David Hasselhoff dans K2000) et le Major Zara, la fille du président d’un autre pays attaqué par ces salopards communistes (Persis Khambatta, vue dans le Star Trek de Robert Wise et dans une tripotée de nanars dans les années 80), font appel à Megaforce pour régler le problème.
Ca tombe bien, ils sont super forts avec leurs motos et leurs buggies sortis tout droit d’un catalogue pour jouets Mattel. En plus, Ace connaît bien Guerrera. Ils étaient potes avant que Guerrera ne préfère l’argent facile…et pire encore, il a volé le briquet préféré de Ace…monumentale erreur !
La classe américaine !
Après une première attaque de la base ennemie, Megaforce se replie pour apprendre qu’ils sont lâchés par leurs commanditaires par peur des représailles diplomatiques. Ils vont devoir rentrer au pays par leurs propres moyens. Même pas peur…Ace a toujours un plan !
Au début des années 80, Raymond Chow, le grand patron de la Golden Harvest, l’un des studios de cinéma les plus importants de Hong-Kong, a souhaité étendre son influence au delà de son pays d’origine en investissant plus de 50 millions de dollars dans plusieurs co-productions avec les Etats-Unis. Parmi ces films, on trouve notamment le long métrage d’aventures Les Aventuriers du bout du monde avec Tom Selleck et Blade Runner de Ridley Scott…ainsi qu’une croquignolette catastrophe industrielle, Megaforce.
Tourné pour la coquette somme de 20 millions de dollars (budget conséquent pour l’époque…pour rappel, La Guerre des Etoiles a coûté moins cher), Megaforce cumule avec une bonne humeur qui force le respect les clichés les plus hénaurmes, les blagues les plus foireuses, les trucages abominables (20 millions, vraiment ?) et les fautes de goût stylistiques les plus appuyées.
Connu pour la série des Cannonball et ses collaborations avec Burt Reynolds, l’ancien cascadeur reconverti réalisateur Hal Needham foire de nombreux plans à cause de choix de mise en scène improbables et d’une photographie saturée.
De plus, la scénographie des combats est complètement ratée : il est absolument impossible de se repérer dans ce grand n’importe quoi où les gentils, les méchants, les tanks, les motos, les avions, les missiles, les rayons lasers et j’en passe tournent en rond dans un bazar incroyable. Un grand moment !
Oh, he floats through the air with the greatest of ease, This daring young man on the flying…motorbike…
Le producteur Albert S. Ruddy voulait un film léger, mais « plausible ». Pour le côté plausible, on repassera, ma suspension d’incrédulité a tout de même ses limites. Megaforce passe constamment du sérieux au parodique assumé d’une scène à l’autre, ce qui lui confère un charme certain : il faut voir Zara (qui fait la potiche parce qu’elle ne peut pas partir au combat avec les hommes…faut dire qu’elle est une femme et que « Megaforce est une unité qui pense comme un seul homme ») et Ace s’avouer leur flamme avant se quitter en se faisant des bisoux du pouce.
Megaforce regorge de ces moments joliment grotesques…et le plus fort est le clou du film, lorsque Ace Hunter doit rejoindre l’avion venu les sauver…en moto volante ! Et si vous avez déjà repéré des transparences aussi pourries, c’est que comme moi, vous avez déjà vu l’Homme Puma.
Très confiants, les producteurs de ce sommet nanardesque très goûtu avaient déjà prévu une suite. L’énorme bide du film en a décidé autrement. Megaforce eut quand même droit à son jeu vidéo, sorti en 1982 sur l’antique Atari 2600.
Bisou du pouce !
Bisou du pouce, baby !
Pour la petite histoire, les créateurs de South Park Trey Parker et Matt Stone sont des grands fans de Megaforce, qui est l’une des principales influences de leur Team America : World Police !
Et pour le plaisir :
Je veux un crossover avec L’Homme Puma !
C’est toujours les bons qui gagnent, même dans les années 80 !