LE CHEVALIER DU MONDE PERDU (David Worth)

REALISATEUR & SCENARISTE

David Worth

DISTRIBUTION

Robert Ginty, Persis Khambatta, Donald Pleasence, Fred Williamson…

INFOS

Long métrage italien/américain
Genre : action/science-fiction
Titre original : I predatori dell’anno Omega
Année de production : 1984

Révélé par la série Les Têtes Brûlées en 1978, Robert Ginty a promené sa dégaine dans tous les sous-genres du cinéma d’exploitation, de l’auto-défense avec Le Droit de Tuer en 1980 aux trucs les plus improbables (voir l’hallucinant Vivre pour survivre du français Jean-Marie Pallardy ou encore son passage chez ces margoulins d’Eurociné). Inévitablement, on le retrouve également en Italie pour une co-production avec les U.S. écrite et réalisée par David Worth, ancien réalisateur de pornos, chef opérateur pour Clint Eastwood (Bronco Billy, Ca va cogner) et futur co-réalisateur de Kickboxer avec Jean-Claude Van Damme (ça, c’est du C.V.).

Les nanars post-apocalyptiques ont déferlé sur les écrans et dans les vidéo-clubs après les Mad Max de George Miller. Le Chevalier du Monde Perdu du titre français est un homme sans nom dans la tradition du western spaghetti. Dans ce futur orwellien post-Troisième Guerre Mondiale, le Rider chevauche une moto « supersonique », sorte de croisement entre la bécane de Tonnerre Mécanique et le Kitt de K-2000. Mais imaginez un Kitt avec la voix la plus insupportable qui existe et une propension à jurer quasiment à chaque réplique…

Alors qu’il taillait la route bien peinard, le Rider est emmerdé par tout le monde, une milice fasciste, des punks dégénérés habillés avec des fringues récupérées dans une décharge. Ce qui nous donne dix premières minutes pas avares en action…mais une action filmée avec les pieds et bourrée de faux raccords. Notre héros échappe à tous ses adversaires pour emplâtrer une falaise juste parce qu’il ne regardait pas devant lui (qu’il est con…et puis il sert à quoi, son ordinateur incorporé ?). Heureusement pour lui, il peut traverser ce mur et guérir de ses blessures dans une grotte mal éclairée par des loupiotes qui font mal aux mirettes (il était vraiment directeur photo, Worth ?). Tout cela parce qu’il est pur d’esprit (!)…

Là, il rencontre les Elders, les leaders de l’organisation The New Way. Sorte de secte hippie (vu les costumes, ça y ressemble…en plus, l’un des anciens se met soudainement à léviter sans raison…ou c’était peut-être de l’aérophagie), The New Way combat la tyrannie de Prossor…qui n’est pas un médicament pour soulager la prostate mais le méchant dictateur local, grand manitou de la société Omega. Le Rider est bombardé grand sauveteur du professeur McWayne, le chef de la résistance condamné par Prossor. Notre bonhomme a juste envie de se barrer mais il changera d’avis pour les beaux yeux de Nastasia, la fille de McWayne.

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Le scénario est sans queue ni tête, les rebondissements s’enchaînent dans tous les décors obligés de la série B et Z (bon ici, on est plus Z que B) italienne fauchée (grottes sombres et humides peuplées d’araignées et de mutants, couloirs d’usines désaffectées, les inévitables carrières…), le montage est chaotique et tout l’argent a du passer dans la construction du MégaTank (et quelle vision que celle de ce gigantesque véhicule, au centre de l’une des scènes les plus ridicules de ce nanar goûtu). Tout est raté, même le (trop long) baiser entre les deux personnages principaux à la fin, qui ressemble plus à une salade de langues qu’à un adieu romantique.

Aux côtés de l’inexpressif Robert, on retrouve deux vieux routiers du bis. Pour jouer Prossor, Donald Pleasence a ressorti de la naphtaline son costume de Blofeld dans On ne vit que deux fois. Jamais le dernier pour cachetonner, Fred Williamson, le moustachu le plus cool de la Blaxploitation, fait trois/quatre apparitions histoire de prolonger son séjour en Italie après Les Guerriers du Bronx et Les Nouveaux Barbares. L’héroïne féminine est interprétée (c’est un bien grand mot) par Persis Khambatta, révélée par Star Trek, le film avant que sa carrière touche rapidement le fond (elle venait de faire partie de la distribution de ce grand nanar friqué de Megaforce).

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Comme d’habitude, tu donnes envie de voir par soi-même l’ampleur du désastre ! ~___^

Tori.

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