METROPOLIS t.1-4 (Serge Lehman / Stéphane De Caneva)

Donc, le tome 2 … autant dire que l’addiction ne s’arrête pas, et je me retiens de lire tout ça goulûment.
Comme dans la Brigade Chimérique, c’est truffé de références. Alors quand tu les détectes pas, c’est pas gênant. Je le confirme, car cherchant un truc vite fait sur le net pour une autre lecture que je me fais en parallèle, j’ai eu une flash sur une image de ce deuxième album, et j’ai découvert une autre référence qui n’était pas nécessaire de saisir. Mais c’est là qu’on voit le côté Moore dans le travail de Lehman, car là, j’ai l’impression d’avoir du Top Ten avec un soupçon de Promethea (les images des rêves), et du V pour Vendetta. Sans parler de l’aspect psychogéographie.
En tout cas, ça me semble beaucoup plus fourni dans ce tome tome 2, comparativement au tome 1.
L’histoire me semble aussi plus dense. On visite la ville, la double intrigue avance, sans parler des autres intrigues sous-jacentes dont on ne sait pas si Lehman va les exploiter. C’est un peu comme dans Masqué, il y a beaucoup de choses, qui enrichissent le récit, et ça envoie pas mal de pistes dans ce polar.
Je ne détecte pas trop le côté méta pour le moment (s’il y en a un, vu que je vais éviter de me divulgâcher plus que je ne le susi déjà), mais peu importe, je prends un réel plaisir à lire tout ça.
Et puis Stéphane de Caneva envoie des pages à tomber, j’ai l’impression qu’il est meilleur ici, et puis il y a des pleines pages … qui font leurs effets, mais à chaque fois un sentiment différent !

(bon, après, les deux du Directoire qui n’ont pas pris une ride en 20 ans… c’est utile pour l’histoire, mais il aurait peut être fallu penser à l’image du moment de de la 1ère pierre de la Réconciliation)

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Mais quel tome !
C’est le moment des révélations et encore, pas toutes. Cet album est très riche, très dense. Il y a beaucoup de recoupements d’info (j’ai fait quelques allers-retours dans l’album), et en fait, ce n’est pas que la fin de la série arrivant, tout se précipite. Non, c’est comme un puzzle : plus on pose de pièces, plus vite les suivantes se mettent en place.
Et puis il reste encore pas mal de choses à découvrir, et le dernier tome promet d’être également bien dense. Je ne sais pas jusqu’où va aller Lehman, mais après lecture de l’art du Vertige, il y a pas mal de choses qui me viennent en tête, et notamment sur Hitler (je crois qu’il y a un passage, et si cela se passe bien comme je pense et que ma mémoire ne fait pas déjà défaut, je crois qu’on peut voir un lien entre la pensée de Lehman et son scénario.
Par contre, cette histoire de ville créé 20 ans plus tôt … y a un truc qui me dérange, puisqu’il y avait déjà des rues, qui ont été renommées, notamment à la Réconciliation. Soit j’ai loupé une info, soit on va avoir des révélations plus tard.
Et puis on sent que le psychologique commence à prendre encore plus le pas, qu’il y a des pensées plus philosophiques (cf la tirade de Freud). Il y a même une référence à Lacan … je comprends mieux pourquoi @nemo préfère cette série à la Brigade.

En tout cas, difficile de ne pas aller directement vers le prochain album. Addictif je vous dis.

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Evidemment, la fin ne pouvait pas être simple. Et évidemment, ça ne s’est pas passé selon certains de mes ressentis, bien trop simple. Et je la crois un brin métaphysique et philosophique. Et par conséquent, comme d’habitude, je en suis jamais sûr d’avoir tout compris dans ce genre de cas. Faut que je digère un peu, mais j’ai quand même déjà relu la fin.
Notamment par ce que je ne comprends pas pourquoi « l’architecte » crie Wolff au moment où est annoncé l’explosion. Je ne vois pas comment il fait le lien.

A ce point ?

Ah ouais, totalement.

Tu fais bien de le dire. parce que je en l’ai pas fait. Le jeu entre le vécu et le raconté.

Ouais. Pas pareilles

C’est quand même à se poser la question. Après, on voit bien qu’il a beaucoup lu sur lui et le supplément à la fin du 4ème tome est éloquent (et instructif). Et je commence à voir aussi le lien qu’il fait entre gigantisme immobilier et fascisme.
Il doit avoir un trauma lié à la seconde guerre mondiale, ou un truc comme ça.

Là, pour le coup, ça me parait bien mins visible ici. En tout cas, je ne fais pas vraiment le lien.

C’est vrai, j’avais pas fait le lien. Je voyais plutôt un jeu sur l’image et les mots, des démiurges, à l’instar de ce que peut raconter Moore.
Le concept de la Machine Universelle, et de « la machine célibataire », c’est trop compliqué pour moi. bon, les filles n’arrêtaient pas de jacter à côté, donc je n’ai pas pu trop me concentré, mais quand même, à la relecture, c’est pas simple à appréhender.

Ah bah finalement, c’est pas exploité. Ou du moins pas explicité tel quel. Mais je vais quand même le garder comme ça, vu que le coup des téléphones n’est pas explicité.

En tout cas, ce 4ème tome m’a fait revenir dans les tomes précédents. ça m’a bien fait fouiner partout pour faire les recoupements.

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Confirmé :

J ai dit ça ?

Non, non, je l inclue dans le cycle et je la trouve excellente et différente.

J’ai dû le rêver.

Je viens d’engloutir les quatre tomes de Metropolis sur vos conseils.
Encore une fois merci bien. Grand plaisir de lecture.

Par contre c’est assez vertigineux dans les concepts et les références. Ne les maîtrisant pas du tout, j’ai eu la sensation de ne pas saisir toute la profondeur de l’oeuvre. Un peu frustrant malgré le plaisir.
L’évocation de la joie par le personnage d’Einstein, j’ai trouvé ça fou.
« La joie vient de la signification. Du sentiment de contempler des vérités éternelles. »

Ne me reste plus qu’Ultime renaissance et je serai à jour.

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Rappel :

Metropolis - Intégrale

À Metropolis, les enfants trouvés sont légion. L’inspecteur Gabriel Faune ayant été le premier, il a reçu le titre de « citoyen n°1 » de la ville et noué avec elle un lien quasi-charnel, jusqu’à ce qu’on le charge d’enquêter sur une série de meurtres défiant toute logique. La relation de Faune avec la ville menaçant de tourner à la psychose, les autorités de Metropolis font appel au docteur Freud…

Auteur : Serge Lehman
Illustration : Stéphane de Caneva
Editeur : Delcourt
Date de parution : 16/10/2024
Collection : Machination
EAN : 9782413081685
ISBN : 2413081682
Illustrations couleur
Nombre de pages : 392
SKU : 5582604

C’est marrant de démarrer comme ça.

Serge Lehman sur son compte Facebook le 18 octobre 2024 :

« On crée un nouveau monde, ici, Erich… Une civilisation fondée sur la coopération et la science, la seule forme de vérité que tous les hommes puissent partager. C’est difficile parce que dans un tel monde, il n’y a pas beaucoup de joie, sauf pour les scientifiques. La joie vient de la signification. Du sentiment de contempler des vérités éternelles… C’est une chose réservée aux mathématiciens, désormais. Les citoyens ordinaires doivent se contenter d’ersatz et d’applications pratiques. »

L’intégrale Metropolis est sortie cette semaine, avec Stéphane de Caneva au dessin, Dimitris Martinos à la couleur et David Chauvel à l’édito.

Mes premières notes concernant cette histoire datent de la fin 1996 (c’était alors un projet de roman) : « Les années trente en Europe. La Grande Guerre ne s’est pas produite. L’Allemagne et la France réconciliées se sont dotées d’un “Interland” commun dont la capitale est Metropolis. Hitler et Freud s’affrontent à distance dans les profondeurs de la ville. Le premier illustre des magazines de science-fiction le jour et tue des femmes la nuit ; le second a abandonné la psychanalyse au profit des électrochocs. »

C’était il y a vingt-huit ans. La vie d’écrivain est un marathon.

Jim

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