Action/aventures/science-fiction
Long métrage britannique/français
Réalisé par Lewis Gilbert
Scénarisé par Christopher Wood, d’après Ian Fleming
Avec Roger Moore, Lois Chiles, Michael Lonsdale, Richard Kiel, Corinne Cléry, Bernard Lee, Lois Maxwell…
Année de production : 1979
Where are you?
Why do you hide?
Where is that moonlight trail that leads to your side?
Just like the moonraker goes
In search of his dream of gold
I search for love
For someone to have and hold
La fin du générique de L’Espion qui m’aimait en 1977 annonçait que James Bond allait revenir dans Rien que pour vos yeux. Et puis La Guerre des Etoiles est passée par là (le film de George Lucas est sorti en Angleterre après le Bond). Les producteurs Albert R. Broccoli et Michael G. Wilson ont voulu capitaliser sur le succès mondial de Star Wars (ils n’étaient bien évidemment pas les seuls) en envoyant l’agent 007 dans l’espace. Le développement de Rien que pour vos yeux a donc été repoussé (brièvement puisque c’est l’épisode suivant) et c’est le roman Moonraker qui a été choisi pour servir de base à ce onzième long métrage de la saga, le quatrième avec Roger Moore et le troisième (et dernier) réalisé par Lewis Gilbert.
Je n’ai jamais lu les bouquins James Bond mais si j’ai bien compris les adaptations sont le plus souvent très libres. D’après le résumé, le méchant porte le même nom, Hugo Drax, mais tout le reste est différent. Dans le film, pas de complot nazi pour détruire l’Angleterre à l’aide d’un missile balistique nucléaire appelé le Moonraker. Ici, ce surnom est celui d’une navette spatiale américaine volée en plein ciel dans les explosives premières minutes. James Bond est chargé de l’enquête et il se rend aux Etats-Unis pour rencontrer le responsable de la construction du Moonraker, le milliardaire Hugo Drax. Le point de départ de nombreuses péripéties qui emmèneront Bond et l’espionne de la C.I.A. Holly Goodhead sur une base spatiale, arche de Noé d’un genre nouveau commandée par un illuminé au complexe divin…
Co-production avec la France oblige, on retrouve plusieurs acteurs bien de chez nous au générique. Hugo Drax est incarné avec un côté hautain qui sied très bien au personnage par le franco-anglais Michael Lonsdale, à la prolifique et éclectique carrière et à la voix reconnaissable. Révélée par Histoire d’O, Corinne Cléry joue la pilote personnelle de Drax qui paiera très cher l’aide qu’elle apporte à 007. Il y a aussi des petites apparitions de Jean-Pierre Castaldi (en pilote à la mine patibulaire dans le pré-générique), de Patrick Floerscheim (futur doubleur de Robin Williams) ou encore de Georges Beller en technicien de la base spatiale.
En plus des figures habituelles de la série (Lois « Moneypenny » Maxwell, Bernard « M » Lee, Desmond « Q » Llewelyn…), le camp des alliés de Bond est donc complété par Holly Goodhead, interprétée par Lois Chiles, vue l’année précédente dans Mort sur le Nil. Moonraker marque aussi la deuxième apparition d’affilée de Richard Kiel (aussi mauvais acteur qu’impressionnant colosse) dans le rôle de Requin, un pur méchant de bande dessinée, dont l’évolution au sein de l’histoire aurait été inspirée aux producteurs par des courriers d’enfants…
Moonraker doit être l’une des plus absurdes entrées de la liste des Bond avec Roger Moore (d’après mes souvenirs lointains puisque je ne les ai pas revus depuis longtemps…j’ai un peu abandonné le personnage après le premier Daniel Craig). Cela n’avait pas plu à certains fans de l’agent secret mais l’humour, les références (on entend même les quelques notes caractéristiques de Rencontres du Troisième Type), la décontraction de Moore et les scènes d’action délirantes (les gondoles à Venise, le téléphérique, les combats au laser dans l’espace…) en font un spectacle qui ne manque jamais de divertir et de donner le sourire. Et le public a suivi puisque Moonraker fut à l’époque le plus gros succès de la saga au box-office…