Comédie/aventures
Long métrage français/italien
Réalisé par André Hunnebelle
Scénarisé par Jean Halain et Pierre Foucaud, d’après les personnages créés par Pierre Souvestre et Marcel Allain
Avec Jean Marais, Louis de Funès, Mylène Demongeot, Jacques Dynam, Raymond Pellegrin…
Année de production : 1965
Les scénaristes Jean Halain et Pierre Foucaud ont débuté l’écriture de Fantomas se déchaîne pendant le tournage du premier Fantomas et ils n’avaient pas inclus le personnage du commissaire Juve qui devait donc être mis à l’écart pour cette deuxième aventure. Mais comme Louis de Funès était devenu entretemps une valeur sûre au box-office, avec les millions d’entrées du Gendarme de Saint-Tropez, de Fantomas et du Corniaud, les producteurs ne pouvaient bien entendu plus s’en passer.
Et difficile d’imaginer cette trilogie sans l’énergie hystérique et la dynamique comique apportées par De Funès (ce qui n’avait pas tellement plu à Jean Marais qui trouvait que son rôle de journaliste était sans épaisseur…et s’il est l’incarnation physique de Fantomas, c’est la voix de Raymond Pellegrin qui est l’un des éléments les plus importants de la représentation du méchant)…
Après la comédie policière du précédent opus, Fantomas se déchaîne se rapproche ici un peu plus du pastiche de James Bond. Le but de Fantomas est de dominer le monde en kidnappant des savants qui lui construisent un rayon télépathique permettant de contrôler la pensée humaine. Pour l’empêcher d’enlever le dernier scientifique dont il a besoin, Fandor décide alors de se grimer en professeur Lefebvre et de piéger Fantomas. Dans l’une des meilleures scènes d’action du film, Jean Marais incarne donc trois Professeur Lefebvre : le vrai, le faux incarné par Fandor et le faux joué par Fantomas. Vertigineux et très drôle !
Les références à Bond sont encore plus explicites dans le dernier acte. Fantomas amène les héros dans son repaire sous-marin (avec de très sympathiques gags visuels) et le décor aurait bien eu sa place dans les premiers Bond avec Sean Connery. Détail amusant, le chef décorateur Max Douy s’est occupé quatorze ans plus tard de la direction artistique de Moonraker, le quatrième James Bond avec Roger Moore.
Même si sa réalisation manquait une nouvelle fois de punch (et que le deuxième acte patine un peu avec la sous-intrigue avec Hélène et son frère Michou campé par le fils de Louis de Funès), André Hunnebelle signait avec les Fantomas de bon divertissements populaires portés par une belle troupe d’acteurs, aussi bien pour les têtes d’affiche que pour les seconds rôles (j’aime beaucoup le duo formé par Louis de Funès et Jacques Dynam, de retour en inspecteur Bertrand). Comme pour Fantomas, ce deuxième épisode se termine par une course-poursuite pleine de rebondissements, notamment avec l’excellente idée de la voiture volante conduite par Fantomas.
Avec plus de quatre millions d’entrées, Fantomas se déchaîne fut l’un des grands succès de l’année 1965 en France (de Funès avait placé trois films dans le TOP 10, les deux autres étant Le Corniaud avec plus de 11 millions d’entrées et Le Gendarme à New York avec plus de 5 millions). Toute cette fine équipe a donc été reformée une dernière fois en 1967 dans Fantomas contre Scotland Yard.