Western
Long métrage américain
Réalisé par Edward Killy
Scénarisé par Norman Houston d’après un roman de Zane Grey
Avec Robert Mitchum, Anne Jeffreys, Guinn Williams, Nancy Gates…
Année de production : 1944
Le générique de Nevada annonce « Introducing Bob Mitchum ». Le terme introducing est généralement utilisé pour un comédien qui fait ses débuts à l’écran…ce qui n’était pas vraiment le cas d’un Robert Mitchum alors âgé de 27 ans et qui avait déjà plus de vingt films à son actif. Il s’agissait le plus souvent de furtives apparitions non créditées ou de rôles très secondaires avec quelques lignes de dialogues…c’est ainsi qu’il s’est fait repérer et qu’on lui a confié son premier personnage en tête d’affiche dans Nevada, troisième adaptation du roman de Zane Grey après une version muette avec Gary Cooper en 1927 et une première parlante avec Buster Crabbe en 1935.
Zane Grey était un écrivain aussi prolifique que populaire, à un tel point que son nom était bien visible au dessus du titre sur les affiches. Spécialiste du western à petit budget à destination des double-programmes (les films duraient à peine 60 mn, ce qu’on appelle des quickies), Edward Killy a d’ailleurs enchaîné après Nevada avec deux autres adaptations de Zane Grey, Wanderer of the Wasteland avec l’oublié James Warren et À l’Ouest du Pecos pour laquelle il a à nouveau dirigé Robert Mitchum. Dans ces trois productions, Richard Martin incarne le sidekick Chito Rafferty, un protagoniste apprécié puisqu’il l’a ensuite interprété dans plus de vingt westerns jusqu’en 1952.
Dans Nevada, Robert Mitchum; qui affichait déjà une belle présence à l’écran, joue Jim Lacy, un cow-boy itinérant accusé d’un crime qu’il n’a pas commis. Alors qu’il s’en allait retrouver deux amis, il entend des coups de feu et découvre le corps d’un vieil homme avant d’être arrêté par une foule en colère. Pris sans le savoir dans un complot visant à s’emparer de terres riches en argent, il est le bouc émissaire parfait pour le riche Cash Burridge, qui tient les registres de propriété de tous les prospecteurs de la région…
Comme souvent avec ces quickies, c’est emballé en une heure et pas une de trop. Des aventures dans un esprit serial, remplies de péripéties menées sur un rythme soutenu. Entre action, drame, une légère pointe de romance (parce qu’il n’y a pas de temps pour développer tout ça) et de bonnes petites touches humoristiques (principalement amenées par le séducteur Chico Rafferty et le bourru Dusty campé par Guinn « Big Boy » Williams, vétéran du western), Nevada offre un divertissement de série B agréable et efficace, comme les studios hollywoodiens en sortaient à la pelle à l’époque.
Robert Mitchum n’a pas attendu longtemps pour avoir des rôles plus importants et après le film de guerre Les Forçats de la Gloire en 1945, c’est dans le film noir qu’il va s’imposer avec des titres comme Feux Croisés de Edward Dmytryck et surtout La Griffe du Passé de Jacques Tourneur, tous deux sortis en 1947.