NOPE (Jordan Peele)

Cela dit, à l’époque, il y a eu controverses de ce genre.

Tiens d ailleurs, cela me fait penser qu il faut que je vois le doc the Rachel divide sur Netflix également.

Je veux dire par là qu’on n’a pas encore atteint le même point que les États-Unis, pas que ça vient seulement de commencer (ça se compte plutôt en décennies qu’en années, je dirais).

Tori.

Ah, ok.

Clairement les bretons, là ces consanguins.

Ah tiens, je pensais avoir à faire à un trailer plutôt énigmatique et ne révélant pas grand chose de l’intrigue, comme Peele en a pris l’habitude (surtout pour « Us », où peu d’infos avaient filtré sur le récit), mais en fait c’est assez démonstratif ici : étonnant.
Et sinon, oui, ça peut être intéressant, comme souvent avec lui… et peut-être un peu en-deçà des espérances au final, comme tout aussi souvent avec lui en fait.

Tu trouves qu il assure quand même un minimum ?

N ai vu qie son premier et la serie lovecraft que j ai lâché rapidement.

Je passe vraiment à côté du geni du type pour l instant.

lui aussi je te rassure

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Ce n’est certes pas un génie, et loin s’en faut.
Un mec intelligent, certainement, et un metteur en scène (parfois très) inspiré, sans aucun doute pour moi.
Mais il est un scénariste très faillible et qui se regarde beaucoup trop écrire pour l’instant, un peu trop « self-aware » aussi ; je crois qu’on lui a un peu trop répété à quel point « Get Out » était génial (sans compter qu’il a fait ce premier film après une crise carabinée qui l’a vu envisager de quitter le métier), et ça ne lui a pas forcément fait du bien.

Hehe

Un grand mystère encore pour moi.

Une serie b rigolote.

Arf !! Encore un film compliqué à évoquer à mettre au crédit de Jordan Peele ; décidément…
Ce n’est pas ce film-là qui va réconcilier les « pro » et les « anti » Peele, j’ai l’impression. En regardant un peu ce qui se dit sur le net, les uns et les autres se déchaînent, les premiers hurlant au coup de génie définitif, les autres à l’arnaque totale et de plus en plus visible au fil des films.

D’un tempérament suisse dans l’âme, j’opte pour une prudente neutralité : « Nope » (« Not Of Planet Earth », à ce que j’ai compris ? Encore que l’interjection « nope » revienne à maintes reprises dans le film) n’est pas un très bon film, pas autant qu’il aurait pu l’être en tout cas, mais il fait à nouveau la démonstration qu’un Jordan Peele un peu « canalisé » serait un excellent cinéaste.

Déjà, par rapport à « Us » et surtout à « Get Out », on change quand même d’échelle de production ; Peele signe là une sorte de blockbuster, même s’il n’est certainement pas assez spectaculaire (ni limpide, mais on y revient) pour correspondre tout à fait à cette définition. Et pourquoi pas, d’ailleurs ? C’est pas comme s’il y avait pléthore d’exemples innovants en la matière…
Du coup, son registre de citations s’ajuste un peu à cette échelle nouvelle, et voilà que Peele nous « channele » son Shyamalan (on pense beaucoup à « Signes », sur le squelette narratif en tout cas) et son Spielberg (sont convoqués « La Guerre des Mondes », mais aussi « Les Dents de la Mer », dont on sent que Peele a retenu quelques leçons).
« Nope » est donc un film d’OVNI et donc de SF, mâtiné d’horreur, même si la nature exacte des événements et de l’antagoniste cache un twist, assez intéressant et original en vérité.

Commençons par citer ce qui le fait dans ce film : il est splendide, déjà. Certes, je reviendrai plus loin sur l’absence d’excitation propre au genre blockbuster, que Peele échoue à injecter dans son projet. Mais la photo du film (ces plans de nuit !!) est magnifique, quelques plans-séquences pas forcément tape-à-l’oeil mais bien conçus se distinguent, et de manière générale, Peele fait plutôt preuve d’originalité dans son dispositif. Pas toujours, hélas (il y des trucs un peu bateaux comme le coup du zoom/travelling avant sur un perso qui dit un truc forcément important, vu comment c’est filmé… soupir), mais il a par exemple une intuition très intéressante qui court sur la plupart des séquences « d’action » du film : filmer le ciel depuis un point de vue « terrestre », ce qui n’est pas si courant. D’où logiquement des contre-plongées constantes, qui confèrent une saveur particulière à ces moments, et quelques panoramiques bien senties. Rajoutons à ça un design assez original à la créature, entre le papillon, la fleur et le cerf-volant, un peu en mode « Neon Genesis Evangelion » pour le look totalement non-anthropomorphique, et on pourra dire que le film a un cachet visuel indéniable.
Peele se fait plaisir, jusqu’au plan jouissif mais totalement gratuit : on pense évidemment à cette citation d’« Akira » de Katsuhiro Otomo (le film) avec le dérapage en moto en mode Kaneda (tout ça parce que Peele a été brièvement attaché à l’adaptation live de l’anime). Inutile, mais bon.

Hey, mais ça fait pas mal de qualités strictement visuelles, tout ça. Et le casting est top aussi (Peele semble être un bon directeur d’acteurs, ou un bon casteur, ou les deux, probablement). Jetons donc un oeil du côté de l’écriture alors, si vous le voulez bien… Ouch.
Qui trop embrasse mal étreint, dit-on ; voilà qui convient pas mal à Jordan Peele. Encore une fois, mais pas de la même manière que dans « Us » cependant, Peele pêche par excès de gourmandise. Quel bordel, ce script !!! Peele veut courir après 36 lièvres à la fois… Et disons-le tout net, la plupart sont très intéressants. Mais le cinéaste échoue à mêler tout ça de manière harmonieuse. D’où une furieuse sensation de déconnexion (peut-être voulue, mais je trouve le résultat foiré) entre les différentes portions du film ; alors j’en lis sur le net qui arguent que c’est le travail du spectateur de recomposer le puzzle et de se gratter un peu le citron. Euh oui mais non. Pas si c’est pour pallier à des défauts d’écriture, un souci d’harmonie entre les différents niveaux de lecture du script.
Alors oui, un film qui se propose de revenir sur l’importance de la communauté afro-américaine dans l’imaginaire collectif américain, propose une relecture du genre western à l’aune de cet élément, convoque des éléments de l’histoire des balbutiements du cinéma comme le cheval de Muybridge, tente une critique radicale de la société du spectacle à l’américaine, met en boîte le monde du cinoche et les prétentieux qui y sévissent tout en célébrant les hommes et les femmes de l’ombre, approcher la question du bien-être animal et son rapport à l’exploitation (cinématographique ou non)… tout ça est très ambitieux, très louable. Et ça fait sûrement sens dans la tête de Peele, qui a décidément bien des choses intéressants à dire… mais le fait mal.
Au final, c’est un beau bordel thématique et scénaristique.

Et pourtant, dieu sait que le scénario fourmille d’idées intéressantes ; le petit « twist » du film sur la nature des événements résonne avec la thématique du bien-être animal par exemple, et se pose une vraie question de SF, comme Alan Moore pouvait se la poser dans « Swamp Thing » par exemple, autre mélange SF/horreur : ça pourrait être quoi, un affect totalement inhumain ? Comment on interagit avec ça ? Et trop anthropomorphiser l’animal, n’est-ce pas se tromper totalement de voie dans le rapport que l’on entretient avec la « Nature » ? Etonnamment, ces questions affleurent bien dans le script… au milieu d’un océan d’autres choses.
Autre idée superbe, qui aurait bien valu un film à elle toute seule : les séquences ahurissantes avec le chimpanzé (seul moment de vrai malaise de tout le film, il faut bien l’avouer). Peele se dit peut-être qu’il en décuple l’impact en « cachant » le lien de ces séquences avec l’intrigue principale, mais c’est contre-productif. Perso c’est des séquences comme ça que j’avais envie de voir tout du long.

Parce qu’il faut souligner le vrai et principal problème de « Nope » : malgré la profusion de pistes thématiques, de sous-intrigues, de persos plus ou moins attachants, le film raconte principalement une histoire, la traque d’un objet dans le ciel. Et cette histoire, elle est chiante, désolé. Le film est BEAUCOUP trop long (2 h 10, quand 1 h 45 aurait suffi, large), et traîne en longueur. Fallait densifier un peu les péripéties, là.
Très étrange cocktail quand un film qui offre un trop-plein thématique souffre par ailleurs d’un vrai problème de dramaturgie ; on a l’impression d’être perdant sur tous les tableaux. Peele s’est trop fait confiance (d’aucuns diront que c’est un peu son défaut; et railleront ses petits effets de manche un peu inutiles, comme ce chapitrage un peu prétentieux il est vrai), et il a l’air de trouver son film beaucoup plus excitant et tendu qu’il ne l’est en réalité.

Quel dommage. Encore un potentiel énorme un peu gâté par des choix plutôt couillus mais malheureux. On est pas à l’abri d’une excellente surprise un jour en provenance de ce réal’, il en a le potentiel, mais ce sera pas avec « Nope ».

Et hop, sans moi.

Sourire

C’est vraiment pour le pitch, hein (la famille isolée dans la campagne profonde confrontée à une « invasion »), pas forcément thématiquement…

M ennuie au possible et signes particulièrement dans ceux que j ai vu.

Peele, je passe complètement à côté. J aime bien ses idées mais je trouve leurs réalisations caricaturales et en fait parodiques, ce qui, avec son ton par ailleurs serieux, me perd.

Cela dit je n ai toujours pas vu us. Je ne trouve pas la motivation.

Je vais plutôt me refaire braindead.

Un ton sérieux ? Je ne dirais pas ça ; il fait toujours un peu des comédies déguisées, Peele… Peut-être est-ce à cette dimension que tu n’es pas sensible ?
Par contre, il se prend très au sérieux, ça c’est certain, mais c’est pas du même ordre.

C’est toujours une très bonne idée. :wink: