Horreur
Long métrage américain
Réalisé par Joe Chappelle
Scénarisé par Dean R. Koontz, d’après son roman
Avec Rose McGowan, Joanna Going, Ben Affleck, Peter O’Toole, Liev Schreiber…
Année de production : 1998
Si mes goûts en matière de romans se portent principalement vers le suspense, le fantastique et l’horreur, il y a des représentants du genre que je ne connais que par les adaptations cinématographiques de leurs oeuvres. C’est le cas de Dean R. Koontz, que je n’ai donc jamais lu…et qui a rarement été convaincu par les longs métrages qui ont été tirés de ses bouquins. Il y a notamment Generation Protéus de Donald Cammell, Watchers de Jon Hess (et ses trois suites), Souvenirs de l’Au-delà de Brett Leonard avec Jeff Goldblum, Odd Thomas contre les créatures de l’ombre de Stephen Sommers avec Anton Yelchin…et donc ce Phantoms sorti en 1998, le seul dont il a lui-même signé le scénario.
Production Dimension Films (la branche films de genre de la société Miramax des Weinstein) réalisée par Joe Chappelle (qui venait de commettre le très mauvais Halloween VI), Phantoms débute de manière plutôt efficace. Lisa et Jennifer, deux soeurs campées par Rose McGowan et Joanna Going, arrivent dans la touristique Snowfield, bourgade montagnarde du Colorado. Jennifer y exerce comme médecin et elle espère que Lisa pourra s’y reposer, loin de Los Angeles et de l’influence de leur mère alcoolique. À peine arrivées, elles soupçonnent que quelque chose ne va pas car Snowfield semble en effet complètement déserte…
Cette ambiance de ville fantôme est bien retranscrite, en alternant plans calmes sur des rues vidées de leurs habitants et scènes chocs pour les découvertes macabres des soeurs. Elles se rendent compte qu’elles ne sont pas seules lorsqu’elles rencontrent le shérif et ses adjoints, qui s’étaient absentés pour une mission dans un village voisin. Et c’est là que ça commence à se gâter un peu…Ben Affleck (une belle erreur de casting) est transparent en shérif hanté par une erreur passée et Liev Schreiber en fait des caisses en suppléant qui perd rapidement la boule face aux étranges événements…
La suite est donc plus inégale mais pas inintéressante pour autant. Le personnage d’universitaire déchu incarné par un Peter O’Toole (Lawrence d’Arabie) en mode automatique amène les explications de la nature du phénomène, une force séculaire qui se manifeste sous différentes formes. Celles-ci sont plus réussies lorsqu’elles passent par des effets spéciaux traditionnels (avec par exemple une référence évidente au The Thing de John Carpenter) que par des trucages numériques assez laids qui n’ont pas résisté à l’épreuve du temps.
Malgré ces défauts, les problèmes de rythme du dernier acte et les quelques maladresses de la mise en scène, Phantoms reste une sympathique série B, dont la sortie a été accueillie à l’époque par un échec critique et financier.