PIRATES (Roman Polanski)

Aventures
Long métrage français/tunisien
Réalisé par Roman Polanski
Scénarisé par Roman Polanski et Gérard Brach
Avec Walter Matthau, Cris Campion, Charlotte Lewis, Damien Lewis…
Année de production : 1986

Pirates est un projet que Roman Polanski avait en tête depuis les années 70. Après Chinatown, le réalisateur franco-polonais voulait s’orienter vers un genre différent pour son film suivant, quelque chose de plus léger, en phase avec son amour des vieux films de pirates et de l’attraction Pirates des Caraïbes des parcs Disney. Les premières déclarations de Polanski sur Pirates datent de 1976, il voulait Jack Nicholson dans le rôle du capitaine Red et Isabelle Adjani dans celui du personnage féminin principal. Suite à ses problèmes judiciaires, Polanski doit alors quitter les Etats-Unis. Il s’installe en France et le projet Pirates est repoussé à plusieurs reprises, le temps de convaincre financiers et distributeurs.

Après avoir réalisé Le Locataire et Tess et mis en scène la pièce de théâtre Amadeus, Roman Polanski peut enfin se remettre à Pirates grâce au producteur Tarak Ben Ammar. Pirates est donc devenu une production franco-tunisienne et même s’il a eu du temps pour la préparation, beaucoup de choses sont allés de travers, faisant notamment gonfler le budget (des cas comme ça, il y en a eu énormément dans l’histoire du cinéma…et en ce qui concerne les films de pirates, cela rappelle ce qui arrivera ensuite sur le tournage de L’Île aux Pirates de Renny Harlin).

En 1984, Polanski voulait toujours confier le rôle du Capitaine Red à Jack Nicholson mais ce dernier demandait trop d’argent. Après avoir brièvement envisagé Michael Caine, c’est finalement Walter Matthau (Tuez Charley Varrick !, Les Pirates du Métro…) qui est devenu ce vieux pirate toujours à l’affût d’un bon coup pour s’enrichir. Même s’il n’a jamais caché ses réserves sur le scénario et le résultat final, Matthau livre une prestation jubilatoire dans le costume de ce truculent pirate…ce qui n’est pas le cas du français Cris Campion qui campe son acolyte Jean-Baptiste dit « la Grenouille » avec la même mono-expression pendant tout le film…

Pirates s’ouvre et se referme sur la même image, celle du capitaine Red et de la Grenouille dérivant sur un radeau…sauf que le pirate finit le long métrage plus riche qu’il ne l’a commencé. Entre les deux, le duo s’est retrouvé prisonnier sur un galion espagnol (avec un trésor aztèque dans ses cales), puis en prend le contrôle avant de le reperdre de nouveau et de combattre pour récupérer le trône en or auquel Red tient tant (mais pas la Grenouille, tombé amoureux de la jolie dame María-Dolores). Les changements de ton peuvent désarçonner (entre loufoquerie et moments plus cruels) mais j’aime le chaos et l’énergie (Matthau trouvait le film meilleur pour son atmosphère que pour son scénario) qui se dégage de cette aventure aussi divertissante que
bordélique.

Autre point commun avec L’Île aux Pirates de Renny Harlin, les chiffres au box-office furent catastrophiques. Tourné pour 40 millions de dollars (alors que le budget initial était de 15 millions), Pirates n’a récolté que 6 millions au box-office mondial. Les aventuriers des mers n’attiraient vraiment plus les spectateurs dans les salles obscures…

1 « J'aime »

Du coup certains métrages sont passés direct par la case téléfilm par la suite.

Je ne sais plus si j’ai vu le film, mais je me souviens qu’on était en vacances à Cannes à l’été 87 ou 88 et qu’il y avait le bateau qui avait servi pour le film. On avait pu monter dessus et le visiter. Pour le gamin de dix/onze ans que j’étais, monter sur un « vrai » bateau de pirates était impressionnant. C’est d’ailleurs la seule chose dont je me souvienne de la ville de Cannes.

Tori.

J’ai lu que le producteur avait fini par l’offrir à la ville. Le bateau a servi de lieu de tournage pour une émission jeunesse et une pièce de théâtre y a été joué. Il sert toujours d’attraction dans son actuel port d’attache en Italie, à Gênes…