REALISATEUR
Stephen Hopkins
SCENARISTES
Jim & John Thomas
DISTRIBUTION
Danny Glover, Gary Busey, Kevin Peter Hall, Ruben Blades, Bill Paxton, Maria Conchita Alonso…
INFOS
Long métrage américain
Genre : action/science-fiction
Année de production : 1990
La suite de l’excellent Predator de John McTiernan représente un cas assez rare (en tout cas pour l’époque) de long métrage inspiré par la franchise que le premier volet a initiée. En 1989, l’éditeur Dark Horse Comics a en effet publié sa première bande dessinée Predator, une mini-série en 4 épisodes écrite par Mark Verheiden et dessinée par Chris Warner et Ron Randall et qui a par la suite été sous-titrée Concrete Jungle.
Dans ce comic-book, le héros est un flic qui se révèle être le frère de Dutch Schaefer, le personnage incarné par Arnold Schwarzenegger dans Predator. Dans Concrete Jungle, les chasseurs extraterrestres ont, comme le titre l’indique (« Jungle de Béton »), choisi un nouveau terrain de chasse, une New-York qui doit affronter les guerres de gang et une violence journalière, pendant l’été le plus chaud jamais enregistré.
Une page de « Predator : Concrete Jungle ».
Cette bande dessinée a intéressé le producteur Joel Silver pendant la phase de développement du second long métrage. À un tel point que quelques scènes ont été reprises à l’écran, comme l’attaque du métro…mais sans créditer le matériel qui a servi d’inspiration. Les premières idées pour Predator 2 impliquaient le retour de Arnold Schwarzenegger, mais comme celui-ci a refusé (il n’aimait ni l’histoire, ni le réalisateur, ni le salaire proposé), Jim et John Thomas, déjà scénaristes du premier volet, ont donc puisé ce qu’ils voulaient dans les comics pour apporter des changements à leur propre histoire tout en faisant le lien avec le film de John McTiernan.
L’action se déroule dix ans après les événements de Predator, en 1997 (ce qui était alors un futur proche puisque le film date de 1990). Tous les éléments mentionnés ci-dessus sont là, une vague de chaleur et de crimes qui font de Los Angeles (qui a remplacé New York pour des questions de budget) une véritable zone de guerre. Un terrain de chasse idéal pour un certain prédateur alien qui va trouver sur sa route Mike Harrigan, un vétéran de la police incarné par Danny Glover (devenu star à plus de 40 ans grâce à un autre rôle de flic, Roger Murtaugh dans la saga L’Arme Fatale, également produite par Joel Silver)…
Réalisé par l’australien Stephen Hopkins (qui venait de signer Freddy 5 : L’Enfant du Cauchemar), Predator 2 démarre sur une scène d’action enlevée qui donne bien le ton de cette suite. Plus gore (même si la violence a été un peu atténuée suite aux coupes exigées par la MPAA), tout aussi moite que Predator (mais pas aussi intense et maîtrisé tout de même), Predator 2 reste, avec sa sympathique distribution (un ensemble qui fonctionne très bien, jusqu’aux plus petits rôles comme le journaliste trash), un mélange de genres réussi, au rythme soutenu et aux péripéties qui tiennent en haleine, avec un final qui joue à nouveau sur l’idée du combat déséquilibré.
Et la créature, personnifiée une seconde fois par Kevin Peter Hall (décédé l’année suivante des suites d’un cancer alors qu’il n’avait que 35 ans), est toujours aussi impressionnante. Stan Winston en a profité pour ajouter des éléments qui la différencient du premier Predator (dans l’apparence, dans l’arsenal) et son travail et et celui du décorateur Lawrence Paull apportent des petites touches au développement de l’univers (et il y a même un petit clin d’oeil à Alien).
Predator 2 fut un échec au box-office, avant d’obtenir un statut culte. Il a fallu attendre 2004 pour revoir les chasseurs extraterrestres sur grand écran, dans le décevant diptyque Aliens vs Predator…lui aussi inspiré par un concept né dans les comics Dark Horse !