REALISATEUR
Mark Goldblatt
SCENARISTE
Boaz Yakin
DISTRIBUTION
Dolph Lundgren, Louis Gossett Jr., Jeroen Krabbé, Nancy Everhard, Kim Miyori…
INFOS
Long métrage australien/américain
Genre : action/thriller
Titre original : The Punisher
Année de production : 1989
- 125 morts en 5 ans, comment t’appelles ça ???
- Un boulot en cours.
En 1986, Marvel Entertainment est acheté par New World Pictures, la société de production fondée par le roi de la série B Roger Corman et son frère Gene au début des années 70. Une acquisition éphémère : suite à ses problèmes financiers, la compagnie dut revendre Marvel à peine 3 ans plus tard, l’année de production de l’unique collaboration cinématographique New World/Marvel de cette période : The Punisher.
À cause des difficultés de New World, The Punisher n’est jamais sorti en salles aux Etats-Unis, mais il eut tout de même droit à une exploitation internationale (si je me rappelle bien, Mick Zeck, le dessinateur de Punisher : Cercle de Sang, profita à l’époque d’un séjour en France pour voir le long métrage sur grand écran).
Le scénario de ce second film Marvel (après Howard the Duck produit par George Lucas) est l’oeuvre de Boaz Yakin, fan de comics de longue date (il en a même écrit) qui faisait là ses débuts au cinéma. Il a ensuite travaillé sur La Relève de Clint Eastwood et en tant que réalisateur et/ou scénariste sur Fresh avec Samuel L. Jackson, Le Plus Beau des Combats avec Denzel Washington et Safe avec Jason Statham (pour ne citer que quelques titres).
Evitant le schéma habituel des adaptations de comics, Boaz Yakin a choisi de traiter les origines du personnage en flashback tout en procédant à quelques ajustements (Frank Castle est ici un ex-flic dont la famille a été tuée par la Mafia). Cela donne une certaine efficacité à la scène d’introduction où le Punisher est entouré par le feu et la destruction. La suite de l’histoire empile les cadavres, alors que l’anti-héros se retrouve pris dans une guerre des gangs entre la Mafia et les Yakuza.
La réalisation a été confiée à Mark Goldblatt, monteur expérimenté (Terminator, Rambo 2, Commando…) et réalisateur de seconde équipe sur le Robocop de Paul Verhoeven. En tant que metteur en scène, il n’a que deux films à son actif, celui qui nous intéresse ici et la sympathique comédie horrifique Flic ou Zombie (1988).
Dans un entretien, Mark Goldblatt a revendiqué l’influence de Règlements de comptes de Fritz Lang sur son travail…mais son Punisher est plutôt un actioner lambda des années 80, un peu gêné aux entournures niveau budget, un peu mollasson niveau action (les gunfights ne manquent pas, mais ils ne sont pas tous très dynamiques), mais tout de même doté d’une véritable identité visuelle, avec des choix d’éclairage intéressants qui soulignent l’ambiance glauque de l’univers dans lequel évoluent les personnages.
Dans le rôle-titre, Dolph Lundgren (qui venait d’incarner Musclor dans Les Maîtres de l’Univers), n’arbore pas le crâne distinctif de sa contrepartie papier (que l’on retrouve tout de même sur les couteaux qu’il utilise) et assure physiquement tout en se trimbalant la même expression faciale pendant 90 mn. Les seconds rôles sont solides, de Louis Gossett Jr (Officier et Gentleman) en ancien co-équipier de Frank Castle à Jeroen Krabbe (Le Quatrième Homme) dans le rôle du mafieux Gianni Franco en passant par Nancy Everhard (M.A.L., mutant aquatique en liberté) en fliquette pugnace. La « chair à canon », hommes de mains en tout genre et yakuzas, est beaucoup plus caricaturale.
S’il n’est pas sorti sur grand écran aux Etats-Unis, The Punisher a tout de même eu droit en 1990 à son adaptation au format B.D., écrite par Carl Potts (Punisher War Journal) et dessinée par Brent Anderson (Dieu crée, l’homme détruit) :