Ayant la particularité de n’être jamais sorti en salles dans son pays d’origine en raison de la faillite de New World Pictures, cette première adaptation à petit budget de la série consacrée à l’anti-héros Francis Château (qui n’a définitivement pas de chance de ce côté-là, les deux autres versions n’étant pas des plus mémorables) est réalisé par Mark Goldblatt, surtout connu pour sa profession de monteur de films d’action entre autres (les deux Terminator de Cameron, Rambo 2, Commando, Bad Boys 2, True Lies, Starship Troopers, Showgirls, The Howling, Super Mario).
Cette adaptation s’est concrétisée relativement tôt par rapport à celles d’autres personnages plus anciens, d’autant que le vigilante badass (apparu la même année que le nabot canadien et non ce n’est pas à Puck que je fais référence) n’a qu’une quinzaine d’années d’existence à ce moment-là, mais il semble bien s’intégrer dans le zeitgeist de l’époque, ce qui a sans doute facilité le processus.
Ce qui a dû certainement peser dans la balance en cette fin des années 80/début des années 90, c’est la vogue du grim & gritty et la popularité de la franchise alors naissante chapeautée par l’éditeur Carl Potts, Pupu ayant ainsi droit durant cette période à plusieurs séries rien que pour lui (4 en tout si on compte la version 2099).
Dolph « I must break you » Lundgren interprète le justicier (célèbre à ce moment-là pour son rôle d’Ivan Drago dans Rocky 4) avec face à lui Louis Gossett Jr (un habitué des actionners de cette période) et Jeroen Krabbé (collaborateur fréquent de Verhoeven).
Dans le rôle principal, l’acteur suédois profite de cette occasion pour nous « éblouir » de l’ampleur de son (maigre) talent grâce à un jeu très limité et une tendance à l’inexpressivité faciale constante.
Les scènes d’action sont assez mollassonnes, et la violence est bien racoleuse à souhait dans sa représentation, occasionnant diverses morts violentes (le body count est assez élevé) lors de scènes où les mafieux et autres criminels divers et variés morflent sévère, véhiculant au passage son lot de clichés et de stéréotypes (en particulier en ce concerne les yakuzas).
Le film ne cherche pas non plus à être une fidèle adaptation, Castle ne porte pas son symbole distinctif du crâne (hormis sur quelques armes blanches) et se limite à son statut de figure vengeresse/croque-mitaine, son origin story étant expédié à la va-vite.
En réalité, les droits ciné de la franchise semblent avoir été acquis tellement rapidement qu’à l’écran il ne reste guère que le personnage et son nom en commun avec le matériau original.