REALISATEUR & SCENARISTE
Val Guest, d’après un traitement de J.G. Ballard
DISTRIBUTION
Victoria Vetri, Robin Hawdon, Patrick Allen, Imogen Hassall…
INFOS
Long métrage britannique
Genre : aventures/fantastique
Titre original : When Dinosaurs Ruled the Earth
Année de production : 1970
Si la Hammer est principalement connue pour ses films d’horreur, le célèbre studio londonien s’était aventuré dans différents genres, de l’espionnage à l’aventure (avec notamment plusieurs exploits de Robin des Bois) en passant par la science-fiction. En 1966, le long métrage Un million d’années avant J.C. de Don Chaffey inaugure un cycle bien particulier…celui des « cave girls » ou « femmes préhistoriques », spectacles aussi divertissants et sexy qu’anachroniques où dinosaures et humains cohabitent. Dans Un million d’années avant J.C., les stars sont autant les créatures animées par le magicien Ray Harryhausen que la magnifique Raquel Welch et son bikini en peau de bête.
Après le succès de cette première production, Michael Carreras, l’un des boss de la Hammer, réalise lui-même Les Femmes Préhistoriques et en 1968, le solide artisan Val Guest (Le Monstre, La Marque…) débute le tournage de Quand les Dinosaures dominaient le Monde. Pour ce nouveau film, la Hammer engage l’écrivain J.G. Ballard (Empire du Soleil, Crash !…) pour qu’il travaille sur l’histoire. Ballard rendra un traitement d’une vingtaine de pages ensuite remanié par Val Guest. Même s’il ne doit pas rester grand chose de ce premier jet, le nom de Ballard figure au générique…mais mal orthographié (treatment by J.B. Ballard).
L’actrice (vue, entre autres, dans Rosemary’s Baby de Roman Polanski et le western Chuka le redoutable de Gordon Douglas) et pin-up (elle a posé pour Playboy en 1967 avant d’être élue Playmate de l’année en 1968) Victoria Vetri est Sanna, une jeune femme à la chevelure blonde qui a été choisie pour être sacrifiée aux dieux par Kingsor, le chef de sa tribu. Elle arrive à s’échapper et est recueillie par Tara, de la tribu de la mer, qui l’emmène dans son village. Mais les jalousies naissantes et le fanatisme de Kingsor vont perturber la relation entre Sanna et Tara…
Intrigue assez simple, entrecoupée de péripéties qui mettent en scène les grands monstres, mais rendue souvent ennuyeuse par une astuce qui montre vite ses limites : les personnages parlent en effet un langage préhistorique composé d’une vingtaine de mots, ce qui n’est pas vraiment idéal pour transmettre l’idée générale d’une scène. Les acteurs sont alors obligés de gesticuler, d’accompagner leurs paroles de grands gestes pour appuyer leurs actions. Après une demi-heure, j’en avais déjà un peu marre d’entendre « akita » (qui semble être leur mot préféré), alors au bout de 90 minutes, le procédé se révèle tout de même assez lourd…
Entre deux passages un chouïa laborieux, les créatures redonnent de l’intérêt à une pelloche fantaisiste et inégale. Occupé par La Vallée de Gwangi, Ray Harryhausen a laissé sa place à Jim Danforth (Jack le Tueur de Géants), qui a fait du bon travail (même s’il n’a pas toujours la finesse de celui du maître) dans des circonstances pas toujours faciles. Contrairement à Harryhausen, qui participait dès le début à l’élaboration des scènes, Jim Danforth n’a pas été consulté par la Hammer avant le tournage, ce qui a compliqué la post-production qui s’en est trouvé retardée. Danforth a mis un an et demi pour compléter l’animation image par image des monstres (dinosaures, ptérodactyles, crabes géants…), repoussant la sortie à l’année 1970. À cause du dépassement de budget, une scène a du être abandonnée et des stock-shots de la version 1960 du Monde Perdu (avec des lézards déguisés en guise de dinosaures) ont été alors utilisés (ce qui détonne par rapport au reste du film).
L’autre aspect vendeur de Quand les dinosaures dominaient le monde, c’est bien entendu la plastique des actrices (dont Magda Konopka, vue dans l’adaptation du fumetti Satanik), aux corps huilés et aux poitrines qui ont bien du mal à tenir dans des soutiens-gorges trop petits pour elles (et Val Guest ne se prive pas de les filmer dans des angles très suggestifs). Des peaux de bête que Victoria Vetri quitte le temps de ses ébats avec Tara, scènes qui ont longtemps été censurées avant d’être réintégrées au fil des années !
Akita !