Je me suis refait un petit cycle Ray Bradbury en début de mois. J’aime toujours autant la poésie fantastique de ses écrits, le romantisme qui se dégage de certaines de ses histoires et descriptions et son sens de l’humour si particulier. J’ai retrouvé ça dans La Baleine de Dublin, l’évocation semi-autobiographique du temps qu’il a passé en Irlande pour écrire le scénario de Moby Dick avec John Huston. Des critiques de l’époque se sont plaints d’un aspect un peu trop « cliché » de la description de l’Irlande et de ses habitants mais pour moi les portraits pittoresques font aussi le charme d’une oeuvre qui parle d’art, de déracinement, du choc des cultures entre un romancier américain qui découvre d’autres façons de vivre et qui se laisse emporter par l’exubérance d’un réalisateur bigger than life (la personnalité de John Huston est bien cernée et m’a rappelé Chasseur Blanc Coeur Noir dans lequel Clint Eastwood interprète un metteur en scène inspiré par Huston).
Dans Les Fantômes d’Hollywood, Bradbury parle de sa passion du cinéma, de son amitié avec Ray Harryhausen, sujets qu’il intègre à une étrange enquête sur la possible réapparition d’un patron de studio présumé mort. Une déclaration d’amour à l’âge d’or hollywoodien pétri de références, le suspense, le fantastique se mêlant une nouvelle fois aux souvenirs réels de l’écrivain…
De la Poussière à la Chair (traduit par Patrick Marcel) est un très beau recueil de nouvelles, écrin dans lequel Bradbury avait rassemblé ses nouvelles sur les habitants d’une mystérieuse maison en les accompagnant de nouveaux textes. Ce qui donne quelques doublons quand on possède ses autres anthologies mais ce n’est absolument pas gênant tant la forme très agréable à lire permet de redécouvrir le destin des habitants du pays d’Octobre à travers le regard d’un enfant humain adopté par des fantômes, vampires et autres créatures de l’esprit (ces histoires avaient été illustrées par Charles Addams à l’époque de leur première publication, ce qui est somme toute assez logique). Bradbury aime parler d’Halloween, c’était sa fête préférée, et dans le court roman L’Arbre d’Halloween, il a fait voyager un petit groupe d’enfants dans le temps et l’espace tout au long d’une nuit d’Halloween qu’ils ne sont pas près d’oublier, l’occasion de découvrir les déclinaisons de la fête des morts d’autres pays. Bradbury savait parler d’Halloween oui…et aussi du pouvoir des livres comme le montre la jolie nouvelle Echange (dans …Mais à part ça tout va très bien)…
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