RED EYE - SOUS HAUTE PRESSION (Wes Craven)

Thriller
Long métrage américain
Réalisé par Wes Craven
Scénarisé par Carl Ellsworth
Avec Rachel McAdams, Cillian Murphy, Brian Cox…
Titre original : Red Eye
Année de production : 2005

On parle souvent du drame La Musique de Mon Coeur (que j’ai vu à l’époque mais dont je n’ai gardé aucun souvenir) comme du seul long métrage non-horrifique de Wes Craven mais il a également dirigé six ans plus tard Red Eye - Sous Haute Pression qui, s’il reste un film de genre, ne contient aucun élément fantastique puisqu’il tire plus sur le thriller mâtiné d’action (et bien avant tout cela, il y a eu aussi son porno The Fireworks Woman). Lorsqu’il accepte de réaliser Red Eye pour le studio Dreamworks, Wes Craven sort de la pire expérience de sa carrière, celle du film de loup-garou Cursed, qu’il a du retourner quasiment en entier à cause des décisions des frères Weinstein, une production bordélique qui a laissé le réalisateur épuisé.

Alors qu’il envisageait une pause, le papa de Freddy Krueger a changé d’avis lorsque sa comparse de production lui a fait circulé le scénario de Red Eye. Intéressé, Wes Craven s’est vu confié le projet ainsi que l’assurance d’une liberté totale, ce qui l’a changé de son expérience avec les détestables Weinstein. Il a ainsi pu imposer ses choix pour le duo principal, Rachel McAdams et Cillian Murphy (ce dernier a tout de même en partie craché dans la soupe quelques années plus tard en disant qu’il pensait que Red Eye était une bonne série B mais pas vraiment un bon film…pfff, comme si les séries B ne pouvaient pas être de bons films).

La belle Rachel McAdams était alors plus habituée aux comédies romantiques et d’ailleurs Red Eye débute un peu comme une rom-com, histoire de brouiller les pistes. Alors qu’elle s’apprête à prendre l’avion pour retourner à Miami, où elle est chef réceptionniste dans un hôtel de luxe, Lisa profite d’un retard pour discuter au bar avec un séduisant inconnu croisé quelques instants plus tôt à l’enregistrement des billets. Lorsqu’elle embarque, elle se rend compte que son siège est voisin de celui de ce Jackson Rippner. Un hasard ? Pas vraiment…car elle découvre vite que sa rencontre (pas si fortuite que ça) est un barbouze, un salaud arrogant engagé pour la faire chanter afin qu’elle ordonne par téléphone le changement de chambre d’un homme politique important, histoire de faciliter un attentat organisé par les commanditaires de Rippner…

L’une des inspirations du scénariste Carl Ellsworth est le Phone Game écrit par Larry Cohen, sauf qu’ici il a eu l’idée de rapprocher la victime et son bourreau en les mettant côte à côte dans un espace clos. L’efficacité du suspense tient alors dans les interactions entre les deux protagonistes, ce qui n’empêche pas de faire vivre le reste du décor grâce à plusieurs personnages secondaires judicieusement présentés préalablement. L’atmosphère de ce voyage est tendue, prenante et les petits rebondissements occasionnés par les efforts de Lisa pour échapper à son sort maintiennent l’intérêt jusqu’à l’arrivée.

Emballé en à peine 85 mn, Red Eye se divise en trois actes distincts et limpides, le thriller d’action prenant la place dans la dernière ligne droite. Si la résolution de la partie complot est un brin exagérée (ce qui n’est pas si gênant que ça, c’est même plutôt fun), l’affrontement final entre Lisa et Jackson tient ses promesses car le côté « musclé » n’est pas téléphoné et correspond bien à la caractérisation de l’héroïne et aux révélations sur son passé, un portrait de femme plus forte qu’il n’y paraît comme on en trouve dans la filmographie de Wes Craven.

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