RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

DC semble avoir décidé d’exploiter son patrimoine Green Lantern. Après trois tomes des Tales of the Green Lantern Corps (les deux premiers consacrés à des one-shots ou des back-ups, le troisième à Green Lantern Corps #201 et suivants, c’est-à-dire la seconde partie du run de Steve Englehart), ils ont lancé Green Lantern Sector 2814, qui commence avec les épisodes de Len Wein et Dave Gibbons.
J’en parle ici.

Dès le deuxième volume (celui dont au sujet duquel que je vous cause), on entame le début de la première partie du run d’Englehart, ce qui est un peu bordélique dans la collection, mais bon, les Englehart sont en passe d’être en grande partie réédités, donc c’est cool…

Donc, voilà.
J’avais bien aimé le précédent, un peu planplan, mais tout sympa : l’éditorial a décidé à ce moment de la série (après des épisodes par Wolfman, il me semble, mais pareil, ça fait partie de trucs que je n’ai lus que de manière fort parcellaire) de ramener Hal Jordan sur Terre. Il y affronte de nouveaux vilains et d’anciens ennemis, et l’ensemble est un peu terre-à-terre, sans envergure épique. La relation avec Carol Ferris est pas mal, mais ça reste un peu mou. D’aucun diraient que c’est dû au dessin trop classique de Dave Gibbons, mais ce n’est pas tout à fait vrai : Len Wein donne l’impression de ne pas trop savoir quel enjeu donner à la série.

Ce tome 2 marque donc la fin de la période Wein et le début du règne d’Englehart. Ce dernier est rapidement rejoint par Joe Staton (formidable encreur de plein de Hulk de Sal Buscema, et dessinateur venu de Charlton, qui commençait à se faire remarquer sur Green Lantern, auquel il sera attaché de longues années).

La transition se fait notamment autour du Predator, un nouvel ennemi de Green Lantern qui est présenté comme un rival de Jordan dans le cœur de Carol. Len Wein a lancé le personnage en suivant le modèle du Green Goblin dans Spider-Man : il laisse entendre que le Predator est un personnage de la série que les lecteurs connaissent bien. Mais il quitte la série sans révéler qui il est (je ne sais pas s’il avait une idée précise de qui il envisageait), et parmi les premières missions d’Englehart, il y a l’affaire Predator à régler, et ça sent clairement le « dis, coco, si tu pouvais régler ça, ça serait pas mal ». Ce n’est pas la première fois qu’Englehart arrive sur une série et « range le désordre » de ses prédécesseurs. Déjà, sur Captain America, Roy Thomas l’avait chargé d’expliquer qui est le Captain America des années 1950, ce qui avait occasionné l’une des meilleures histoires de la série. Là, en un gros épisode dense bardé de flash-back (peut-être un peu trop copieux, même si, à la lecture, ça passe assez bien), Englehart nous propose une de ses explications capillotractées dont il a le secret, un retournement de situation étonnant, bourré de connotations et de sous-entendus sexuels comme il adore. Qui plus est, tous les concepts qu’il avance à cette occasion serviront de tremplin à plein d’idées et de sagas par la suite (notamment chez Geoff Johns). Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous laisse découvrir de quoi il retourne, je m’en voudrais de gâcher la surprise.

Autre truc vachement bien dans son run, Englehart décide de pousser Jordan dans un coin et de donner la vedette à John Stewart. L’événement est doublement intéressant : d’une part il donne avec Stewart un ton différent de celui porté par Jordan. Stewart est plus bravache (sans doute porté par son idylle avec la jolie Katma-Tui) et rompt avec la tradition de l’identité secrète, par exemple. D’autre part il ne lâche pas pour autant Jordan, qui n’a plus d’anneau et n’exerce plus en costume vert, mais demeure présent dans la série. On peut comparer ce qu’il fait avec Jordan, à ce qu’il a également fait avec Henry Pym dans West Coast Avengers, travaillant sur le héros même quand ce dernier n’est pas « super ».

Très très intéressant : continuité forte, personnages en mouvement, réflexion sur le passé de la série, l’univers DC n’avait pas attendu Crisis on Infinite Earths pour être moderne.

Visiblement, la fin de cette première partie du run d’Englehart va être rééditée dans le troisième volume.

En plus, sous une couverture de Walt Simonson !
Comment voulez-vous que je ne cède pas à la tentation ?

Jim