RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

La série JLA Classified, publiée entre 2005 et 2008, se donne pour ambition de raconter des histoires périphériques de l’univers de la Ligue. Si elle s’ouvre sur un récit en trois parties par Grant Morrison et Ed McGuinness, elle se conclut par une aventures en cinq chapitres par Roger Stern et John Byrne, la fameuse équipe qui nous a valu de magnifiques épisodes de Captain America au tout début des années 1980.

Sous couverture de Joshua Middleton, les cinq épisodes finaux en question racontent la deuxième bataille de la Ligue contre Titus, une créature conquérante venue d’une autre dimension et défiant les dieux de la Terre en duel. La structure du récit alterne le présent (chapitres 1 et 3) et le passé (chapitres 2 et 4), les deux combats trouvant leur résolution « simultanée » dans la dernière livraison. La saga « That Was Now, This Is Then » a été compilée sous la forme d’un TPB.

Tout commence alors que J’onn J’onzz observe la Terre depuis la base lunaire avant d’entamer une patrouille dans l’installation. Il croise Wally West, le Flash de l’époque, John Stewart, le Green Lantern du moment, tout ceci permettant de situer la formation dans le temps. Surgit alors Titus, qui s’en prend au groupe dont il veut se venger. Les héros ne le reconnaissent pas, à l’exception du Limier Martien dont hélas l’esprit est prisonnier du corps, l’empêchant de prévenir ses équipiers.

Dans le deuxième épisode, on assiste à la première altercation, alors que Titus défie les dieux terriens et se trouve confronté à la Ligue de Justice. Roger Stern joue sur cette thématique du rapport entre super-héros et figure divine (un « héros » est un demi-dieu ; un « super-héros » est donc au-dessus d’un demi-dieu, mais sans doute pas encore un dieu), sujet qu’il avait déjà abordé dans le feuilleton sérialisé dans les pages d’Action Comics Weekly.

L’alternance des narrations, entre passé et présent, permet au lecteur de tisser des liens entre les différentes actions, de comprendre l’évolution de Titus et son acharnement, et d’amener au passage où ce dernier, jouant le rôle du tentateur faustien, propose aux héros de composer un nouveau panthéon. Ce que bien entendu ils refusent.

Le scénario de Stern, fort respectueux des personnages, est plutôt rusé. Titus ne manque pas de faire des remarques sur la sous-représentation de la gent féminine, par exemple. L’intrigue elle-même repose sur l’évolution du groupe, sa longue histoire, son patrimoine (avec la salle des trophées qui en dit sur la perception que les héros ont de leurs adversaires).

L’encrage de Mark Farmer, très fidèle au style de Byrne, lui rend justice sans pour autant le sublimer. Si l’ensemble est très agréable à regarder, avec une narration sans faille et une action convaincante, il manque peut-être une petite étincelle pour sublimer un récit assez intéressant, qui s’interroge sur la fonction de héros, sur le rôle des justiciers dans la société.

Jim