Le cinéaste taïwanais Hou Hsiao-Hsien souffre de démence et est maintenant en retraite forcée à 76 ans; il ne travaillera vraisemblablement plus - son bureau à Taipei est fermé, ses anciens collaborateurs ont été libérés de leurs obligations - et son film Shulan river longtemps annoncé, pour lequel les repérages avaient commencé, ne sera pas concrétisé.
Fin de carrière pour l’un des cinéastes les plus importants des quarante dernières années, force motrice de la nouvelle vague taïwanaise aux côtés d’Edward Yang et quelques autres qui ont hissé Taïwan sur la scène internationale comme un pays de cinéma avec lequel il fallait compter, acteur à l’occasion dans sa jeunesse chez ses condisciples, producteur, scénariste… Une filmographie éblouissante qui aligne de nombreux chefs d’œuvre - Un temps pour vivre, un temps pour mourir, Poussières dans le vent, Les fleurs de Shanghai, Millenium Mambo, The assassin et bien d’autres - et qui aura marqué durablement le cinéma ainsi que ses pairs, parmi lesquels le réalisateur japonais Kore-eda Hirokazu notamment.
Je viens d’en terminer la lecture. C’est passionnant. Un beau travail de synthèse de plein de choses appris ici et là mais aussi des infos intéressant et explique beaucoup de chose (les changements sur She-Hulk en post-prod par exemple). Il y a tout un ensemble d’événements imprévu mais vu comment la base est affaibli le résultat est là.
(bel métaphore d’une politique réel si je puis dire. Tu paies pas les gens, tu files des cadences de dingues à force d’empiler les projets, tu te dis que ca se rattraperas à la fin et que de tout de façon ca marchera et quand arrive un suite d’accident ca prend l’eau de tous les cotés)
On en était pas loin (9850 payant) et on avait préparé la boutanche.
Par contre le titre est trompeur (l’article en soi est plus correct). Quand tu fais un tel score dans une salle comme l’Arvor (qui est un peu notre équivalent à Rennes) c’est grâce à un film porteur mais aussi d’autres films qui fonctionnent très bien et des événements extérieurs (les vacances scolaires ça aide)
Un bel exemple du laisser-aller dans la SVOD. On sort le chéquier, on surveille rien et on prend le résultat final. Ca marche et parfois ca se plante dans les grandes largeurs
Sa réflexion de la critique voire de la cinéphilie vis à vis de la dépendance à l’actualité et tout le rapport moderne/ancien touche juste. En tout cas c’est assez en résonnance avec ce que je pense. C’est quoi un vieux film quand en fais tu le découvre que maintenant ?
Anatomie d’une chute, de Justine Triet, est en lice pour cinq nominations, dont celle du meilleur film et du meilleur réalisateur*.* Le film est également nommé dans les catégories du meilleur scénario original, de la meilleure actrice et du meilleur montage.
Je ris, mais je ris. Rien que pour la tronche de la macronie qui lui a fait un procès en lèse-majesté je veux qu’elle choppe quelques statuettes.
J ai vu le film que j ai trouvé agréable et les acteurs geniaux mais je n ai compris qu en lisant des critiques que le spectateur etait censé se questionner sur la culpabilité ou l innocence de la femme.
J ai plutôt vu le film comme une sorte de machine kafkaïenne, me demandant comment même on pouvait se retrouver devant un tribunal avec un dossier de l accusation aussi vide.
Ce n est pas que je l ai toujours cru innocente, c est que je ne me suis jamais posé la question de sa culpabilité ou non, tant je n ai rien vu dans le film qui puisse nourrir ce questionnement.
Durant le film, je m etonnais même que personne ne parle de l hypothèse logiquement première : l accident.
Ça s’ouvre avec une scène qui a juste pour but de montrer la tension énorme dans le couple puis on enchaîne (presque) avec le corps du type, puis elle qui descend en larmes. Dès ce moment là je trouve que le film annonce la couleur et questionne sur est-ce qu’elle joue ou pas.
Pour la thèse de l’accident t’as dès le début le légiste qui dit que le coup a était porté avant la chute puis quand l’avocat arrive il explique pourquoi personne ne crois à la chute (à cause de la projection du sang je crois entre autre) et pourquoi donc une enquête va être mené, puis quand on trouve l’enregistrement de la dispute ça passe à un autre niveau.
Le truc c’est que dans le bouquin le procès tu suit vraiment le personnage en introspection, a chaque fois qu’il dit un truc on a lu pendant une dizaine de lignes le fil de ses pensées qui l’ont conduit a balancer ça, tu mesures quand même l’absurdité par rapport au fait que c’est normal le reste du temps.
Là ou Welles dans son film il garde les dialogues au mot prés mais enlève les scènes de transition et d’introspection ce qui amène toutes les actions de K (la rupture avec l’avocat par exemple) au même niveau d’absurdité que tout le reste.
Et dans Anatomie d’une chute c’est plus comme dans le Welles t’as pas de point de vue (fin tu vois tout par un point de vue, mais la multiplicité des points de vue revient a en avoir aucun), tu reçois chaque argument a égalité en essayant d’y trouver la réalité. En fait le truc c’est pas tant de savoir si l’héroïne est coupable, le film illustre la recherche dérisoire et impossible de la vérité. Y a que interprétation, point de vue et jeu rhétorique. Le point du film c’est pas qu’on doit se demander si elle est coupable parce que la toupie tourne encore ou pas mais qu’il y a fin de l’histoire, fin du procès alors que la vérité nous est toujours opaque.
Je met le lien de l’épisode du podcast la gène occasionnée sur le film parce qu’il est vraiment excellent (cet épisode) et que je pense que ce qu’ils disent sur les ellipses au début explique peut-être ce que tu peux voir de Kafkaien dans le film :