Policier
Long métrage italien
Réalisé par Marino Girolami
Scénarisé par Vincenzo Mannino
Avec Maurizio Merli, Richard Conte, Ray Lovelock, John Steiner…
Titre original : Roma Violenta
Année de production : 1975
Après plusieurs apparitions mineures, l’acteur Maurizio Merli a mis à profit son physique à la Franco Nero lorsqu’il fut engagé pour tenir le rôle principal de Buck le Loup, suite officieuse du Croc-Blanc de Lucio Fulci. Mais c’est surtout son long métrage suivant, Rome Violente, qui fut le véritable déclencheur de sa carrière (et il a là aussi suivi les traces de Nero dans le domaine du poliziottesco, le néo-polar bis italien). Entre 1975 et 1980, Merli a enchaîné les tournages et joué dans une quinzaine de films policiers, ce qui lui a tout de même valu d’être catalogué et d’être de moins en moins présent sur les écrans quand le cinéma d’exploitation transalpin a privilégié les films d’horreur et le post-apo dans les années 80 (il nous a quittés prématurément en 1989 à l’âge de 49 ans).
Le néo-polar fut particulièrement populaire pendant ce qui a été appelé Les Années de Plomb, une période difficile de l’histoire italienne marquée notamment par une explosion des violences de rue et des tensions importantes avec les forces de l’ordre. Parmi les Dirty Harry italiens, Maurizio Merli fut donc l’un des plus prolifiques et il incarna pour la première fois dans Rome Violente le personnage du commissaire Betti, qu’il reprit ensuite dans Opération Casseurs de Umberto Lenzi et Flic en jean de Marino Girolami, tous deux sortis en 1976.
Le scénario décrit une Rome sordide, gangrénée par la violence, ce qui est bien rendu bien la photographie de Fausto Zuccoli (et aussi par la basse qualité de la copie que j’ai pu voir, qui n’est plus de première fraîcheur). Malgré le manque de moyens, le commissaire Betti tente de faire régner la loi mais il se heurte sans cesse à ses supérieurs qui ne supportent plus ses méthodes (il faut dire que le blond moustachu aime faire parler ses poings). Après un braquage de banque sanglant, Betti poursuit les bandits (une course poursuite bien nerveuse comme il faut) et devant leur mépris pour la vie humaine, il les abat sans sommation.
Betti est alors suspendu et il est approché par un comité de citoyens (commandé par un avocat joué par l’américain Richard Conte, vu dans Le Parrain, dans un de ses derniers rôles) désireux, comme lui, de faire payer leurs actes aux criminels. L’histoire passe donc par presque tous les passages obligés du film sécuritaire et Marino Girolami (faiseur passé comme beaucoup de ses collègues par tous les genres) n’hésite pas à en rajouter par moments dans les détails glauques (victimes collatérales, scène de viol…).
La construction du récit est assez décousue et l’interprétation souvent crispée mais du point de vue de l’atmosphère et de l’action, c’est plutôt bien emballé et sans concessions (gritty, comme disent les américains)…tout en étant tout de même moins efficace que le Merli suivant, Opération casseurs…