SAPEUR DE LA GARDE (Jean-Marc Lainé / Thierry Olivier)

Oui, c’est plutôt une commande : je connaissais l’éditeur pour avoir signé une préface chez lui, et on discutait de divers autres trucs. Et un jour, il m’appelle pour me dire qu’il est bien embêté parce qu’il a signé un contrat un peu particulier, et qu’il se retrouve sans auteurs.
Sans auteurs, parce que le scénariste, également historien, fait un surmenage et abandonne le projet, et que le dessinateur préfère ne pas continuer si le scénariste s’en va. (Il n’est pas très difficile de trouver leurs noms, leur version du bouquin est encore indexée dans certains sites de vente…)
Et un peu particulier, parce qu’en fait le scénariste avait mis l’éditeur en relation avec le régiment du génie de Charleville-Mézières, qui participe au financement du projet à hauteur d’une souscription pour son amicale. Et voilà donc l’éditeur sans auteurs.
Donc je lui propose de prendre connaissance de la doc et, pourquoi pas, de faire une proposition de pitch. Et de plus, il est sans doute possible de proposer un dessinateur, qui peut faire un essai. Et si tout le monde est intéressé, on peut se lancer.
Mon approche, très « à hauteur d’hommes », et très in medias res, a bien plu : d’après ce que j’ai compris, la précédente proposition jouait la carte du récit dans le récit, avec un personnage qui visite un musée et qui raconte l’histoire d’un soldat. Moi, j’ai proposé qu’on saute directement dans l’action aux côtés d’un protagoniste, ce qui a bien plu au régiment parce que cela permet de mettre en scène un « ancêtre » des soldats d’aujourd’hui.
Les premiers dessins de Thierry ont bien plu aussi, donc on a foncé. Quand on a commencé, on avait pile poil le temps qu’il fallait pour le faire.

Pas tellement. Quand j’ai vu la documentation fournie, j’ai repéré la Bérézina, les Cent Jours, et je me suis dit que visuellement, ça pouvait castagner. Les pages de la Bérézina sont venues toutes seules (la doc et la dramaturgie sont là). Celles de Dantzig correspondaient à la mise en place, donc pareil, ça s’est installé tranquillement. Petit à petit, ça s’est rempli.
Je n’ai pas de grande affinité pour la période (surtout pas pour l’Empereur), mais le fait de raconter ça à hauteur d’homme, ça rendait le récit palpitant, même pour moi…

Oui.
On est vraiment partis sur l’idée d’un comic book, au plus petit comme Super-Soldat. Le résultat ne correspond pas à ce qu’on attendait, même si j’aime bien le produit. Mais du coup, il me semble trop cher pour ce que c’est.

Jim

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