SHOCKER (Wes Craven)

REALISATEUR & SCENARISTE

Wes Craven

DISTRIBUTION

Peter Berg, Mitch Pileggi, Michael Murphy, Camille Cooper, Richard Brooks, Ted Raimi…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Année de production : 1989

I was born without a soul inside
so i’m gonna tear out your heart
and try it on for size
you gotta have a soul to get to go to hell
that’s where i wanna go to ring the demon bell

Surnommé par la presse « Le Tueur des Familles », le serial-killer et adepte de la magie noire Horace Pinker est enfin arrêté après une longue traque grâce aux rêves prémonitoires de Jonathan Parker, un étudiant qui ne se doute pas du lien qu’il partage avec le criminel. Pinker est condamné à la chaise électrique…mais sa vengeance ne fait que commencer…

Wes Craven, le papa de Freddy Krueger, a vu sa création lui échapper rapidement. Absent du deuxième volet (La Revanche de Freddy de Jack Sholder, que je n’ai vu qu’à seule reprise et dont je ne garde pas un très bon souvenir), Wes Craven est tout de même revenu pour co-écrire le troisième film (Freddy III : Les Griffes du Cauchemar) avec Bruce Wagner (Wild Palms). L’intention était (déjà) d’écrire le chapitre final de l’histoire de Freddy Krueger, mais la New Line en a décidé autrement et le scénario de Wes Craven et Bruce Wagner fut massivement réécrit par Frank Darabont et Chuck Russell, le réalisateur du long métrage.
Il faudra attendre 1994 pour que Wes Craven revienne sur la célèbre franchise horrifique à l’occasion du septième opus, le très bon Freddy sort de la nuit.

Après avoir terminé un de ses meilleurs films, L’emprise des ténèbres, en 1988, Wes Craven joue avec l’idée de créer un nouveau « monstre » sur lequel il garderait cette fois le contrôle créatif. Pour cette histoire un premier temps intitulée No more Mister Nice Guy, il recycle un vieux projet de série qui n’avait pas trouvé preneur (Dream Stalker, sur un jeune medium qui partage un lien télépathique avec le tueur qu’il poursuit)…en y injectant des éléments semble-t-il empruntés au Hidden de Jack Sholder (un extra-terrestre capable de se transférer de corps en corps prend possession des humains qui ont le malheur de croiser son chemin).

L’ombre de Freddy Krueger plane bien évidemment sur Shocker, même si Horace Pinker n’attaque pas ses victimes dans leurs cauchemars mais en se déplaçant grâce au flux électrique. L’atmosphère onirique est tout de même un élément important du récit, le réalisateur signant des plans saisissants et d’une redoutable efficacité…et si Horace Pinker est un personnage plus lourdaud que Freddy Krueger, se contentant de grimacer et d’enquiller les punchlines, Mitch Pileggi s’en donne à coeur joie et se livre à un irrésistible numéro de cabotin.

Généralement, Shocker n’est pas classé parmi les meilleures contributions de Wes Craven au genre horrifique : le film n’eut qu’un succès modéré et les critiques très mitigées firent que Pinker n’eut pas droit à autant de suites que Freddy Krueger (la trilogie prévue a vite été abandonnée par Universal). Il fut reproché à Wes Craven son manque d’originalité, tenant presque là de l’auto-plagiat. Et pourtant même si je reconnais les défauts de l’ensemble (oui, il y a un sérieux air de déjà-vu et oui, les nombreuses coupes exigées par la censure n’ont pas fait que du bien au montage final), Shocker demeure un divertissement très sympathique, qui réussit à ne pas être déséquilibré par ses nombreux changements de ton.

Le drame et l’action se marient bien avec l’horreur et l’humour et les affrontements entre Horace Pinker et Jonathan Parker (l’acteur/réalisateur Peter Berg, futur metteur en scène de Hancock et Battleship, dans un de ses premiers rôles) ne manquent pas de piquant : la scène du parc (où Pinker n’arrête pas de changer de corps, dont celui d’une gamine qui se met à jurer comme un charretier en poursuivant le héros au volant d’un tractopelle…croustillant !) et le final (qui voit les deux protagonistes s’engager dans un combat au sommet en zappant de chaîne en chaîne) font partie des meilleurs moments d’une pelloche rythmée et délirante.

No more Mister nice guy
No more Mister clean
No more Mister nice guy
They say he’s sick, he’s obscene

1 « J'aime »

Ahahah, voilà un film qui m’avait marqué mais dont je ne me souvenais jamais du nom !
C’était l’époque où ma maman regardait les films « d’horreur » le jeudi (la Cinq ou M6, je ne sais plus), tout en les enregistrant pour que je puisse les regarder le lendemain …