SILENT HILL : REVELATION (Michael J.Bassett)

Le « bullet time » n’est pas en soi une mauvaise technique : il suffit d’avoir quelque chose d’intéressant à dire par ce biais, et le tour est joué.
Par exemple, « Spider-Man » de Sam Raimi, même si c’est peu relevé, fait une utilisation très intéressante du truc pour illustrer le sens d’araignée de Peter Parker. C’est narrativement justifié.

Par contre, les trois quarts du temps, dans les films d’action un peu pourris du début des années 2000 auxquels Jim fait référence, ça sert surtout à pallier au manque d’imagination du réalisateur, ou pire, ça peut même pourrir de bonnes séquences / scènes (je pense au 1er « Alien Vs Predator » où Paul Anderson utilise le bullet time au moment où le « face hugger » saute sur sa proie, ce qui annihile instantanément tout l’intérêt de la scène, puisque l’évocation de « l’horreur organique » est balayée par cet artifice).

Extrait :

Je l’ai vu. J’aurai pas du. Pauvre Sean Bean. Le pire, c’est que vu la fin (et la déclaration du perso incarné par Bean), il risque de nous pondre un troisième opus.

Vu hier soir. Bon, je ne suis pas un gamer, je ne connais donc rien au jeu, j’ai juste vu quelques cinématiques bien fichues, bien angoissantes. Le genre de sensation qui ne se retrouve hélas pas du tout à l’écran. Le premier film réalisé par Christophe Gans, je l’ai trouvé bien interprété, visuellement soigné, très léché, et peut-être trop car tout occupé à recréer le monde de Silent Hill au cinéma, Gans en a oublié de faire monter la tension, d’orchestrer un suspense digne de ce nom et de provoquer le frisson.
Cette suite tardive, au budget moindre (50 millions de dollars pour le premier, 20 millions pour celui-ci, ce qui se ressent notamment sur les effets spéciaux et le rendu des créatures), se plante encore plus dans les grandes largeurs. Les scènes d’exposition tirent en longueur et celles se déroulant à Silent Hill manquent une nouvelle fois d’intensité. C’est mal écrit, les dialogues sont d’une platitude absolue et l’interprétation est soit mollassonne soit caricaturale (l’inévitable caméo de ce vieux cabotin de Malcolm McDowell ainsi qu’une Carrie-Ann Moss méconnaissable).
J’avais bien aimé Deatwatch/La tranchée, le premier film de Michael J. Bassett, une bonne petite série B avec une chouette ambiance. Mais le bonhomme n’a pas su confirmer par la suite…