SOMETHING EVIL (Steven Spielberg)

Horreur
Téléfilm américain
Réalisé par Steven Spielberg
Scénarisé par Robert Clouse
Avec Sandy Dennis, Darren McGavin, Ralph Bellamy…
Année de production : 1972

En 1968, Sid Sheinberg, le vice-président de la Universal, prend sous son aile un jeune réalisateur âgé d’à peine 22 ans, un certain Steven Spielberg, après avoir vu son court-métrage Amblin’ (titre réutilisé ensuite pour le nom de la société de production du futur metteur en scène des Dents de la Mer). Il lui offre un contrat de sept ans, faisant de Spielberg le plus jeune metteur en scène à signer avec un studio hollywoodien. Steven Spielberg a appris le métier dans le secteur télévisuel de Universal, se heurtant souvent aux exécutifs qui étaient moins intéressés par ses idées que par sa capacité à boucler le projet sans dépasser les délais.

Spielberg a d’abord travaillé sur plusieurs séries télévisées, de Night Gallery à Owen Marshall, Counselor at Law en passant par Docteur Marcus Welby et ce qui reste son épisode le plus connu, le premier de la saison 1 de Columbo. Il réalise ensuite en 1971 l’un des meilleurs téléfilms de tous les temps, Duel, dont la popularité ne fera que grandir les deux années suivantes, le temps d’ajouter des scènes supplémentaires pour une exploitation au cinéma à l’international (cette version de Duel est sortie sur les écrans français en 1973). Entretemps, Spielberg est repassé derrière la caméra pour deux autres téléfilms moins bien accueillis cette fois-ci, Something Evil et Savage.

Diffusé en France à la fin des années 80 sur La Cinq sous le titre La Chose, Something Evil est l’un des premiers scénarios écrits par Robert Clouse, le réalisateur de Opération Dragon avec Bruce Lee. L’histoire suit un couple qui vient de s’installer avec ses deux enfants dans une maison de campagne. Le mari, joué par Darren « Kolchak » McGavin, produit des publicités et la femme, incarnée par Sandy Dennis (Meurtres sous contrôle), est une artiste. Tout semble idyllique pour la petite famille mais cela ne dure pas longtemps car d’étranges phénomènes commencent à perturber leur équilibre…

Steven Spielberg n’a pas gardé un bon souvenir du tournage de Something Evil. Le budget pourtant modeste a été réduit avant la production et son contrat longue durée commençait à lui peser. Dans le style de récit horrifique qui lui est propre, Something Evil n’a pas la même efficacité que Duel, le suspense n’est pas aussi maîtrisé et plusieurs lenteurs plombent un métrage pourtant court puisque l’ensemble ne dure que 73 minutes. Mais malgré ces défauts, des fulgurances prouvent, s’il en était besoin, que Spielberg arrivait à contourner les difficultés dans l’exercice tout de même assez restreint de l’horreur pour la télévision pour livrer des choses intéressantes, notamment dans la composition des plans et les choix de montage.

Les meilleures scènes montrent ainsi la mère de famille réveillée par des pleurs d’enfants provenant de la grange. Minutes pour lesquelles Spielberg réussit à installer un certain malaise, amplifié par le travail sur les sons, les ombres et par le jeu de son actrice principale, qui fait de son personnage une mère de famille de plus en plus tourmentée. À part une brève mention dans le final (un brin expédié), la nature surnaturelle de la menace et son histoire avec la maison ne sont jamais vraiment développées, le scénario jouant principalement sur l’ambiguïté et l’atmosphère dans ce qui peut être vu comme une sorte de prototype du futur Poltergeist.

Spielberg a ensuite enchaîné avec son dernier téléfilm, le thriller Savage (Chantage à Washington en V.F.) , avant de faire le saut sur grand écran en 1974 avec le très bon Sugarland Express.

1 « J'aime »

Ah tiens, je ne le connais pas, lui !

Jim

Paul Savage est un personnage de reporter qui aurait pu revenir régulièrement dans une série si le succès avait été au rendez-vous, mais l’audience fut décevante. Le duo vedette se connaissait très bien puisqu’il s’agit de Martin Landau et Barbara Bain.

IMF ou Cosmos 1999 ?

Les deux.

Ah … je ne suis vraiment pas physionomiste.