Discutez de Spécial Zembla
La couverture du #159 : Kabur par José Ladrönn.
Et je rajoute la très chouette couverture du #157 par le regretté Cleet Boris :
Oui, elle est chouette !
Qui, pour la petite histoire et sous sa forme « dénudée », a servi de couverture à un « ashcan » édité par Semic et diffusé sur San Diego au début des années 2000, afin de montrer à d’éventuels co-éditeurs ou producteurs l’éventail des personnages.
Jim
Une autre époque …
Tiens, mes deux couvertures de Spécial Zembla (149 et 150, cette dernière arborant sur ce scann des couleurs frappées de jaunisse). C’est l’époque où l’habillage (en l’occurrence, la silhouette d’arbre) a été abandonné pour les différentes couvertures, afin de laisser les images respirer. Illustrations réalisées en 1998 pour une parution l’année suivante.
Jim
Donc, en juillet 1999, il y a donc pile vingt ans, paraît également le Spécial Zembla 149, qui arbore une couverture illustrée par mes soins. De mémoire, c’est Sullivan Dudouit qui réalise les couleurs (comme pour la couverture de Kiwi avec Blek le Roc, il me semble bien). Et là encore, c’est la première couverture inédite depuis des années. J’ai donc essuyé les plâtres sur plusieurs périodiques. Par la suite, très vite, des auteurs de divers horizons m’ont succédé, qu’il s’agisse de débutants (Jean-Jacques Dzialowski, Chris Malgrain, Aleksi Briclot, Fred Grivaud, Olivier Peru ou Patrice Lesparre qui n’étaient pas encore romanciers à l’époque), de bédéastes plus confirmés (Mauricet, Alain Henriet, Denis Bodart, Patrick Dumas…) ou de dessinateurs de comic books (Ladronn, Stuart Immonen…). Et j’en oublie plein.
Les pockets constituaient un espace de liberté dans lequel toute une génération a appris son métier.
Jim
Une super période. J’avais arrêté les pockets depuis quelque temps et c’est la reprise par l’équipe Semic qui m’a fait reprendre leur lecture. J’ai raté les premiers mois mais j’ai commencé par un Special Zembla en juillet 2000 (la deuxième partie de la rencontre Zembla/Ozark…qui n’est pas ce que tu as fait de mieux au niveau des dessins, Jim…mais ça tu le sais ^^) et j’ai ensuite tout acheté jusqu’à fin 2003 et l’arrêt définitif de ces publications. J’ai été publié plusieurs fois dans le courrier des lecteurs (avec des « vieux de la vieille » qui n’étaient pas toujours tendres avec votre travail, c’est le moins qu’on puisse dire) et j’ai même gagné un concours. Vraiment de très bons souvenirs de lecture…
Mais au moins, ça a contribué à te séduire et te faire rester, ce qui est pas mal, quand même.
Ah tiens, c’est moi qui m’occupais de cette rubrique. La vache.
Non, mais ça faisait réagir. C’était la meilleure chose qui pouvait arriver à ces parutions vieillissantes.
Jim
Je ne savais même pas que tu dessinais !
Tori.
Quand j’aurais le temps, j’essaierai de retrouver ça et je te communiquerai les numéros…^^
Moi non plus.
En fait, je ne dessine plus. Mais à l’époque, je dessinais. Je m’étais retrouvé au chômage, après mon divorce, et je m’étais demandé ce que je pouvais faire avec mes deux mains et pas d’argent. J’avais du papier, des crayons, donc j’ai commencé à faire des illustrations pour des potes, puis j’ai eu quelques dessins publiés dans Scarce et dans l’Inédit, ce qui m’a permis d’être contacté par un scénariste de Soleil pour faire un album. Le bouquin ne s’est jamais fait (j’ai réalisé 31 pages, donc certaines ont servi pour un récit court que j’ai fait dans un Spécial Zembla, en mode recyclage), mais malgré cet « échec » ça m’a donné confiance. J’ai fait quelques boulots pour une agence de comm à quelques kilomètres de chez moi. Et dans le même temps, j’ai commencé à faire des illustrations pour les pockets. Ce sont en gros les années 1997-1998. Le temps que certaines de ces illustrations soient publiées, j’avais été engagé chez Semic. Et là, j’ai commencé à écrire pour les autres. Ce que je trouve nettement plus grisant. J’ai encore fait quelques illustrations, des couvertures pour les pockets, une illustration hommage dans le recueil 1881, une autre dans un tome de Goon chez Delcourt, mais je crois bien que ce sont les dernières. Désormais, je dessine à l’occasion de séances de dédicaces, mais c’est à peu près tout.
Jim
Il y a quelques mois, j’ai relu les Monkeyman & O’Brien de Art Adams (ce qui ne prend pas beaucoup de temps ^^) et donc les épisodes en N&B publiés dans Fantask. Et en feuilletant ces pockets, je suis retombé sur une de tes histoires courtes. Un récit post-apo à chute de trois ou quatre pages, dans une ambiance hivernale, le genre de décor qui rend bien dans en N&B. Et c’était vraiment bien, avec un dessin plus maîtrisé que pour ce fameux Zembla/Ozark. ^^
C’était très chouette, ces petites histoires que l’on retrouvait dans les sommaires entre les fumetti beaucoup plus longs. Les revues étaient variées et proposaient plein de styles différents…
Y a des chances que ce soit une histoire faite à base des planches recyclées de l’album. À moins que ce soit « rouge & blanc », une histoire qui est également recyclée, à partir d’une planche unique faite à l’occasion d’un concours. Et je partage ton avis sur la qualité.
Jim
Oui voilà, c’est bien « Rouge et Blanc » !
OK.
Ouais, c’était un travail pour un concours : une seule planche, avec cette consigne « rouge et blanc ». Il existe deux originaux, celui avec le noir, et une copie sur laquelle j’ai disposé des taches de couleur rouge (la bouteille de vin, l’œil du robot chasseur). Je suis donc reparti de la première version, que j’ai copié et redécoupé pour en faire, effectivement, trois ou quatre planches de pockets. C’était sympa à faire, un petit tour de passe-passe technique.
Jim
Il y a vingt ans paraissait ma deuxième couverture consacrée au « tarzanide » local, Zembla. Comme on le remarque, la maquette alors de mise sur les couvertures a été changée à ce moment, les silhouettes de jungle sur le côté ayant été supprimées afin de faire respirer les illustrations.
Sans que je sache trop pourquoi, et malgré ses défauts (visage pas droit, chevelure déséquilibrée, yeux trop grands…), j’aime toujours beaucoup cette image. Sans doute parce que j’étais sous l’influence du Vortex de Stan & Vince à l’époque, et que ça me donnait l’impression de progresser, d’apprendre. Et je conserve une certaine affection pour cette illu, encore aujourd’hui.
Jim
Pour le coup, sur cette illustration en particulier, la silhouette d’arbre aurait fait bizarre.
Il faut dire que, bien que maladroite, elle dégage beaucoup d’énergie (alors que certaines illustrations, même très réalistes, sont « plates »).
Tori.
Merci.
C’était l’idée, mais quand on dessine, on est le nez dans le guidon, et on ne sait plus…
Jim