Bon, j’ai récemment récupéré les derniers numéros de cette incarnation du mensuel, et j’ai commencé à lire le paquet. Bon, surtout les épisodes de Slott, parce que la mini Fear Itself, malgré les très jolis dessins de Mike McKone, ça ne m’intéresse pas beaucoup…
Le paquet que j’ai trouvé commence à « Big Time », donc c’est pas mal pour reprendre la lecture de la série (grosso modo, je n’ai pas les vingt précédents numéros VF…).

Bon, « Big Time », ça commence fort, parce que c’est Ramos au dessin. Et il convient super bien au Tisseur, vraiment. C’est souple, élégant, dynamique, ça a de l’ampleur, et l’équilibre entre une composition réaliste et des personnages un peu caricaturaux (mais au final très beau) est assez chouette.
Slott fait un super boulot de construction. Du peu que j’ai pu lire de la réfection après « Brand New Day », on le sent libre d’aller dans des directions intéressantes et surtout plus personnelles. Il n’est plus obligé de composer avec les idées des autres, et cela donne à la série un élan qu’elle n’avait pas dans les précédentes années (même si elle avait en partie retrouvé son fun). Donc, Peter trouve un autre boulot (après un premier épisode de galère assez drôle et touchant, au demeurant), et la galerie de vilains se reconstruit petit à petit. Slott repose Octopus en menace de premier ordre (ce bon Docteur en avait bien besoin), et redonne du dynamisme au Hobgoblin.
Spidey a des répliques drôles, ce qui fait du bien, et Slott se débrouille formidablement pour gérer les Avengers, donnant plus de cohésion au groupe, dans des scènes pourtant un peu isolées, que Bendis n’en aura créé en six-sept ans de sitcom à trois calots.
Peter Parker aussi a des répliques drôles, les dialogues sont très bien sentis, et la série se repeuple de personnages secondaires, y compris des vieux personnages. N’ayant pas lu la vingtaine de numéros VF qui précèdent, je ne sais pas quand ça s’est passé, mais bon, on a Robbie et son fils, Mary-Jane, Betty, la tante May et toute la famille Jameson, Ben Urich et son neveu, et une partie du casting précédent (c’est qui, Michelle ? Elle doit être dans les épisodes que je ne connais pas) fait ses bagages. Là encore, Slott construit son petit nid. Je découvre Norah Winter, qui est apparue dans des épisodes que je n’ai pas. Et qui me semble plus sympathique que dans la version Rucka, mais j’en sais quand même assez peu pour porter un jugement définitif. En tout cas, elle semble plus juvénile sous les différents dessinateurs.
Dans son travail de reconstruction, Slott casse aussi certains jouets. Il se débarrasse du précédent Hobgoblin, visiblement de manière définitive (mais bon, on est chez Marvel, hein, les morts ne le restent jamais longtemps) pour en mettre un nouveau, mais qui n’est pas particulièrement nouveau puisque c’est un personnage déjà connu de l’univers de Spidey. C’est pas mal, cette volonté d’exploiter ce qui a déjà été fait plutôt que de créer des doublons de personnages et de situations. Autre chose intéressante concernant ce Goblin-là, c’est qu’il inverse la tradition : précédemment, chaque nouveau Bouffon apparaissait sans dévoiler son identité, et le lecteur s’ingéniait à trouver qui c’était. Là, il fait le contraire, il dévoile d’emblée qui il est, plaçant le lecteur dans la confidence, et insistant sur son double jeu. Le personnage a des motivations minables, mais sa capacité de nuisance est grande, et ça crée un contraste intéressant entre le petit gars insignifiant et ses actions (somme toute, c’est le thème de tous les bouffons).
Bref, c’est une excellente lecture, pas géniale, mais bien menée, divertissante, et caractérisée avec soin.
Ce qui me donne envie de me remettre à la série et de compléter ce qui me manque.
Jim